A propos des luttes des précaires

 

Socialiste révolutionnaire ? C'était jadis un pléonasme, c'est maintenant un paradoxe.

Léo Campion

 

Si tu ne participes pas à la lutte, tu participeras à la défaite.

Bertold Brecht

 

Depuis 2002, il se développe en France de nombreuses luttes de "précaires", c'est-à-dire de salarié(e)s, des secteurs privé et public, dont le statut juridique et socio-économique est celui de la précarité : contrat de travail à durée déterminée, intérim ou vacation ; temps partiel ; salaire de misère… En outre, les salarié(e)s sont presque toujours en situation personnelle ou familiale diffificle : mères célibataires ou divorcées, émigré(e)s, jeunes, étudiant(e)s… Il en est ainsi, par exemple, des salarié(e)s des entreprises de la restauration rapide (Mac Do, Quick, Frog…) et du nettoyage, que ces entreprises soient locales (petites entreprises unilocalisée) ou nationales (entreprises en franchise, en réseau ou multilocalisées).

L'examen de ces luttes fait apparaître les mêmes caractéristiques :

Plusieurs enseignements peuvent d'ores et déjà être tirés de ces luttes :

 

 

PS Aujourd'hui 10/06/03), à Lille, la manifestation est passée devant un Medef en état de siège avec un dispositif sécuritaire (CRS, flics, BAC et vigiles) impressionnant alors que, bien qu'implanté sur le circuit "officiel" de toutes les manifestations d'envergure, ses locaux, depuis début mai, n'ont jamais recueilli autre chose que l'indifférence des manifestant(e)s et que, aujourd'hui, il n'y avait aucun "risque" de les voir se comporter autrement.

Un peu plus loin, la manifestation n'a pu emprunter le même circuit "officiel" car, pour l'empêcher de passer devant les locaux de l'UMP, un dispositif sécuritaire encore plus impressionnant (véhicules blindés légers avec grilles anti-émeute à l'avant, une armée de robocops, des flics en civils sur les balcons et terrasses des immeubles…) était déployé. Il en a résulté une très longue pause du cortège, fortement "coloré" de rouge/moir et de noir juste devant le barrage, avec force de slogans contre le gouvernement, l'UMP, le patronat…, de sifflets, de sirènes, de tambourinades et autres "casserolades"… mais aussi de jets d'œufs (frais !), de paquets de lessive - distribués gratuitement par les salarié(e)s licencié(e)s de Lever dont la liquidation judiciaire vient d'être prononcée par le Tribunal de Commerce -. Somme toute, une ambiance "bon enfant", enjouée et pacifique, qui, à aucun moment, n'a présenté le moindre risque et, qui plus est, signe de "dérapage" violent. Il n'empêche que, l'ordre a été donné de charger les manifestant(e)s avec les véhicules, suivis des robocops frappant leurs boucliers de leurs matraques et de les asperger de poivre, puis de lacrymogène [Il y a fort à parier que, en utilisant adroitement les images, les médias vont présenter la chose comme la légitime répression d'une "émeute" entraînée par ces "voyous" et "casseurs" attitrés que sont ces extrémistes d'…anarchistes.

Compte tenu donc de cette charge et de la présence nombreuse d'enfants, dont beaucoup en bas âge, et de personnes âgées dans les rangs des manifestant(e)s, le cortège a fini par se replier et à bifurquer vers la Préfecture dont, rebelote, un même dispositif répressif impressionnant, interdisait l'accès.

A l'évidence, ces faits démontrent que l'État, larbin docile du capital, a fait le choix de la répression illimitée du mouvement social en cours et que, par conséquent, il n'y a pas attendre de lui quelque négociation et, a fortiori, capitulation que ce soient dés lors qu'il a manifestement décidé de casser non seulement les "acquis sociaux" mais encore les individu(e)s qui luttent, dans une forme "traditionnelle" pour leur préservation.

Aujourd'hui plus qu'hier, l'exemple des luttes (victorieuses) est à suivre parce qu'il est la seule voie possible de la victoire.


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