AN  2000  ET  AU-DELÀ :  CROISADE DE MORALISATION   "RELIGIEUSE"  ET RETOUR  DE  L’INTOLÉRANCE  RELIGIEUSE

 

(être humain habitant  la Terre,  citoyen ordinaire, libre penseur, esprit qui se veut critique, écrivain à ses heures, et songeur devant la situation de la croyance religieuse, en ce 21ème Siècle qui arrive)

            En ce 21ème Siècle qui approche, et que certains considèrent aussi comme le début du 3ème Millénaire de la civilisation chrétienne, il est nécessaire de faire le point sur la situation de la croyance religieuse dans le monde et, surtout, de noter les effets négatifs et néfastes du fanatisme religieux qui se répand sur la Terre, souvent au nom de Dieu et de la "Vérité" religieuse que veulent répandre les adeptes des religions. Celles-ci, au cours des âges, ont donné lieu à des Cultes, des Croyances,  des  Églises,  qui,   plus  que   jamais en  cette  époque, prennent de l’expansion et de l’ampleur, et ce autant par les activités de ses membres et adeptes, que par les moyens radicaux employés par eux pour parvenir à leurs fins de moralisation de la population, de son adhésion à ces Églises et Cultes et, plus dramatiquement, de contrôle ou de soumission corps et âme des membres qui décident de suivre les beaux discours des chefs religieux, prédicateurs, gourous et autres "représentants de Dieu sur Terre".

            Ces Églises, groupements et autres mouvements de "religious crusaders" contribuent malheureusement, autant que d'autres fléaux sociaux contempo­rains, à la "pollution des esprits", au déséquilibre moral et mental ressenti par une partie de la population et, en général, à cette peur de l'avenir qu'éprouve aussi un nombre croissant de gens qui acceptent et croient les propos alarmistes et cataclysmiques de tous les prêtres, prédicateurs, prêcheurs, prophètes de malheur, bonimenteurs religieux, télévangélistes et "Bible preachers" ; tous constituent une véritable plaie sociale dans leur dessein de purification morale du monde. En fait, ce pullulement des Églises et groupe­ments religieux, catholiques et chrétiens, aux principes rigoristes et intransi­geants, est une des causes principales de la grande psychose religieuse qui, depuis quelques années, s'est emparée des gens, en raison même du foisonne­ment de ces Églises. Elles créent elles‑mêmes cette peur incontrôlable par le type de croisade menée partout dans le monde, en particulier aux États-Unis où elle a atteint des proportions excessives et alarmantes, à cause de l'impor­tance quantitative et de l'influence grandissante de la "Moral Majority", dans toutes les sphères de la société : administration, instruction, éducation, loisir, etc.

            Cette croisade se fait aujourd'hui à grands coups de prophéties millénaris­tes et de fin du monde prochaine, avec tout le battage publicitaire, la campa­gne d'"information" et la promotion médiatique typiques aux États-Unis. Elle se fait aussi, et surtout, grâce aux immenses moyens financiers dont disposent les grandes Églises organisées, en particulier celles des télévangélistes. Ces derniers ont acquis une influence telle qu'ils sont parvenus à prendre les rênes du pouvoir dans certains États de l'Ouest, à tous les niveaux décision­nels et en différentes sphères de la société, aidés dans leur mouvement par la vague, pour ne pas dire le "raz-de-marée"  de "re-naissance" chrétienne qui déferle présentement aux États-Unis.

            Ainsi, dans certains collèges et écoles de ces États, l'enseignement biblique traditionnel et littéral est obligatoire, au détriment de toute autre science admise et reconnue dans les autres États et pays, et qui tente d'expliquer plus objectivement et rationnellement les mystères de notre monde. En particu­lier, l'anthropologie, l'Histoire de l'Humanité, l'astronomie, la biologie, la génétique et les diverses théories en rapport avec l'Évolution de l'Homme, sont rigoureusement interdites dans ces institutions académiques. Par contre, un des points les plus importants de cet enseignement biblique est tenu comme vérité absolue et indiscutable, à savoir que l'An 2000 correspond nécessaire­ment à la fin du monde contemporain, à la nouvelle venue du Christ qui anéantira définitivement l'Antéchrist représenté par notre monde corrompu, et enfin l'établissement sur terre du vrai règne de Dieu qui récompensera ses fidèles croyants en rétablissant pour eux le Paradis Terrestre (ou d'autres variantes bibliques, selon l'enseignement qui est donné, ou selon l'interpréta­tion que donne de la Bible le groupement religieux qui dirige les destinées de ces institutions).

