Libertinage, paradoxes, contradictions et mensonges

 

Le mot religion vient du latin religio, de relegere "rassembler" ou religare  relier.

Toute secte religieuse, qu'elle soit établie ou reconnue ou qu'elle prétende à l'être, se revendique d'une mission universelle, menée au nom d'une vérité révélée à forme de commandement divin, celle de "rassembler" et/ou de "relier" universellement les hommes au nom de son dieu, de ses dieux ou, à tout le moins, de ses croyances universelles.

En fait, cette universalité se réduit à une particularité, une spécificité – lourdes de sens et de conséquences historiques – qui ne porte que sur les "frères – et, plus ou moins accessoirement, les sœurs - en religion et exclut tous les "incroyants", c'est-à-dire tous ceux qui ne croient pas en une quelconque déité mais aussi tous ceux qui ont d'autres croyances religieuses et, a fortiori, ceux qui n'en ont aucune. Ainsi, comme l'Histoire et l'actualité – cette Histoire en devenir – l'attestent, ce rassemblement est toujours exercé contre d'autres et l'universalité proclamée n'est rien d'autre que l'habillage idéologique d'une prétention impérialiste à la domination… universelle.

C'est là un coup sévère porté à la notion et réalité de rassemblement. D'une sévérité telle qu'il renvoie cette prétention – cette Vérité – d'universalité au rayon des mensonges et autres impostures.

Qu'en est-il de cette autre prétention religieuse de relier les hommes ?

Relier a trois sens :  1. Assembler les feuilles (d’un livre) et les munir d’une couverture rigide. Relier un ouvrage ancien.  2. Lier ensemble. Relier deux cordages.  3. Joindre, mettre en communication. Bateau qui relie deux îles. / Fig. Établir un rapport (entre). Relier deux phénomènes.

Le premier renvoie à l'imprimerie et pourrait donc a priori sembler totalement étranger à notre objet mais, symboliquement, il révèle cette réalité religieuse qui consiste d'abord à rassembler un troupeau de fidèles, selon une expression religieuse couramment utilisée, puis à le placer sous la couverture (ô combien) rigide d'une autorité absolue, celle de… dieu (ou de dieux) qui, par délégation en quelque sorte, est exercée par ses (leurs) représentants, (auto)constitués en une caste et, plus précisément, en un ordre[1] - le clergé -, qui scelle sa légitimité en la fondant sur un système de dogmes imprimés dans un ou plusieurs livres[2]. Ainsi, comme on le voit, cette référence à l'imprimerie est d'autant plus pertinente que ce rassemblement du troupeau va jusqu'au marquage de chaque tête de bétail par l'impression, souvent physique (circoncision, scarification tatouage, colliers et autres colifichets divers…), du sceau du… propriétaire !

Le deuxième sens explicite clairement un lien de soumission, de subordination, de différenciation (par opposition aux autres… les in- ou non-croyants)… mais aussi de réification – et donc de déshumanisation – et, enfin,… d'atomisation en ce sens que les individus ainsi reliés sont assujettis à une véritable incomplétude – un vide ou, au moins, un manque existentiels – qui n'est comblée que par la ré-union de chaque individu à tous les autres – ses semblables – et qui fait que, en définitive, un être humain n'est reconnu comme tel par la secte que pour autant qu'il renonce à son individualité – et donc à sa particularité, son unicité, son identité, sa dignité…- et donc à son humanité, singulière et unique, en se fondant anonymement dans le troupeau pour n'être plus qu'un… fidèle, autrement dit.., au mieux, un sujet[3]  et, au pire, un objet[4].

Le troisième sens est celui que toutes les sectes revendiquent avec force et insistance pour mieux faire oublier les deux premiers qui correspondent pourtant à la réalité du fait religieux en tant qu'essence de toute religion. Dans cette acception, les religions mettent les croyants en relation, en communication, en communion… et, ipso facto, donnent – révèlent ! – du sens à la Vie et à leurs vies.

