Imposteur, vous avez dit imposteur ?

Le 29 janvier 2003, j'ai reçu ce message :

----- Original Message -----

From: [L.B.]

To: jccabanel@wanadoo.fr

Sent: Wednesday, January 29, 2003 5:48 AM

Subject: Imposteur

Cher Monsieur le libertaire,

Vous me décevez énormément. Je ne pouvais pas penser que quelqu'un qui se réclame d'idées d'extrême gauche etc. puisse plagier aussi bassement un dictionnaire en ligne (Encyclopédie Hachette, pour vous rafraîchir la mémoire). Vous êtes un imposteur, un anarchiste au sens vulgaire du terme, un petit rigolo du net imbu de ressentiment; les connaissances et les idées ne se pillent pas aussi impunément, elles se gagnent.

Vous salissez les idées que vous défendez, vous devriez avoir honte.

Vos explications maintenant, si vous en avez de bonnes.

L. Bretner

*****

Puis le 29, celui-ci : 

----- Original Message -----

From: [L.B.]

To: jccabanel@wanadoo.fr

Sent: Wednesday, January 29, 2003 4:21 PM

Subject: Re: Imposteur

Cher Monsieur,

Je vous donne un exemple très simple de l'imposture dont je vous accuse. J'ai consulté simplemement votre texte sur "L'Inquisition"; je croyais avoir là accès à une source intègre d'information. Seulement, j'ai aussi consulté l'Encyclopédie Yahoo Hachette en ligne sur le même sujet et j'ai - comme par hasard - trouvé de trop larges similitudes entre les deux textes. Il faut mettre quelques limites au mot d'ordre "Ni dieu, ni maître" du grand Blanqui; il ne parlait pas d'autorité intellectuelle, je veux dire: de propriété intellectuelle.

C'est dommage; on se réclame abondamment de votre site sur internet, mais il est contaminé par une volonté d'avoir l'air plus cultivé qu'on ne l'est vraiment. Il faut parfois s'assumer comme prolétaire et laisser le domaine intellectuel à des gens qualifiés.

Encore une fois vous devriez avoir honte et même vous devriez avouer vos torts sur votre site plutôt que de défendre une écriture soit-disant spontanée, etc.

Les libertaires n'ont pas besoin d'un parasite-plagiaire tel que vous. L'anarchiste au sens profond du terme a encore le respect des idées et des écrits de ses camarades.

Faites valoir votre point de vue, je suis et je demeure humain. Camarade, la critique est toujours en vue du progrès.

Bretner

Voici ma réponse :

I

Ne connaissant pas votre qualité, je ne sais donc pas si je dois vous donner du "Monsieur le Procureur", "Monsieur l'Accusateur public", "Monsieur le Grand Inquisiteur", "Monsieur le Gardien de la Vérité", "Monsieur le Shérif du copyright…, aussi me contenterai-je de ma formule habituelle :

 

Salut !

Vous me donnez du "Cher Monsieur le libertaire" ? :

§         ma modeste expérience de la vie m'a appris à me méfier de cette interpellation incantatoire de "Cher" car, bien souvent, il ne s'agit que d'une tartuferie dont on use pour cacher, sous les oripeaux d'une pseudo-civilité, le poignard que l'on s'apprête à plonger dans le dos de celui auquel on s'adresse ;

§         le rapprochement "Monsieur" et "libertaire" est une incongruité qui relève de l'éructation protocolaire ; en effet, "Monsieur" renvoie à une civilité, c'est-à-dire à un type de relations sociales qui n'est assurément pas conforme à la conception de la société qu'a un libertaire, autrement dit un… anarchiste.

Pour poursuivre, sachez que je ne me réclame pas d'idées d'"extrême gauche". En effet, anarchiste, ni je me situe, ni je ne joue sur un échiquier qui relève d'un système politique dans lequel je ne me reconnais pas et que, de surcroît, je ne reconnais pas et récuse. Et ce d'autant plus que sur cet échiquier les "pensées extrêmes" ont cette fâcheuse tendance à se rejoindre et se confondre dans cette indigence cognitive qu'est le dogme.

Je ne sais pas ce qu'est "un anarchiste au sens vulgaire du terme" , le Petit Robert, par exemple, que je me suis empressé de consulter, ne faisant apparaître aucune acception… "vulgaire" se distinguant d'acceptions scientifique, classique, désuète, littéraire, philosophique…. Mais, sans doute aurais-je dû consulter un dictionnaire des idées reçues, un philologue-linguiste de bistrot ou lire, dans le marc non de café mais des préjugés.