            Heureusement, le fanatisme religieux des fondamentalistes ou des chrétiens intégristes n'implique pas (du moins, pas encore !) la proclamation de la mise à mort ou de l'assassinat des incroyants, des athées ou des humanistes, comme le cas s'est produit à l'été 1989 avec l'ayatollah Khomeiny, le guide de la révolution islamique. Les adversaires des créationnistes rejettent cette instruction "bourrage de crâne" où, entre autres dogmes enseignés, se trouve l'histoire traditionnelle et merveilleuse de la Création du monde en sept jours, et de celle, à une date et une heure précise dans l'Histoire de l'Humanité, d'Adam et d'Ève, tout beaux, tout nus et tout Blancs, dans un magnifique Paradis terrestre bucolique, entourés d'animaux de toutes espèces et de flore de toutes essences, vivant tous pacifiquement entre eux, et qui, tous, homme, femme et animaux, rendent grâces à Dieu de les avoir créés si bons, si parfaits... et tout le baratin habituel.

            Toutefois, compte tenu de l'acharnement que mettent tous ces mouvements religieux à vouloir forger et mouler la société dans le type de vie morale qu'ils préconisent, il est à craindre que, d'ici l'An 2000, qui représente la date ultime et fatidique pour eux, le sectarisme rigoureux dont ils font preuve, ajouté à l'intolérance et à l'intransigeances typiques à chacun d'eux, ne causent des excès de toutes sortes, dommageables à la liberté d'expression et de choix en tous domaines, ainsi qu'aux personnes elles-mêmes qui refuseront d'adhérer à ces groupements. D'ailleurs, le fanatisme religieux de plusieurs dirigeants ou membres de groupements religieux se montre déjà dans leurs sorties médiatiques intempestives et violentes contre la société contemporaine et les activités humaines qui ne sont pas exécutées dans le but d'adorer Dieu, de le glorifier et de préparer l'avènement prochain de Son fils...

            Les dirigeants et chefs spirituels de ces Églises n'acceptent aucune discus­sion, ni avec les autres Églises divergeant d'opinion ou de doctrine sur des points qui leur sont communs, ni avec le reste de la population qui veut s'exprimer plus librement sur les thèmes abordés, ni surtout avec les repré­sentants des divers arts de spectacle et de divertissement qui tentent des approches différentes de ces thèmes, ou des adaptations variées de thèmes universels, comme l'amour, la religion, la foi, la paix, etc.

            L'"Affaire Scorsese", avec son film "La dernière tentation du Christ" est le type même de cas où le fanatisme sectaire, l'étroitesse d'esprit et l'aveugle­ment "religieux" donnent lieu aux pires excès d'intimidation et de tentative de censure de la part de ceux qui se targuent de posséder la Vérité Absolue, et qui n'ont aucune vision saine ou réfléchie des événements tellement ils sont bornés dans leur certitude de posséder cette Vérité. Ainsi, en France, ces extrémistes religieux, faisant fi de toute considération artistique ou culturelle en rapport avec le sujet, avaient incendié un cinéma où était présenté le film en question.

            En Occident, ce cas, malheureusement, pourrait être le prélude à toute une série de cas semblables, impliquant diverses manœuvres d'intimidation, de répression de la liberté d'expression culturelle et artistique, et même, à la longue, de censure catégorique dans les divers médias, venant de tous les groupements religieux radicaux qui ne supportent pas les prises de position des autres sur les thèmes d'actualité ou sur des sujets religieux, ou encore s'opposent à la manière de les considérer autrement que dans la stricte optique religieuse chrétienne (ou islamique, compte tenu des remous qui se produisent également, depuis quelque temps, au sein de l'Islam, mettant en cause des groupes de musulmans intégristes qui, eux aussi, sont partis en "guerre sainte" contre ceux qui, de diverses manières, abordent le sujet de l'Islam et des préceptes qui s'y rattachent).

            En 1990, des mouvements chrétiens fondamentalistes faisaient pression pour que les vidéo-clips soient interdits de diffusion, à cause de leur contenu jugé injurieux ou offensant pour les chrétiens. Des pressions semblables, venant de milieux sociaux, pédagogiques et féministes, se sont fait sentir également, dont l'argumentation avancée pour justifier leur prise de position ne tenait absolu­ment pas compte du médium lui-même en tant que spectacle audio-visuel. Dans ce cas, comme en ce qui concerne la télévision et le cinéma, aucune apprécia­tion technique, artistique ou cinématographique n'est considérée par les groupes de dénonciation, qui s'en tiennent exclusivement et irrémédiablement à l'aspect violent ou sexiste des vidéo-clips ; dans nombre de vidéo-clips, ce double aspect n'est même pas présent, mais les dénonciateurs se gardent bien d'en faire la remarque, au risque de faire s'écrouler toute leur argumentation limitée et restreinte.

            Relativement aux groupes de pression religieux, la vague de purification morale est continuellement alimentée par les actions et manifestations des moralisateurs aux desseins bien précis, qui se servent des événements et des faits de l'actualité pour promouvoir leur idéologie auprès de la population. Ils accentuent leur propagande, en particulier auprès des gens qui croient fermement et crédulement à toute religion salvatrice affirmant apporter la solution à tous les problèmes humains, en "assainissant" la morale, en répan­dant la paix chrétienne universelle et en promettant l'avènement prochain du Christ et l'établissement de son Royaume sur Terre.