Même si elles insistent beaucoup sur la notion de communion, qui est la réunion du troupeau de fidèles dans la pratique commune et collective du rite cultuel et qui participerait donc d'un rapport horizontal, force est de constater que cette mise en relation est de nature verticale :  par la médiation du rite, en tant que soumission à(aux) dieu(x) et à sa(ses)Vérité(s) révélée(s) et, au-delà à l'ordre établi en son(leur) nom, le fidèle est mis en relation avec… dieu (les dieux).

En outre, par cette communion les fidèles témoigneraient (joyeusement !) de leur solidarité mutuelle et collective dés lors que, partageant les même croyances et pratiques, chacun, obéissant fidèlement à la même autorité,  se reconnaîtrait dans l'autre, dans tous les autres…

Outre que l'on pourra chercher en vain la solidarité, la communion, le partage, la reconnaissance de l'autre, la (re)connaissance de soi dans l'autre… chez les condamnés attendant, ensemble mais chacun dans l'isolement absolu de sa cellule, dans le couloir de la mort, l'exécution de la peine capitale à laquelle ils ont été condamnés ou chez les animaux de boucherie forcés d'emprunter, là aussi ensemble mais l'un derrière l'autre dans la plus totale rupture de l'unité du troupeau,  le chemin de l'abattoir, nous sommes bien forcés de noter que, au regard de l'habillage humaniste des sectes,  le lien religieux constitue un paradoxe tragique puisque sa verticalité, dés lors qu'elle soumet chaque individu/fidèle à l'autorité divine, fait, par essence, obstacle, à l'effectivité et à la plénitude d'une relation horizontale qui, sans cette verticalité exclusive et totalitaire, serait celle d'individus qui, assumant pleinement leur humanité, se reconnaîtraient, dans leur unicité et leurs différences singulières, pour ce qu'ils sont et pour ce que les autres sont : des hommes et des femmes.

Le lien religieux est le renoncement tragique à l'humain et, plus généralement, à la vie[5]. Il est l'isolement absolu d'individus ayant perdu leur humanité. Il est le triomphe des foules… (de) solitaires.

*  *  *

Il n'est pas rare de nos jours de voir certaines sectes revendiquer la Déclaration Universelle des droits de l'Homme pour, s'affirmant victimes de l'intolérance, revendiquer le rétablissement de leurs droits sinon bafoués, du moins offensés.

Notons d'abord que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est la reconnaissance des droits, naturels et inaliénables, des hommes, de tous les hommes – et des femmes, de toutes les femmes bien entendu mais aussi des enfants, de tous les enfants – en tant qu'individus et nullement d'organisations comme le sont les États et… les sectes en tant qu'organisations (auto)instituées et, éventuellement, reconnues et établies, d'une part et que, d'autre part, cette Déclaration a été prise, par nécessité au regard de l'Histoire, pour mettre à la charge de ces organisations… l'obligation de respecter ces droits des individus, de tous les individus. Ainsi, en droit, seuls les croyants, en tant qu'individus, peuvent se prévaloir de cette Déclaration lorsque leurs droits, naturels et inaliénables,[6] sont violés ou simplement menacés.

Relevons également que cette revendication religieuse n'est pas universelle – loin s'en faut – puisque certaines sectes – islamiques par exemple – non seulement ne reconnaissent pas la légitimité de cette Déclaration au motif qu'elles ne reconnaissent que les seuls droits[7] accordés – concédés, octroyés, tolérés… par dieu – mais encore, au nom de leur(s) vérité(s) révélée(s) et dans le cadre de l'ordre religieux établi - par délégation divine ! – s'estiment fondées à ne pas respecter ces droits humains et, par conséquent, à trucider, massacrer, violenter, opprimer, torturer, bannir… - toutes celles et tous ceux qui, se proclamant de cette usurpation que sont les Droits des hommes, violent… le(s) droit(s) de… dieu[8].