En ce qui concerne l'Encyclopédie Hachette, sachez que je ne la pratique pas, même en ligne. Toutefois, ma curiosité ayant été attisée, je suis allé la consulter et me suis amusé à faire un copier-coller. J'ai alors constaté que tous les termes ainsi copiés, même s'il ne s'agit que d'un simple caractère comme un "l'", sont autant de liens hypertexte, ce qui m'a amené à considérer qu'il fallait vraiment avoir du temps à perdre pour copier un article de cette encyclopédie et, ensuite, patiemment, supprimer, un à un, tous les liens hypertexte afin de supprimer toute trace dudit copiage.

Le "ressentiment", selon le dictionnaire mentionné ci-dessus est "1° Le fait de se souvenir avec animosité des maux, des torts qu'on a subis (comme si on les sentait encore) 2° Le fait d'éprouver, de ressentir (un chagrin, une douleur) et 3° Un souvenir reconnaissant [cette dernière acception est tombé en désuétude]. Il faudrait m'expliquer en quoi le "plagiat" – ou, pour faire "branché net", le copier-coller – serait le symptôme clinique d'un… ressentiment. Sauf à considérer qu'il s'agit là du diagnostic d'un charlatan confondant son ignorance de la langue française avec un doctorat de médecine, spécialité psychiatrie et prononçant ledit ex cathedra, c'est-à-dire du haut de son nanisme intellectuel, de la désolante platitude de son dogmatisme.

Le bon usage de la langue française qui, dans le cas d'espèce, n'est pas celui de la fatuité académique mais du bon sens populaire, considère qu'une personne est imbue de sentiments, d'idées, de préjugés… ou bien d'elle-même, de sa "supériorité". Il semblerait donc que l'expression "imbu de ressentiment" ressortisse à un néologisme [Pour mémoire, en psychiatrie, un néologisme est un mot forgé par un malade mental et incompréhensible pour son entourage] qu'il conviendrait, pour le protéger de tout plagiat et autre piratage ou détournement, de faire "breveter" en l'introduisant par un article circonstancié dans, par exemple, l'encyclopédie Hachette ! Néologisme ou… barbarisme qui, rappelons-le, toujours selon le Petit Robert , est "une faute grossière de langage, l'emploi de mots forgés ou déformés, l'utilisation d'un mot dans un sens qu'il n'a pas…

Vous usez in différemment des termes "encyclopédie" et "dictionnaire" ; sachez que ce ne sont pas des synonymes, la première, pour faire simple, traitant, sous la forme d'articles de sujets, spécialisés ou non, le second, pour ne s'en tenir qu'aux noms communs, étant un recueil de définitions ordonnées en usages et emplois.

Vous me qualifiez de "petit rigolo du net" :

§         employez vous le terme de "petit" dans son sens physique ? dans l'affirmative, puisque vous ne me connaissez pas physiquement, seriez-vous doté d'une faculté "extralucide" qui vous permettrait de me savoir "petit" et non "grand" ou "moyen" (de taille) ? Si le sens utilisé est abstrait, figuré…, auriez-vous une arrière-pensée méprisante et considéreriez-vous que je suis de la "petitesse" quand vous seriez de la "grandeur", m'estimeriez-vous d'"en-bas" quand vous vous placeriez "en haut" ? Pour tout dire, seriez-vous de l'aristocratie ou de la prêtrise du savoir quand je serais du tiers-état, pour ne pas dire de la plèbe de l'ignorance ?

§         familièrement parlant, un individu rigolo est une personne qui amuse, qui fait rire, rigoler et "un petit rigolo", "un petit plaisantin", c'est-à-dire une "personne qui fait des plaisanteries d'un goût douteux". Nous abordons là un autre registre : celui de l'humour. Alors, deux cas de figure sont possibles : soit vous considérez que je n'en ai pas ou que, du moins, mon humour est, comment dirais-je…. "petit", soit vous estimez que celui que j'ai est "douteux". En la matière, je dois admettre bien volontiers que, souvent, je ne fais pas dans la "galanterie", la "dentelle", la "pudibonderie", la "bienséance", la "chasteté", l'"innocence"… mais dans la provocation et, pour tout dire, la mécréance la plus libertine (ce terme étant  pris dans son acception originelle et non dans sa dérive autant sémantique qu'idéologique). Et peu me chaut que vous n'appréciez point cette mécréance car, voyez-vous, la mécréance ne peut s'accommoder avec la… croyance ; or, de croyance, je n'en ai point alors qu'il semble que vous en soyiez… imbu ;