            Les méthodes de persuasion et de recrutement des Églises sont des plus abusives et pernicieuses, et beaucoup de prédicateurs, de télévangélistes, etc., se servent de tous les moyens imaginables pour parvenir à leurs fins, que ces moyens soient purement humains (financement, publicité, propagande, racolage, campagne d'"information", lavage de cerveau, méthodes de conversion psycho­logiques), ou "surnaturels" (apparitions du Christ, nombreuses et continuelles ; guérisons "miraculeuses" en masse et de tous genres; conversions spontanées au Christ ; adhésions inconditionnelles à la foi prônée par le prédicateur ; "missions" données par Dieu au télévangéliste ; possessions ou "dé-posses­sions" sataniques ; interventions divines dans le déroulement des événements terres­tres ; "dialogues" entre Dieu et le télévangéliste, etc.).

            Bref, la peur de l'An 2000, comme celle qui a précédé l'An 1000, permet à tous les prophètes de malheur se disant investis d'une mission divine, ainsi qu'aux millénaristes, de subjuguer l'esprit des gens qui, aujourd'hui encore, dans les faits et la réalité, malgré notre époque et notre type de société technologique, informatisée et informée, adhèrent encore totalement aux croyances, superstitions et idéologies "religieuses" obscurantistes répandues par toutes ces Églises.

            Au Québec, relativement aux groupes et sectes qui se disent authentique­ment catholiques, la question de la persuasion et de l'endoctrinement est différente, quoique certaines méthodes similaires à celles utilisées aux États-Unis sont employées ici également. Toutefois, un aspect bien particulier de propagande, ou de justification de la croisade évangélisatrice, a pris de l'ampleur, et dont l'élément principal se retrouve autant chez les groupes québécois qu'au sein des groupes étrangers ; cet aspect est même devenu l'élément central de leur croisade pour convaincre la population de se repentir de ses péchés et de revenir à la pratique religieuse catholique, traditionnelle et rigoriste, en préparation de l'arrivée prochaine et certaine de la fin du monde et du Jugement Dernier !

            Ainsi, le phénomène des apparitions de la Vierge, et des guérisons miracu­leuses s'ensuivant, est devenu le principal outil de conversion des groupes et sectes mystiques et illuminées. On ne compte plus les cas où ces "apparitions" et ces "guérisons" se seraient produites, partout dans le monde et au Québec, tellement ces cas pullulent et sont rapportés comme d'authentiques "miracles" par tous ces groupes et sectes. La Vierge n'arrête pas de se montrer à tout venant, et les statues et icônes la représentant multiplient leurs suintements aromatiques, leurs exsudations odorantes, leurs déplacements mystérieux, leurs manifestations audio-visuelles miraculeuses, etc.

            La crédulité des directeurs des groupes, de leurs organisateurs, des prosélytes et des fidèles, est pour le moins déconcertante, et, tous, se complaisent à béer d'admiration et d'extase devant ces phénomènes aucunement miraculeux, et dont l'explication a rapport à des causes beaucoup plus appro­priées aux circonstances, telles que phénomènes météorologiques, géologiques et mécaniques ; hallucinations collectives ; coups montés de toutes pièces, et autres explications plus rationnelles. D'autres causes peuvent aussi être invoquées, qui expliqueraient le comportement des gens et les mouvements de foule, croyante ou non, telles que : système ou idéologie politique en vigueur dans les pays concernés, portant la population à espérer des solutions divines à leurs problèmes sociaux et politiques ; aspects promotionnels et touristiques des régions "visitées" par la Vierge ; psychologie des masses ou des foules désireuses d'assister à des phénomènes "surnaturels", etc.

            Dans l'ensemble, tout cet agglomérat de manifestations constitue une certaine forme de "violence" psychologique et morale dirigée contre la popula­tion, et diverses couches de la société en sont les victimes, surtout des adolescent-e-s et des femmes de tout âge, les hommes ayant au sein de ces Églises et groupements des postes de prédicateurs, de prêcheurs, de ministres du culte, d'organisateurs, de propagandistes, de "public relations", et autres tâches dominantes. Et pourtant, malgré les effets nocifs et néfastes évidents de cette forme de violence, rares sont les intervenant-e-s sociaux, médicaux et féminis­tes qui s'élèvent contre l'ensemble des actions et des manifestations organisées par ces Églises et leurs prédicateurs, dont la télévision est un de leurs principaux instruments d'information, de persuasion et de recrutement !