Rappelons aussi que les sectes qui, aujourd'hui, revendiquent à leur avantage ces Droits Universels de l'Homme sont celles qui, hier[9], en toute sérénité, pour la plus grande gloire de leur dieu, les bafouaient joyeusement et s'estimaient autorisées  à (faire) trucider, massacrer, violenter, opprimer, torturer, bannir… les hérétiques, les apostats, les païens, les incroyants…, bref toutes celles et tous ceux qui se reconnaissaient dans d'autres vérités ou qui ne se reconnaissaient dans aucune vérité on ou supra-humaine, voire, plus généralement, dans aucune Vérité!

Ceci dit, attachons-nous au paradoxe que constitue la revendication par une secte, quelle qu'elle soit[10], de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme.

Voyons quelques articles de cette déclaration : "Article premier : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité". "Article 2 : Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamées dans la présente Déclaration, sans distinction de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion publique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation…"."Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne". "Article 7 : […] Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination".

La liberté de conscience[11] et d'expression n'est pas clairement explicitée dans cette Déclaration, même si elle est sous-jacente à de nombreux articles[12].

Or, diverses pratiques comme le baptême, les rites d'initiation, la tenue des registres d'état civil, l'éducation religieuse, l'imprégnation religieuse d'un certain nombre d'évènements (mariage, décès…), la mention de la religion sur les pièces d'identité… sont, à l'évidence, autant d'atteinte aux droits universel et inaliénables des hommes, notamment en ce qui concerne la liberté de conscience.

En effet, par exemple, baptiser un enfant n'est pas autre chose que marquer un individu du sceau de sa sujétion à une communauté religieuse et, ainsi, à le différencier d'autres communautés, voire l'opposer à ces autres communautés et le soustraire d'abord à une identité nationale – la citoyenneté politique - et, au-delà, universelle – l'humanité -. En conditionnant une conscience et en lui imposant les signes (parfois indélébiles) d'une appartenance à une organisation et à une conviction, de telles pratiques sont une véritable atteinte à la liberté de conscience et d'expression que, dans certains lieux, on ne peut recouvrer qu'au prix de sa vie. Cette atteinte peut être partielle, en ce sens que la liberté gagée – emprisonnée - peut être recouvrée – apostasie, conversion… - ou absolue et définitive[13].

Il est donc paradoxal que ces sectes revendiquent, soit disant au nom et dans l'intérêt de leurs fidèles mais, en fait pour une raison d'ordre[14], des Droits universels qu'elles violent non seulement aux dépens de leurs fidèles mais aussi de toutes celles et de tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur ordre et qui n'ont pour seul tort que d'être nés et/ou de vie dans les pays où, par puissance temporelle interposée, elles exercent leur domination totalitaire. Un paradoxe qui, en fait, est une tragédie que certains vivent au prix du sang et des larmes puisque ces droits ne sont revendiqués que pour mieux exercer contre les hommes le droit absolu et donc totalitaire d'un dieu. Un paradoxe qui ne saurait masquer cette énième imposture religieuse : l'anéantissement de l'humain au profit du divin et… de ses clercs !

*  *  *

Pour mieux asseoir son ordre totalitaire en interdisant toute liberté d'expression, de discussion, de confrontation, de contradiction, de recherche…, la secte romaine a décrété que ses chefs étaient… infaillibles !

Quel paradoxe que cette infaillibilité du mandataire d'un mandant… faillible !

En effet, n'est-il pas faillible ce dieu de la secte romaine qui en donnant, quasiment à son insu, une conscience et un libre arbitre à sa créature a permis à cette créature de porter atteinte à la perfection de son œuvre – la création  en pêchant et, ainsi, en introduisant le mal dans l'ordre universel, et supposé être éternel, du bien.