§         si, pour vous, le caractère péjoratif de la formulation est tel qu'il équivaut à une insulte, sachez que je ne réponds pas aux insultes. Non pas parce que, en la matière, je suis ignare et que mon lexique de "gros mots" se réduit à une… page blanche sur laquelle je ne saurais pas, pour une quelconque raison, pratiquer un "copier-coller" à partir de l'encyclopédie Hachette, mais, tout simplement, parce que, n'étant pas scatologique, je me refuse à "croiser le mot" avec le bâton merdeux, ressorti du trou fielleux d'un quelconque… "ressentiment" dans lequel il a été préalablement plongé avant de m'être brandi à la face en guise d'apostrophe ou d'argument.

Vous dites : "Les connaissances et les idées ne se pillent pas aussi impunément, elles se gagnent" : est-ce à dire que vous considérez les connaissances et les idées comme de vulgaires marchandises qui ne sont accessibles qu'à celles-ceux qui peuvent les "acheter" et qui donc, pour ce faire, ont les moyens financiers appropriés ? ou qu'elles ne sont réservées qu'à une certaine "élite" dont, bien entendu, vous feriez parti et moi, pas ? ou que, comme le "paradis", pour reprendre la phraséologie vaticanesque, elles ne s'acquièrent que dans et par la douleur d'un dur labeur, d'un… travail [que je prends dans son sens originel – tripalium – d'instrument de torture ? seriez-vous capitaliste ou aristocrate et disposeriez-vous d'un droit monopolistique sur les connaissances et les idées ? ou bien seriez-vous le vigile armé de la propriété des connaissances et des idées ? mais, alors, de TOUTES les connaissances et des idées ? ou bien desquelles ? ne concevez-vous pas, au contraire, que connaissances et idées sont à partager, que le partage, qui n'est pas une relation marchande, est nécessairement… "gratuit" et que ce chacun(e) prend dans le partage n'est pas le "pillage de la propriété de l'autre" ?

Vous accusez : "Vous salissez les idées que vous défendez, vous devriez avoir honte". Sachez d'abord que mes idées personnelles j'en fais ce que je veux, y compris les "salir", m'en moquer… en douter, car, mécréant, et n'ayant ni dieu, ni maître, je n'idolâtre aucun veau d'or, fût-il un mot, une idée ! "Salir les idées que je défends" ? "Salir" cela signifie "rendre sale, plus sale ; altérer la netteté, la pureté de quelque chose pas un contact répugnant ou enlaidissant ; diffamer, flétrir, maculer…". Je demande donc au Monsieur propre que vous êtes :

§         en quoi mon écriture, qu'elle consiste en la rédaction d'un texte personnel ou de commentaires, d'une analyse, d'une critique… du texte d'un tiers, serait constitutif d'un processus au terme duquel le "produit" fini serait plus sale que la "matière première" initiale (une page blanche ou une page "noircie" par un tiers) ?

§         ou bien sur quel critère (ou, plus vraisemblablement, préjugé) fondez-vous votre outrecuidance pour m'assimiler à une "salissure" ["Salissure : ce qui salit, souille. Synonyme : ordure, souillure"] ;

§         qui êtes-vous ou, plutôt, pour qui vous prenez-vous pour donner des leçons de morale à quelqu'un que, par ailleurs, vous ne connaissez pas, sachant que, comme le disait Léo Ferré, "ce qu'il y a d'emmerdant avec la Morale, c'est que toujours celle des autres" et que, personnellement, étant pleinement satisfait de mon éthique, je n'ai que faire de la "morale" que vous voudriez me prodiguer, si ce n'est la mettre là où je range habituellement tout ce que l'on veut m'imposer d'autorité à l'encontre de ma liberté et en déni de ma dignité: à la poubelle.

Vous "ukasez" : "Vos explications maintenant, si vous en avez de bonnes". Quel ton autoritaire ! Sachez que je ne réponds à aucune sommation péremptoire parce que, antiautoritaire, je récuse toute autorité sous quelque forme que ce soit, dés lors que celle-ci relève de l'exercice d'un pouvoir, d'une force et non, bien entendu, de la démonstration d'une "expertise" (comme l'est celle du Maître au regard du compagnon qu'il forme). Sachez aussi que je ne réponds pas non plus à une accusation, en particulier lorsque celle-ci, en symbiose avec la paranoïa sécuritaire actuelle et dans une pure logique inquisitoriale, présuppose (pré-établit) la culpabilité et, se dispensant de "prouver"  met à la charge de l'accusé la démonstration de son… innocence alors même que l'accusateur a déjà fait dresser l'échafaud ! Je n'ai donc pas à me "justifier", ce qui ne m'a pas empêché, comme vous pouvez le constater, de répondre longuement à votre sibylline "fatwa", histoire de m'occuper un moment en mettant des points sur des i qui en étaient dépourvus, sans doute parce que, "imbus d'un quelconque  ressentiment" ils avaient été, malencontreusement ou volontairement, "épointés" car ils avaient perdu. Histoire de me distraire donc et de rigoler un peu ou, compte tenu de ma "petitesse", de "rigoloter" sur le net, en attendant de pouvoir le faire sur une autre scène…