            Que font donc alors les psychologues, les pédagogues, les pédiatres, les enseignants, les directeurs d'école, les travailleurs sociaux, qui sont les premiers à crier bien haut et bien fort que la télévision a une influence nocive sur les jeunes ? Que font les "spécialistes des questions parentales et familiales" qui affirment que la plupart des émissions de télévision sont abrutissantes et constituent un affront à l'intelligence des téléspectateurs ?  Que font les féministes, les représentantes et les porte-parole des mouvements pour la Condition de la Femme, quand on voit que les femmes, quel que soit leur âge, sont les principales victimes (fidèles et membres) des sectes et groupements religieux ? Où sont tous ces accusateurs et accusatrices, dénon­ciateurs et dénonciatrices, censeurs et analystes de la télévision qui veulent à tout prix codifier, réglementer et assujettir la télévision à leur code moral, leur philosophie, leur idéologie, alors que tous ces gens ne disent pratique­ment aucun mot sur les effets psychologiques morbides causés sur les victimes de ce "brain‑washing" télévisuel "religieux", ni ne dénoncent les méthodes subversives utilisées par les prédicateurs et télévangélistes de tout poil, catholiques et chrétiens, en général ?

            C'est bien beau de vouloir interdire la diffusion d'émissions en prenant comme excuse ou prétexte la "mauvaise" influence ou le "mauvais" exemple que donne la télévision, mais tous ceux et celles qui mènent campagne dans ce but devraient avoir au moins l'honnêteté de diriger cette campagne aussi contre l'ensemble des émissions religieuses qui, elles également, pullulent à la télévision et empoisonnent la vie morale, intellectuelle et spirituelle de nombre de téléspectateurs crédules et naïfs; ces émissions, compte tenu de leur contenu et de leur but, sont autant discutables que les autres catégories d'émissions qualifiées d'abrutissantes par un lot d'experts, d'analystes et de dénonciateurs, et mériteraient le même traitement censorial que les émissions divertissantes populaires.

            Au Québec, ces émissions sont diffusées sur la plupart des chaînes améri­caines, mais également sur les réseaux canadiens et québécois ; dans ce dernier cas, il s'agit en majorité de "version française" d'émissions américaines, réalisées de la même manière que les autres types d'émissions de variétés. Par ailleurs, plusieurs de ces émissions sont de production locale, et sont diffusées par les réseaux francophones du Québec. Les militants des organismes sociaux, familiaux, médicaux et pédagogiques s'élèvent rare­ment, ou à peine, contre ce type d'influence télévisuelle. Dans ce sens, leur campagne est de deux poids deux mesures : elle vise seulement les catégories d'émissions populaires et de divertissement, alors que les émissions religieuses, qui ont malgré tout une cote d'écoute élevée auprès des gens, particulière­ment auprès des jeunes et des femmes qui sont les "cibles" les plus faciles à atteindre par le genre de propagande qui est faite dans le cadre des émis­sions diffusées par toutes les catégories d'Églises et de groupements chrétiens  devraient nécessairement faire partie de leur "guerre" menée contre la télévision et toutes ses formes d'influence auprès de ses habitués.

            Les arts, les spectacles et les divertissements de toutes sortes ont toujours été la cible des moralisateurs, des prédicateurs et des prêcheurs, au cours des âges. Il suffit de lire l'Histoire de l'Humanité pour se rendre compte comment les grandes Religions organisées ont toujours voulu diriger, réfréner ou censurer les activités ludiques ou de divertissement de la population, en vue d'assurer leur stabilité, leur main-mise et leur emprise sur la vie morale, intellectuelle, spirituelle et physique des populations. De nos jours, cette situation n'a pas tellement changé, puisque d'autres Églises et d'autres "religions", nées ou créées de toutes pièces par des humains en mal de puissance dominatrice "religieuse" sur les gens (à défaut d'être politique), se servent encore et toujours des mêmes moyens pour réaliser leur dessein. Mais ces moyens, grâce à la technologie moderne dans le domaine des communications tous genres, sont beaucoup plus radicaux, expéditifs et effectifs que ceux utilisés au cours des époques passées.

            Ainsi, principalement aux États-unis, mais aussi au Québec, quoique à une moindre échelle, plusieurs des Églises et organismes religieux sont de vérita­bles entreprises commerciales à but lucratif malgré leur démenti au sujet de ce dernier objectif. Ces Églises décident aussi de la programmation d'émissions de certains réseaux de télévision ou possèdent même le droit de gestion et d'administration totales des réseaux. Elles favorisent une forme d'idéologie religieuse et familiale qui existe depuis la naissance de la nation américaine, à savoir la suprématie de la race blanche anglo-saxonne, d'obédience chrétienne ou judéo-chrétienne, formant la cellule familiale traditionnelle où seul le père de famille a droit de décision, et valorisant les vertus qui ont toujours fait de l'"American way of life" (de l'Homme blanc, s'entend !) le modèle à imiter et à perpétuer. Toutefois, plusieurs de ces Églises ont dû se plier aux changements sociaux multiples survenus au cours des décennies, particulièrement ceux en rapport avec l'acceptation et l'intégration des gens de couleur et des diverses communautés ethniques dans la société américaine. C'est ainsi que beaucoup des communautés ethniques sont maintenant admises et représentées au sein de ces Églises, en autant que lesdites communautés partagent les buts, les valeurs et l'idéologie des Églises, la plupart étant d'inspiration biblique traditionaliste et fondamentaliste.