N'est-il pas faillible ce même dieu qui, fatigué des travaux/corvées de sa création, assoupi, voire endormi de fatigue à moins que ce ne soit épris d'ivresse de vin ou de folie des grandeurs (!?!), a créé son contraire, son non-moi – ou, plus précisément, son anti-moi -, son ennemi… le diable dont le seul bit est de détruire ce qu'a fait et ce que fait le premier ?

N'est-il pas encore faillible ce dieu qui s'évertue à créer un monde pour sa créature – l'homme – et aussitôt après convenir que la (vraie) vie de cette créature ne sera pas dans ce monde-ci mais dans un autre monde dont nul libre révélé ne nous fait d'ailleurs état de sa création ?

N'est-il toujours pas faillible ce dieu qui, au nom de l'amour, crée la souffrance, la maladie, la maltraitance d'enfant, le mensonge…, bref autant de violences, de brutalités, d'injustices… dans lesquelles seul un masochiste pourrait voir les preuves de l'amour que lui prodiguerait leur auteur ?

Et quelle faillibilité que la création d'une œuvre éternelle – au sens d'immortelle -faite pour et autour d'une créature… mortelle !

Dans ces conditions, par quel mystère son représentant attitré – le pape - peut, lui, être… infaillible ? Par quel autre mystère un fou furieux pourrait charger une tierce personne de réaliser, pour lui, des actes de raison, de sagesse, d'amour… ? Par quelle magie, une incompétence deviendrait une compétence entre les mains de celui à qui elle est déléguée ?

Mais alors, si le pape, qui, sauf preuve contraire est un homme et non dieu lui-même, est infaillible n'est-ce pas là une révélation : "dieu n'est pas le créateur mais… la chose créée" ?  Et, si cette inversion de postulat : "dieu est l'invention/création sinon de l'homme, du moins d'un homme ou de quelques hommes et non inversement", est rejetée au motif que l'infaillibilité ne saurait créer la faillibilité et la perfection, l'imperfection…, pourquoi et comment l'accepter dans sa version dogmatique initiale :  "dieu, infaillible, a créé un être faillible, l'homme et des hommes faillibles surgit sporadiquement un être infaillible… le pape" ?

Toutes ces questions d'infaillibilité et de faillibilité pourraient n'être qu'un galimatias ennuyeux de radoteurs séniles. Malheureusement, cette infaillibilité du chef de la secte romaine a pour conséquence tragique de lui conférer une sorte d'extraterritorialité et d'a-temporalité juridiques et morales qui, parce qu'elle ne le rendrait pas justiciable des lois humaines et que sa secte, établie et reconnue, a force d'écoute, de persuasion, de pression, d'orientation, de direction… auprès de nombreuses autorités temporelles[15], lui permet d'imposer à de nombreux hommes la loi d'airain inhumaine – et même anti-humaine – de son dieu et, ainsi, de continuer vouer à la souffrance et à la mort une bonne partie de l'humanité. 

*  *  *

Pendant longtemps, la secte romaine s'est retranchée derrière le droit canonique[16] pour s'opposer à la levée du secret de la confession.

De nos jours, elle a plutôt tendance à se référer aux Droits de l'Homme[17], voire même, modernisme et pseudo-laïcité obligeant, à invoquer, à l'instar de certaines professions comme, par exemple, les journalistes, le… secret professionnel.

Le secret professionnel  ? mais, alors la prêtrise serait un métier et non plus une vocation ? et, dans l'affirmative, si ceux qui organisent, administrent, encadrent… le culte exercent une métier , la religion ainsi pratiquée n'est plus une croyance, une foi mais… une prestation de service ! et si, en assurant cette prestation, les prêtres revendiquent le bénéfice de dispositions juridiques de la société publique[18], la prestation de service elle-même – la religion – relève du même champ juridique et, de ce fait, du… code de commerce - une prestation de service est un acte commercial de type marchand -  et se trouve assujettie à la fiscalité - T.V.A. et impôt sur les bénéfices - !