Venons-en à votre maître (à moins que cela ne soit "mètre" ou "mettre") mot : imposteur. Vous m'accusez en effet d'être un "imposteur". Je ne vous ferai pas l'affront de vous donner une leçon puisque vous semblez avoir les connaissances et idées infuses  et que vous disposez ainsi d'un savoir… encyclopédique, mais, puisque cet échange épistolaire est destiné à être rendu public, il me sied cependant de rappeler que, selon le Petit Robert (vous aurez compris que c'est là un dictionnaire que j'affectionne particulièrement, juste après le Littré), un imposteur est une personne 1°) qui abuse de la confiance, de la crédulité d'autrui par des promesses, des mensonges, d'en le dessein d'en tirer profit ; 2°) qui cherche à en imposer par de fausses apparences, des dehors de vertu. Voyons tout ceci de plus près :

Je vous ai demandé de bien vouloir préciser votre "acte d'accusation" en explicitant, exemple-démonstration à l'appui, l'imposture à laquelle je me serais livré. Dans cette attente, je m'en vais vaquer à d'autres écritures.

PS

1.      J'use facilement, spontanément du "tu" ; pourtant, avec vous c'est bien le "vous" qui m'est venu spontanément à l'idée et "à la bouche". Mais il est vrai que je ne pouvais faire autrement que marquer entre nous une distance assurément à la (dé)mesure de celle qui sépare la petitesse de ma mécréance de la grandeur de votre pontifiante infaillibilité.

2.      On dit "Chassez le naturel et il revient au galop". Spontanément, j'ai usé comme formule finale de mon habituel "Bien frat" : je ne "rature" jamais ce que j'écris. Cette formule restera donc même si, à l'évidence, j'ai senti bien peu (et c'est un euphémisme) de fraternité dans votre missive.

II

Dans un second message, avec force effets de manches, vous précisez votre accusation, votre réquisitoire :

Je reviendrai plus loin sur le texte "incriminé". Voyons d'abord le "reste" :

A proprement parler, il est surprenant, paradoxal même de qualifier la "maxime " "Ni dieu, ni maître" de… mot d'ordre dans la mesure où elle est bien l'affirmation du rejet de tout… ordre.

Décidément, vous ne pouvez vous empêcher de "toiser" les gens : pourquoi vous sentir obligé de qualifier Blanqui de "grand" ? est-ce pour mieux en "rapetisser" d'autres ? mais alors lesquel(le)s et pourquoi ? Et, dîtes-moi, c'est "quoi", selon vous, qui fait qu'un(e) tel(el) est "grand(e)" ou "petit(e)" ?

Vous dîtes que mon site perso est "contaminé par une volonté d'avoir l'air plus cultivé qu'on ne l'est vraiment" :

§         soit vous revenez sur la notion morale de "souillure", soit vous faîtes dans la "médecine" et évoquez alors une "pollution". Dans les deux cas, le site "contaminé" serait donc victime d'une "invasion", d'une "contagion" du fait d'un tiers – un tiers qui serait "ma volonté" ! – comme si ledit site était… un être vivant autonome : ne faîtes vous pas dans l'anthropomorphisme, dans la personnification ? Pourquoi mon site perso devrait-il être "autre chose" que ce que je suis ? Dans votre logique, si je suis une "souillure polluante", ne conviendrait-il pas mieux de qualifier ce site de "contaminant" et non de "contaminé" puisque, pour rester dans le registre médical, un microbe, un virus… ne sont pas "contaminés" mais bien "contaminants" ? Que je sache, le virus de la grippe n'est pas contaminé par la grippe mais contamine la grippe !

§         voudriez-vous dire que je me complais à étaler une "culture" que je n'ai pas : mais, si, selon vous, je confonds "culture" et confiture ou compote, n'êtes vous pas de cette gente qui, au mot de "culture" sort son revolver ? 