            Par ailleurs, au cours des ans, ces Églises ont élargi leurs visées et augmenté leur pouvoir de décision et de censure en divers domaines, particu­lièrement celui du divertissement. C'est alors qu'a défilé toute la série de prohibitions que l'Amérique a connues au cours des décennies passées : prohibition de la vente d'alcool ; imposition d'une heure précise pour la fermeture des lieux de divertissement (cinémas, théâtres, salles de danse) ; défense de présentation de spectacles jugés "immoraux" par les ligues de défense de la moralité (pièces de théâtre, expositions de peintu­re, de sculptu­re, etc.) ; surveillance des concours de danses populaires ; imposition d'un "code de moralité" sur la bande dessinée, puis, interdiction de publication de la plupart des "comic books" pour raisons d'éthique religieuse et familiale rigoriste et même bornée, réduisant à néant la nature et le but de ce "hui­tième art" ; enfin, surveillance et censure des films présentés au cinéma, allant même jusqu'à la création d'un organisme décidant de la classification des films, d'après des critères de censure très stricts et rigoureux, où aucune considé­ration cinématographique ou artistique n'entrait en ligne de compte. Aux États-unis, aujourd'hui, cet organisme existe encore, et les producteurs et distributeurs de films doivent soumettre les copies de leurs films à l'organis­me, au risque de se voir interdire l'obtention d'un visa de classification et d'exploitation dans les grands circuits de distribution et d'exploitation.

            De plus, plusieurs organismes de censure et de moralisation ont encore pris de l'expansion en diverses sphères d'activités de la société, et ils ont mainte­nant étendu leur politique de décision, de direction et de censure au sein d'autres organismes sociaux, qui n'ont absolument plus rien à voir avec le divertissement, le loisir ou le spectacle, et qui traitent de problèmes humains très actuels : avortement, euthanasie, expérimentation médicale, écologie, etc.

            Au cours des dernières années, ils ont affirmé leur pouvoir en voulant interdire toute forme de musique populaire chez les jeunes, ou d'expressions musicales déviant de la seule "vraie" et "bonne" musique que ces organismes se disent être les seuls à connaître véritablement. C'est ainsi que, successive­ment, le rock'n'roll, le hard rock, le new wave, le heavy metal, le punk, ont été accusés d'être le moyen moderne utilisé par Satan, le Diable, Lucifer et autres créatures démoniaques, pour induire la jeunesse aux pratiques de la sorcellerie, de la démonologie, de l'occultisme, du satanisme et autres "scien­ces" perverses...

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            Ainsi donc, toutes les Églises font preuve d'un extrême rigorisme en matière de divertissement. Par contre, ces mêmes Églises n'hésitent pas à se servir des médias audio-visuels pour influencer le public et le forcer à adhérer à leur doctrine. Par l'utilisation des méthodes modernes de télé-com­munications, elles vendent des cours bibliques, échelonnés tout au long de la vie des téléspectateurs, ainsi que de nombreux livres et publications décrivant la position de l'Église vis-à-vis l'ensemble des problèmes de l'Humanité. Elles disposent également de toute une littérature spécialisée et bien orchestrée pour garder sous leur influence les spectateurs ou lecteurs sensibles. De plus, les émissions constituent le plus souvent un véritable lavage de cerveau sur les personnes à la recherche de moyens pour comprendre la société et sauver leur âme des tourments infernaux auxquels les vouent sans retenue les télévangélistes, aux intentions purement mercantiles et sans aucun égard pour le désarroi qu'ils causent chez les personnes émotives et impressionnables. Les méthodes de recrutement sont aussi répréhensibles et "immorales" que les émissions condamnées par les Églises et d'autres groupes de pression, et elles provoquent des désordres émotifs et psychologiques chez plusieurs membres et adhérents qui, souvent, voient toute leur vie bouleversée (pour le pire!) par ces télévangélistes du dimanche...