En ce qui concerne le secret de la confession, dont la secte romaine veut faire une capacité absolue opposable à la Justice des hommes, il convient de relever que, de tous temps et c'est encore vrai de nos jours, cet absolu a été et est régulièrement écorné par la secte elle-même, toujours, bien entendu, à son seul profit.

Ainsi, cela n'a jamais représenté et ne représente toujours pas un obstacle moral – déontologique pour faire dans l'air du temps ! – de le lever pour, par délation aux autorités temporelles – Souverain, Police, Justice… -, livrer un individu  dangereux ou coupable pour à la puissance publique avec laquelle elle est acoquinée ou tout aussi dangereux et coupable au regard de ses intérêts propres[19].

Inversement, les nombreuses affaires de pédophilie impliquant des religieux (romains) révélées au corps défendant de la secte et malgré les précautions prises et les pressions exercées, cette même secte se refuse à faire dans la délation quand il s'agit de ses agents – et, a fortiori, hiérarques – et ce, quand bien même les faits connus du confesseur participent d'une violation des Droits de l'Homme et, singulièrement, des droits, de la dignité, de l'intégrité physique et morale, de la liberté… d'un individu !

*  *  *

Sauf quelques rares exceptions, si elles admettent l'inéluctabilité de la mort, du moins physique et ici-bas, les sectes condamnent le suicide au motif que les créatures de dieu n'ont pas le droit – sic ! – de mettre volontairement fin à la vie que.. dieu leur adonnée.

Bien entendu, une telle interdiction peut être comprise comme la marque d'un bon propriétaire qui entend préserver et même faire fructifier ce précieux capital que constitue le… troupeau de ses fidèles. Mais elle est tout de même paradoxale.

En effet, ce même dieu qui m'aurait donné la vie ne retient pas pour autant le doigt qui, en pressant la gâchette, tirera la balle qui me tuera. Il ne retient pas non plus la tuile qui, en tombant du toit, me tuera. Il ne fait rien non plus pour éviter qu'une voiture surgisse, me fauche sur le passage protégé et me tue… Bref, il n'évitera pas ma mort en en supprimant la cause.

Au contraire, dans la logique religieuse de ma création divine, c'est dieu – et lui seul et non le hasard ou quelque autre nécessité – qui décide de ma mort et qui, pour ce faire, organise la causalité conjoncturelle  de cette mort.

Ainsi, si dieu est l'auteur de ma vie, il l'est tout autant de ma mort. Mais alors, pourquoi refuser d'admettre que cette causalité conjoncturelle puisse être mon propre geste et que, par exemple, cela soit moi-même qui appuie sur la gâchette du revolver ? Ne serait-ce pas mon créateur qui, in fine, déciderait de mon geste comme l'opportunité la plus immédiate (faute d'avoir sous la main une tuile, une voiture, un assassin…), de mettre fin à ma vie comme lui seul en a décidé ? Pourquoi donc dire que, dans ce cas, ma volonté ne serait pas, comme toujours, celle de dieu ?

Dieu n'est pas philosophe[20]. Sa condamnation du suicide ne résulte pas de ce que celui-ci  serait la manifestation, certes tragique, de ma liberté absolue et donc l'affirmation, révoltée et tout autant absolue, de mon humanité et donc de… sa négation.

Pourtant cette condamnation du suicide faite au nom de dieu relève bien d'une question de liberté – liberté de conscience mais aussi liberté de faire et d'être -. Si, maître absolu de ma liberté absolue, je puis décider de ma mort, je puis aussi, en toute liberté toujours absolue, de donner la vie – de procréer – ou de ne pas donner la vie. Et c'est là que le bât blesse pour toutes les sectes. Car si l'homme, en pleine conscience, peut donner ou ne pas donner la vie, alors… il n'y a plus de place pour dieu comme l'auteur de toute vie ! Les sectes ne condamnent pas le suicide pour préserver la vie d'un individu mais pour éviter la mort de dieu !