Vous me demandez de m'assumer comme "prolétaire" !!! Je sens dans cette sommation comme un relent de dédain aristocratique à l'égard du "prolo" à l'instar de ces "intellos dits de gôche" qui se veulent en être les "guides éclairés" [guide qui, rappelons-le, en Alllemand se dit "Führer"] au motif que, par définition, le "prolo" est un "incapable", au sens juridique du terme, et qu'il faut donc le mettre sous tutelle pour éviter qu'il ne "s'égare" dans de "mauvaises voies". Comme si les "prolos" n'avaient d'autre choix que d'accepter d'être réduit à l'état de troupeau ! Sachez que le prolétariat ne se définit pas en fonction d'un niveau de "connaissance", de "culture", de "savoir"… que l'on a ou que… l'on n'a pas. Ainsi, la majorité des personnes qui exercent une profession dite "libérale", un métier "intellectuel"…, si elles sont bien "propriétaires" de leur "instrument/force de travail" (leur "cerveau" pour faire simple) n'en sont pas moins, d'un point de vue économique, juridique, sociologique… des… prolétaires puisque, pour gagner leur "croûte", elles n'ont d'autre choix que de vendre/louer leur "force de travail"… Pour ma part, je suis bien un propriétaire puisque, si mon métier est bien de type "intellectuelle" (j'emploie ce terme pour le distinguer d'un métier purement "manuel". Aucunement pour opposer le premier au second et encore moins pour considérer le premier comme "supérieur" au second).

Est-ce que votre "sommation" participe d'un diktat élitiste qui voudrait condamner le prolo à l'"ignorance" ? Faîtes-vous dans l'obscurantisme savamment, méthodiquement, systématiquement entretenu par les sectes religieuses mais également le patronat, les partis… pour éviter que leurs "troupeaux" ne se rebellent, en somme pour préserver leur "fond de commerce" qui est celui de la superstition, de la crédulité, de la naïveté… de l'ignorance ? Êtes-vous de celles-ceux qui s'auto-proclament "intellos" et s'auto-investissent de l'autorité d'un "savoir" dont ils interdisent l'accès aux prolos ?

Confondez-vous "culture", "savoir", "intelligence"…. et "diplômes" [et puisque vous semblez à "mesurer" les choses, voulez-vous que l'on compare le poids respectif de nos diplômes ?], la carte avec le territoire, le titre avec la… "compétence"… ? Il m'est arrivé de rencontrer et de fréquenter un berger analphabète (dont un frère était docteur en physique nucléaire et jouissait d'une renommée mondiale), un balayeur, une femme de ménage, un mécanicien auto, un clochard, une très vieille "dame" du voyage, un mineur, un métallo syndicaliste… Autant de personnes qui n'avaient pas de "diplômes" mais qui avaient une connaissance de la vie et, pour tout dire, une intelligence que bien peu de diplômé(e)s ont. Avec ces personnes, j'ai sûrement beaucoup plus appris qu'avec bon nombre de "maîtres patentés". J'ai également fréquenté des savant(e)s (en sciences physiques), des professeurs, des artistes, des journalistes… dont l'intelligence était à la mesure de leur humilité, de leur simplicité, de leur gentillesse… Avec les un(e)s et les autres, j'ai beaucoup appris, partagé ; aucun(e) d'entre eux-elles ne m'a considéré comme un pilleur car, voyez-vous, contrairement à ce que vous pérorez, j'ai aussi beaucoup… donné. Et je continue de donner et de recevoir, autrement dit de… partager.