            Heureusement, tous ces bonimenteurs de prêchi-prêcha ont souvent été mis dans l'eau bouillante, à cause de certains scandales qui ont défrayé la chronique régulière des médias. Ces "incidents" ont aussi "réveillé" des membres de ces Églises et les téléspectateurs, en leur montrant les visées réelles des télévangélistes, livrés entre eux à des guerres de popularité et de personnalité, ainsi qu'à des luttes de pouvoir purement terrestres. De plus, ces événements montrent bien que les télévangélistes sont, eux aussi, de simples créatures humaines susceptibles de succomber au "péché de la chair" (ou d'autres "péchés capitaux"), et qu'ils sont loin d'être des modèles de piété, de moralité et de "bonne conduite" qu'ils ne cessent de proclamer publiquement ! Et des cas semblables se sont produits au Québec, en divers milieux religieux... preuve que, partout, les "preachers" sont soumis aux mêmes "tentations" que le commun des mortels, à la différence que, lui, ne revendi­que pas partout la moralisation et la purification de la nature humaine, de ses activités et de ses divertissements... La plupart des télévangélistes propage une philosophie "religieuse" de la vie qui ne repose sur aucune base histori­que et factuelle solide, et dont ils ne peuvent se plier eux-mêmes aux précep­tes qui en forment le fondement. Le public et les organismes dénonciateurs des divertissements devraient en prendre conscience et s'intéresser beaucoup plus concrètement au danger moral et psychologique représenté par l'ensemble des doctrines enseignées par les Églises et leurs représentants.

            Un autre aspect de la croisade de moralisation des télévangélistes est tout aussi discutable, compte tenu qu'il est constitué d'un élément audio-visuel spectaculaire, le même que les télévangélistes dénoncent à hauts cris et avec véhémence. Ainsi, leur croisade publique, et télévisuelle simultanément, est toujours fortement agrémentée de chorales fastueuses, d'accompagnement musical percutant, une présentation technique impeccable, un sens parfait du show-business, un choix de thèmes appropriés à l'actualité, un scénario ou une mise en scène bien préparée et suivie, le tout formant un authentique specta­cle audio-visuel haut en couleurs et en sons, digne des meilleurs spectacles de musique rock tant décriés par ces mêmes télévangélistes, lequel spectacle fera vibrer de passion, de foi retrouvée et d'extase mystique les spectateurs même les plus impassibles ou inébranlables dans leur conviction.

            Et l'on viendra dire, après cette description de "show religieux", que ces émissions n'ont pas d'influence sur le comportement des gens, ni ne sont dommageables à leur bon équilibre psychologique ! Pourtant, malgré les effets nocifs tangibles causés par ces émissions, la levée de boucliers contre la présentation d'émissions à caractère violent ou incitatives à un comportement anti-social, est pratiquement inexistante de la part des organismes voués à la protection de la jeunesse et à l'amélioration des conditions sociales offertes à la femme;  ces organismes veulent bannir toute forme de violence physique et psychologique montrée à la télévision, qu'elle soit réelle ou fictive... Mais la violence des télévangélistes, prédicateurs et recruteurs sectaires, qu'en fait-on ? La balance deux poids deux mesures serait-elle de mise de la part de ces organismes, dans leur évaluation des catégories d'émissions à dénoncer et à censurer ?

 

                        LETTRE OUVERTE AUX  REPRÉSENTANTS DE DIEU SUR TERRE

                        À l’aube du Vingt-et-unième Siècle dit  chrétien, où l'Humanité est supposément "éclai­rée" et les humains renseignés correctement au sujet des faussetés enseignées par la plupart des religions, il est étonnant de constater que la popula­tion accepte encore d'emblée les doctrines répandues par l'ensemble des Églises chrétiennes, sans analyse ni critique desdites doctrines ensei­gnées. En effet, la plupart des croyances chrétiennes reposent sur des bases "pseudo-historiques", ou "révélées" par Dieu, que des humains ont établies eux-mêmes, comme celles de tant d'autres croyances et religions traditionnelles qui ont précédé le christianisme. Les croyances religieu­ses, incluant celles du christianisme, ont été inventées de toutes pièces par des humains, dans le but de répondre à cette tendance à croire au surnaturel et au mystérieux qu'ont ressentie tous les humains depuis l'aube de l'Humanité, ainsi qu'à leur nécessité de croire également en un être supérieur, ou divin, qui règne sur l'Univers. Ce besoin de croire en une ou plusieurs divinités surnaturel­les ne prouve aucunement la réalité de l'existence d'un Dieu créateur de l'Univers, contrairement à ce qu'a­vancent la plupart des doctrines chrétiennes et leurs propagateurs, que ce soit l'Église catholique ou la variété des Églises se disant d'inspiration ou d'obédience chrétienne. Le christianisme n'est pas la seule religion qui, dans le monde et dans le temps, se targue d'être unique et vérita­blement authentique. à de rares exceptions dans l'Histoire et dans le monde, toutes sont nées dans des sociétés patriarcales, dans le but d'assurer aux hommes un pouvoir de domination physique, morale et psychologique sur tous les membres des sociétés où elles ont grandi. Toutes ont proliféré et on pu s'implan­ter dans les sociétés, quelles qu'elles soient, à cause de l'ignorance, de la part des "autorités religieu­ses" et des fidèles, des connaissances scientifiques rationnelles qui éclaircissent et expliquent la plupart des mythes et des "mystères" sur lesquels reposent les religions, ainsi que les miracles qui en forment souvent les dogmes. Dans l'ensemble, aussi, ces religions, y compris le christianisme, ont toujours été le prétexte à un contrôle coercitif des corps et des "âmes" des humains, par une poignée d'hommes qui, se disant inspirés et représentants de l'"autorité divine", en ont profité, à toutes les époques, pour modeler la vie humaine selon leurs conceptions du divin, et selon leurs propres croyances obtuses, bornées, intolérantes et intransigeantes envers la liberté de penser et de s'exprimer librement de la part de leurs sembla­bles. En tout temps, le christianisme a fait montre de répression, d'intolérance et d'incompréhension de l'"âme" humaine et de ses secrets, égalé en cela, de nos jours, par l'intolérance et l'intransigeance des mouvements chrétiens, islamiques et judaïques, fondamentalistes et intégristes. Je ne peux malheureusement pas, dans cette lettre, présen­ter tous les arguments qui montrent que le christia­nisme, comme toutes les religions passées et présentes, ont toujours été un agglomérat de faux-fuyants, de prétextes et d'excuses, que des hommes ont utilisés pour maîtriser le corps et l'esprit des gens, et pour les garder dans une situation de vie terrestre où la peur et le terro­risme moral et intellectuel ont été et sont encore utilisés par les diri­geants des Églises et des mouvements religieux. Tout bon ouvrage d'explication historique et d'analyse critique de la naissance des reli­gions et des croyances religieuses donne aussi, souvent, les raisons de l'appar­tenance des humains à ces religions et leur adhésion incondition­nelle. Dans le catholicisme, il y a toute une hiérarchie de prélats, à commencer par le pape, qui prétendent tout savoir dans tous les domaines, et dont plusieurs ont une mentalité des plus archaïques. Ceux-ci, toujours sous le couvert de l'"enseignement divin", de l'obéis­sance à la loi divine et de l'"infaillibilité papale", se mêlent de faire la morale sur l'ensemble des activités humaines, dont certaines ne les concernent même pas, à commen­cer par la "fonction sexuelle" qui, officiel­lement, ne fait même pas partie de leur "état de vie". Mais, "officieuse­ment", c'est tout autre chose : les derniers événements de l'actualité en sont une preuve tangible et "édifiante"...