*  *  *

Une pensée : Dieu existe… je le rencontre chaque matin au fond de la cuvette des W.C. Bizarrement, à chaque fois, il disparaît quand je tire la chasse !



[1] Ordre… à l'instar de celui des chevaliers teutoniques, des templiers… mais, aussi, des Waffen S.S. !

[2] Livres qui constituent doublement une couverture : celle dont on recouvre le troupeau pour le… parquer et celle dont se prévaut le clergé pour à la fois justifier  ses faits, ses gestes, ses sentences… et  masquer ses propres désobéissances aux obligations et interdictions (sexuelles, alimentaires…) faites au troupeau !

[3] Celui qui  est soumis à une autorité absolue et placé dans une situation de subordination et de dépendance.

[4] "Au mieux" parce qu'il reste un être vivant comme le sont les animaux d'un troupeau. "Au pire" parce qu'il n'est plus alors qu'une chose et qu'une chose ne relève ni de l'humain, ni de la vie.

[5] La vie ici-bas sur cette terre qui, comme disait le poète, "est parfois si jolie" et qui le serait certainement plus souvent… sans religion !

[6] Dont celui… de croire et de pratiquer sa/ses croyances dés lors… qu'elles ne portent pas atteinte aux droits d'autres individus.

[7] Et, en fait,… devoirs !

[8] De leur dieu, bien sûr et pas… du dieu des autres !

[9] Et ce "hier" n'est pas si loin que cela !

[10] Sachant que la plus coutumière d'une telle revendication est la secte catholique, apostolique et romaine mais que d'autres (Scientologie en particulier) y ont régulièrement recours pour justifier leur prétention à l'obtention du statut de secte établie et reconnue.

[11] Et, en terme de conviction : la liberté de croyance et… de non-croyance.

[12] Cette liberté est clairement énoncée dans le pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966). Ainsi, Article 18 : "Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion […] Nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d'avoir ou d'adopter une religion ou une conviction de son choix. […] Nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte d'avoir ou d'adopter une religion ou une conviction de son choix […]. Article 19 : "Nul de peut être inquiété pour ses opinions. Toute personne a droit a la liberté d'expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce […].

[13] Ainsi, dans certains pays on ne peut changer de religion et, a fortiori, décider de n'en avoir aucune. Dans d'autres, la liberté de conscience peut être recouvrée – reconquise – dans le for intérieur de ses convictions et dans la sphère privé de sa vie mais, en revanche, ne peut l'être officiellement, dans la sphère publique et donc, aussi, politique (citoyenneté) comme dans ces pays où la religion, acquise du seul fait de la naissance, continue d'être mentionnée sur les papiers d'identité alors même que l'on est… athée, le divorce est interdit pour des motifs religieux que l'on ne reconnaît pas ou plus…

[14] Comme on dit "raison d'État".

[15] États, institutions politiques diverses, médias, "conseils d'éthique"….

[16] Droit soi-disant d'inspiration divine puisque découlant de la Vérité révélée ou, plus exactement de l'ordre établi par la secte lui permettant de se situer au dessus de la Justice des hommes et même de la soumettre à son ordre totalitaire.

[17] Et nous avons vu quel paradoxe il y a à revendiquer les Droits de l'Homme pour, en fait,… violer les droits des hommes !

[18] De nature civile et, plus précisément, politique par opposition à cette société privée que constitue la secte en elle-même et dans ses relations à ses fidèles.

[19] Propres au sens de particuliers, personnels, partisans, spécifiques… et non de nets, dépourvus de souillure, probes, moraux… dans la mesure où la délation ne saurait être considérée comme une… vertu !

[20] Sinon cela se saurait et, au vu de sa création – les guerres, les infanticides, les massacres, les viols… -, il y a belle lurette que, étant justement philosophe, … il se serait suicidé !

 

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