En ce qui concerne l'écriture, pour la (vraiment toute petite) histoire : j'ai commencé à écrire à l'âge de 10 ans (et je suis à quelques pas seulement de mes 53 ans). Dans divers genres et domaines : littérature (romans, nouvelles, poésie, théâtre), philosophie, politique, histoire, sociologie, économie, ethnologie… Des articles, des textes, des tracts, des commentaires, des analyses, des critiques, des conférences, des discours, des contributions, des rapports, des mémoires, une thèse, des textes réglementaires à valeur "législative" en l'absence de Parlement et donc de "pouvoir législatif" (et oui, mais dans un autre pays que la France)… A titre privé, professionnel, "gratuitement" ou à des fins militantes. Sous mon nom, sous des pseudonymes, anonymement mais encore pour des tiers (comme "nègre", militant ou "fraternel collaborateur") J'ai écrit dans divers supports : simple feuillet ronéoté ou photocopié, journaux, revues, manuels, sites…mais aussi dans des "cercles" où les écrits n'ont pas vocation à être rendus publics J'ai écrit pour des radios. A deux reprises, j'ai été mis en musique avec un résultat… désolant. J'ai été mis en scène et joué une fois. J'ai pendant quelque temps "alimenté" une sorte de café-théâtre. Récemment, j'ai "légendé" une exposition d'arts plastiques ou, plus précisément, des œuvres plastiques (dessins et peintures en particulier). A deux reprises, et à mon insu, j'ai été publié : il s'agissait, la première fois, d'une trilogie poétique dont j'ai obtenu, non sans mal, le retrait du catalogue et la destruction du tirage (j'ai en effet refusé que mon écriture soit marchandisée) et, la seconde, d'un gros mémoire universitaire qui a fait l'objet d'une saisie (policière) immédiate. Il m'arrive souvent de reprendre, dans la forme et le fond, et en parfaite "discrétion" des textes publiés, voire édités par d'autres. Comme il m'est arrivé de retrouver certains de mes textes sous la signature de tiers (ce qui ne m'a pas amené à manifester quelque revendication de "propriété intellectuelle" que ce soit, ne m'estimant pas propriétaire de mes textes et étant pleinement satisfait de la diffusion, du partage… d'idées et de connaissances). Depuis, l'âge de 14 ans, j'entretiens une abondante correspondance même si, au gré des circonstances de la vie et, notamment, de mes déplacements géographiques, les correspondant(e)s changent. [Je n'ai pas fait ces précisions pour faire "étalage" de quoi que ce soit ; juste pour dire que l'écriture, quoique vous pensiez, je la pratique et que je n'ai pas besoin de faire le "(re)copiste" pour écrire des textes perso. Et que je sais aussi que "écriture automatique" et "écriture spontanée" sont deux techniques différentes que l'on ne doit pas confondre. En outre, il se trouve que, dans ma famille, il y a eu et, a peut-être encore, pas mal de "talents artistiques" dans différents genres. Moi, je n'en ai "hérité" d'aucun, si ce n'est celui de la "plume facile", sans pour autant que je la qualifie de "talentueuse"].

Je ne pratique pas le culte fétichiste du texte. Bon nombre de mes manuscrits ont disparu à l'occasion de déménagements quand je ne les ai pas jetés dans la mesure où, pour moi, dans l'écriture, ce qui est vraiment important c'est l'acte d'écriture en lui-même et non la conservation de l'écrit. Beaucoup m'ont été "empruntés" et ne m'ont jamais été rendus (et je n'ai poursuivi aucun(e) emprunteur_euse pour… pillage). Plusieurs formatages de disques durs, quelques erreurs de "manipulation informatique" et le vol d'un ordinateur m'ont fait perdre de nombreux fichiers quand d'autres ont "migré" de mon ordi vers d'autres ordis sans que je sache ce qu'ils sont devenus, n'ayant, il est vrai, posé la question de leur "devenir".

J'ai écrit et continue d'écrire. La plupart du temps, spontanément sur un coup de gueule (ou de cœur), un sentiment, un ressenti (mais jamais un… ressentiment)…, en réaction à une information entendue, une lecture faite, un propos tenu, un message reçu…mais aussi par pur plaisir ou pour tromper l'ennui en meublant, par exemple, le temps d'une attente et, plus rarement, du moins, à titre privé, sur demande (A titre professionnel, c'est une autre affaire puisque, outre qu'écrire représente une part importante de mon "travail", j'ai régulièrement des commandes d'écriture). Que ce soit à titre privé ou professionnel, je n'écris jamais de plan. Le démarrage de mon écriture est donc instantané, même s'il lui arrive d'intervenir au terme d'une réflexion, d'une interrogation, "maturation"… plus ou moins longues. J'écris comme se déroule ma pensée dans l'instant même de l'acte d'écriture, sans "arrière-pensée", sans "finalité". Mais aussi sans relecture car je suis tout simplement incapable de me relire sauf à rebondir et à réécrire ou, plus exactement, écrire autre chose ou autrement. Autre chose ou autrement et, pourtant, sans contradiction avec l'écrit précédent [Ce qui ne saurait laisser pour autant accroire que mon écriture est "statique", invariable dans le temps , dés lors que, bien entendu, ma pensée ne cesse d'évoluer en ce qu'elle ne cesse de se construire). Cela m'a valu bien des déboires dans mes études, y compris universitaires, surtout lorsqu'il m'était demandé de… rédiger un plan. Toutes les tentatives que j'ai faites d'écriture collective ont été un échec.