                        De tout temps, les humains ont eu besoin de croire en des êtres supé­rieurs, qui ont été qualifiés de "dieux" et de "déesses" par les hommes, et que le christianisme et d'autres religions ont par la suite récupérés en fusionnant les diverses croyances pour en faire des religions mono­théistes et patriarcales. Ce besoin de "croire" en une religion ou en un dieu créateur et maître de l'Univers a toujours fait partie de la nature humaine, et des humains en ont également toujours profité pour utiliser à leur avantage les attentes et les espoirs de leurs semblables en une vie future meilleure où tout n'est que paix, bonheur et béatitude...

                        Par ailleurs, depuis quelque temps, une nouvelle campagne "d'évangéli­sation chrétienne", ou de "rechristianisation" de l'Occident, tente une nouvelle percée, venant de groupements messianiques chrétiens ou d'Églises évangéliques dirigées par des missionnaires du Christ moder­nes. Ainsi, cette campagne ressemble exactement aux fameuses Croisades entreprises par l'Église Catholique durant ses siècles de gloire passés. Au temps où Elle organisait ces croisades évangélisatrices et "pacifica­trices" parmi les peuples qui ne pratiquaient pas la foi chrétienne, les Croisés, les Soldats du Christ et les missionnaires voulaient faire "com­prendre" le Christianisme aux "païens" et les obliger à se convertir à cette religion, la seule, affirmaient les évangélisateurs et Messagers de la Bonne Parole Divine, à apporter la Vérité, la Lumière, la Paix et le Bonheur aux Hommes, sur la Terre... et dans les cieux. La seule, aussi, à enseigner la Charité, la Bonté, la Compréhension et l'Amour du Pro­chain... et cela, presque toujours, à l'aide de l'épée, de la torture et du bûcher, pour montrer aux païens, aux incroyants, aux renégats, aux hérétiques et aux relaps la justesse et la valeur de cette Religion Divine empreinte d'Amour envers tous les "hommes" (sans jamais mentionner "les femmes", sinon pour les accuser de tous les péchés du monde, et les considérer comme les seules responsables de toutes les turpitudes des hommes et de leur dépravation... au point même de discuter entre théologiens pour savoir si elles possédaient une âme !).

                        Il est stupéfiant de voir comment, à l'approche de l'An 2000, toutes ces Églises, sectes, etc., ont une emprise et une influence (pour ne pas dire une poigne) forte sur la population, en voulant toujours diriger la vie personnelle des gens et en se basant toujours et uniquement sur les enseignements que lesdites Églises et sectes tirent exclusivement de leur interprétation particulière de la Bible chrétienne. Elles font connaître "leur" Vérité, selon l'interprétation personnelle qu'en font leur chef, leur directeur, leurs ministres, leurs pasteurs, leurs exégètes ou leurs proclamateurs, et toutes se disent absolument et authentiquement chré­tiennes.