Deux ou trois fois seulement, et uniquement pour des raisons de sécurité de personne(s), il m'est arrivé de signer de mon nom un texte écrit par un autre (pas de forme féminine puisque le cas d'une auteure soucieuse ou tenue de rester anonyme ne s'est jamais présenté). Pour le reste, je n'ai jamais apposé mon nom au bas d'un texte dont je n'étais pas l'auteur [Au plan professionnel, il m'est arrivé d'avoir à signer des écrits rédigés par d'autres ; dans ce cas, outre que je n'ai jamais occulté les initiales des rédacteurs-trices et, de ce fait, interdit leur identification, je n'ai jamais revu la forme des écritures, seulement, au besoin, le fond].

Venons en à présent au texte "incriminé" dans votre acte d'accusation :

Il y a environ deux ans, il m'a été demandé de constituer un dossier sur l'Inquisition à des fins scolaires. J'ai donc fait diverses recherches pour réunir des textes d'auteur(e) disponibles sur le "oueb", dresser une bibliographie pour d'autres et, enfin, compiler divers articles non signés de revues, de manuels et d'encyclopédies (Universalis et Encarta mais pas Hachette que, comme je vous l'ai dit, je ne pratique pas) et textes reçus en vrac de plusieurs correspondant(e)s. Puis j'ai transmis le tout à la personne qui m'en avait fait la demande sans m'inquiéter pour autant de l'usage qu'elle allait en faire.

Par la suite, en je ne sais trop quelles circonstances (une question d'histoire posée par un correspondant, me semble-t-il), j'ai eu à revenir sur ce travail et, pour plusieurs textes à les lire pour la première fois, ce qui m'a permis de rafraîchir ma mémoire et d'apprendre un "tas de choses". Puis, je me suis dit que la compilation de textes non signés pouvait, après simplification et remise en forme, être mise à disposition d'internautes ; je me suis donc attaché à ce travail mais je n'ai pu m'empêcher d'y ajouter des réflexions et commentaires personnels, dans le texte même ou en notes de bas de page, allant croissant, en nombre et en taille, au fur et à mesure de mon avancée mais également de (ré)écrire bon nombre de passages . In fine, je me suis retrouvé avec un texte, significativement différent, dans la forme et le fond et en quantité, différent du matériau initial. Deux solutions s'ouvraient : le mettre dans la rubrique "Textes hébergés" – mais, alors, sous quelle "signature" dans la mesure où TOUS les textes de cette rubrique sont signés  ou bien dans la rubrique "Mes textes". Après réflexion, c'est cette seconde option que j'ai retenue. Il s'ensuit plusieurs remarques/précisions :

§         on ne peut qu'abusivement assimiler une publication "on line" à une édition ; de nombreux sites mettent en ligne des textes dont il est difficile de dire s'ils sont de l'auteur(e) du site ou non, sachant que je ne me pose jamais la question de la "propriété" des textes ainsi consultés parce tout, simplement, la "question de la propriété" n'est pas ma préoccupation et que, pour moi, l'intérêt et, éventuellement, la qualité d'un texte se trouve dans le texte lui-même et non dans l'identité de l'auteur(e) [Vous qui soutenez une position, vous vous interdisez donc d'apprécier, par exemple, les nombreux manuscrits anonymes qui parsèment l'histoire de la pensée humaine et qui, s'agissant de ceux des XVII et XVIIIèmes siècles en particulier sont d'une "exquise saveur] ;

§         comme je vous l'ai dit, je n'ai jamais, sauf exception (cf. ci-dessus) signé, dans une publication relevant de l'édition au sens strict, un texte que je n'ai pas écrit moi-même ;

§         il m'est arrivé, à des fins professionnelles, à plusieurs reprises, de compiler des textes non signés, tirés, par exemple, de manuels, de codes, de recueils d'actes administratifs ou de colloques, de revues…, pour les modifier dans la forme (mais pas dans le fond) et les compléter de réflexions, de commentaires… personnels. Il s'agissait alors de "commandes" faites par des "autorités" (administratives, politiques, hiérarchiques…) qui, alors même que, dans certains cas, elles avaient une compétence juridique, voire judiciaire ne m'ont pas pour autant accusé d'"imposture", de "pillage", de "plagiait", d'"abus de confiance"… lors de la mise en circulation du "travail" ainsi réalisé [Et si de telles accusations n'ont pas été proférées, ce n'est pas du fait de l'absence de ma signature puisque j'étais bien identifié comme l'auteur de ladite mise en circulation mais, aussi et surtout, du travail fait en amont] ;

§         vous fondez votre accusation sur un seul texte : auriez-vous l'habitude de regarder le monde par le mauvais bout de la lorgnette, histoire de le "rapetisser" et de vous donner l'illusion de votre propre grandeur ? Cela me fait penser à cet Anglais qui, au XIXème siècle, débarqua en Chine. La première personne qu'il y rencontra sur le Quai fut un Anglais : il en conclut : les habitants de la Chine sont… des Anglais !

§         je connais des auteur(e)s qui, à l'instar de ce que font souvent des élèves en "panne d'inspiration ou de… connaissances", "recopie" des textes écrits par d'autres ; pour ce faire, ils "réécrivent" les textes en changeant le vocabulaire, la syntaxe, la grammaire, le plan…, poussant même le "vice" jusqu'à glisser des fautes d'orthographe (plus ou moins grossières). C'est faire affront à mon intelligence que de penser que je suis incapable d'une telle "ruse", d'un tel "artifice".Alors, posez-vous la question suivante : pourquoi aurais-je sottement copier-coller un texte écrit par un autre alors qu'il m'aurait été si simple d'user d'un artifice (qui aurait mis le Sherlock Holmes du "oueb" que vous êtes dans l'incapacité de "révéler mon imposture") ? Pour être plus précis : me pensez-vous vraiment incapable de pouvoir paraître ce que je ne suis pas, de faire étalage d'une "culture" que je n'ai pas ? Ou bien demandez-vous plutôt pourquoi telle n'a pas été mon intention ;

§         si je m'intéresse depuis toujours à l'histoire je n'ai pas la sotte et vaine prétention de me prendre pour autant pour un Historien (non par patente mais par maîtrise de l'objet considéré) ; quand je trouve des matériaux disponibles, je n'hésite pas à m'en servir comme je n'hésite pas à respirer l'air qui nous environne, humer une fleur odorante, savourer la beauté d'un paysage… Lorsque vous parlez ou écrivez, rendez vous toujours à "César, ce qui est à César" car, en définitive, quelle "propriété" pouvez-vous revendiquer sur les mots, les idées, les connaissances… que vous utilisez ?

Au fait, j'ai compulsé méthodiquement tous les mots de vos deux messages. Figurez-vous que je les ai TOUS retrouvés dans le Petit Larousse illustré : irais-je à dire que vous avez plagié, pillé ledit dico ? Assurément pas.

La paille dans l'œil du voisin et pas la poutre dans le sien.

A plusieurs reprises (cf. ci-dessus, j'ai usé du passé) : cela continue !

Sachez que votre ton comminatoire restera… sans effet ! En effet :

·        je n'obéis à aucun ordre. Je suis d'ailleurs d'autant moins "obéissant" que je ne suis pas autoritaire et que je suis incapable de donner un ordre, même à "mon" chien !

·        si vous considérez que l'anarchisme est une religion ou un fief dont vous seriez le pape ou le prince et que vous voudriez m'en excommunier ou m'en bannir et bien, faîtes, faîtes puisque vous ne courrez alors aucun risque si ce n'est celui de vous couvrir de ridicule et que le ridicule ne tue pas (et j'ajouterai volontiers…hélas !!!!).

·        A mon sens, il y a des "choses" qui ne sont pas respectables et que je ne respecte pas. Il en est ainsi de la propriété capitaliste, de la marchandise, des religions (qu'elles soient religieuses ou politiques). En revanche, je respecte certaines idées, les gens, TOUS les gens, l'œuvre d'un individu-créateur (artiste, arisan(e)…), un "débatteur" (mais pas un… accusateur) même si je ne l'apprécie pas en terme de "goût". N'attendez donc pas de ma part de respecter ce que vous idolâtrez !

Cette fois-ci, vous ne m'avez pas donné du "Cher Monsieur libertaire" mais du "Cher Monsieur", puis du "camarade" :

·        je ne suis pas votre "cher", dans son sens monétaire, bien entendu, mais, plus simplement, affectif, "civilitaire"

·        et si vous usez du "camarade" dans son sens communiste autoritaire (et, singulièrement, stalinien), alors il y a erreur : nous ne sommes pas… "camarades" !

Personnellement, si je ne suis pas exhibitionniste, je n'ai rien à "cacher" et puisque tout est part de mon site perso, retournons-y : ma réponse se fera par son biais.

Bien frat,

 N.B. Je n'ai pas l'intention d'engager une joute épistolaire avec cet accusateur. Non par peur, par manque d'arguments... Mais parce que j'ai autre chose, mieux  à faire. Le pétard aura donc fait long feu. Juste le temps de m'amuser un instant...


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