                        En ce qui concerne les Églises, les Cultes et les sectes non-catholiques, elles affirment toutes qu'elles seules détiennent la Vérité, et elles vouent aux enfers et aux peines éternelles les autres Églises et leurs fidèles qui n'acceptent pas l'interprétation particulière de la Bible que chacune en fait, ou qu'en fait son directeur, son pasteur, etc. Dans les unes et les autres, on retrouve le même sectarisme, la même intolérance et la même ignorance de l'existence des autres Églises ou sectes, lorsqu'elles sont confrontées dans leurs croyances particulières, ou lorsque leurs repré­sentants, fidèles et adeptes sont pris à partie dans une discussion "théologique" au sujet des crédos religieux de chaque Église. Dans cette catégorie générale, où l'on retrouve un hermétisme total par rapport à l'ouverture à l'endroit des autres groupes religieux, on retrouve, toutes les obédiences réunies, ou, en ce qui concerne les mouvements d'inspiration "chrétienne", les mouvements "re-born in Christ", ou les "new-born in Christ", et nombre de mouvements se disant tous chrétiens et se basant tous sur la Parole Divine enseignée aux hommes par l'intermédiaire du pasteur de l'Église "privilégiée", ou du chef de la communauté. L'Église Catholique détient autant la Vérité que les autres Églises ou, en d'autres mots et pour être plus direct et catégorique, Elle est autant dans l'erreur que toutes les autres Églises. Malgré ce qu'Elle dit de la Vérité, par la voie (et la "voix" !) de ses porte-parole et représentants "sur Terre", ainsi que par la voie des médias modernes, l'Église Catholique (ainsi, d'ailleurs, que toutes les grandes religions organisées) n'ont qu'un seul but inconditionnel et qu'une visée unique : amener en leur giron le plus de "fidèles" possibles, pour leur faire connaître une vérité que ces Églises et Religions croient être l'unique, en se servant toutes des mêmes arguments et des mêmes méthodes de persuasion, de recrutement et d'endoctrinement pour influencer les gens et les faire adhérer quasiment de force à la doctrine prêchée.

                        Quoi qu'en disent les prêtres, ministres et pasteurs, et malgré l'achar­nement des Églises et des Cultes à vouloir prouver le contraire, tant à ses fidèles qu'au reste de la population, aucune Église, si puissante soit-elle par son "universalité", ne peut affirmer détenir la vérité absolue en ce qui concerne la Bible, puisque cell-ci est toujours interprétée par des humains, quand bien même ces humains, eux aussi, affirmeraient le contraire à cor et à cri, car soi-disant inspirés par Dieu, l'Esprit-Saint, le Très-Haut, les Saints ou les Prophètes... Et quand bien même aussi ces humains seraient pape, exégète, prêtre, évangéliste, prédicateur, télévan­géliste ou Porteur de Bonne Nouvelle, cela ne changerait rien à la situation.

                        Il est heureux que cette emprise sur les corps et les esprits n'a plus cours aujourd'hui, et que l'ensemble de la population ne se laisse plus prendre aux racontars et beaux mensonges des religions institutionnali­sées. La preuve en est que le christianisme traditionnel, et l'ensemble des religions chrétiennes, ont fort à faire pour "récupérer" le peuple, comme elles le faisaient au cours des siècles précédents, où la popula­tion était continuellement l'esclave de la Religion, et que les prêtres diri­geaient d'une main de fer la "destinée" terrestre et "céleste" des "hom­mes" par un enseignement basé sur la peur et la dévalorisation de la personne humaine, particulièrement dans l'expression de sa sexualité.

                        Malheureusement, d'autres religions ou d'autres courants "religieux", ainsi que divers mouvements "philosophiques", ont remplacé les religions traditionnelles, du moins en Occident, et abusent également souvent des gens, par leurs méthodes de persuasion, de recrutement et d'endoctrine­ment. En somme, la situation n'a pas changé : seules les méthodes et les circonstances varient, mais le problème demeure le même.

                        La liberté d'expression "religieuse" serait de mise si une religion donnée était basée sur des faits véritables, vérifiables, authentiques, réels; mais la plupart d'entre elles, sinon toutes, reposent sur un ensemble d'impos­tures historiques; sur des "adaptations" ou des assimilations, au sein d'une religion, de mythes et de croyances provenant d'autres religions; ainsi que sur un enseignement de dogmes et de "mystères" complètement irrationnels et dénués de toute réflexion sensée et analytique. Dans ce cas, cette liberté d'expression est tendancieuse, car elle inculque aux gens des croyances qui n'ont aucune base solide, concrète, réelle et authentique, en rapport avec les "faits" historiques et les événements "surnaturels" qui jalonnent la naissance, l'évolution et l'expansion de ladite religion, en particulier le christianisme qui est parsemé de "mira­cles" dans tous les événements lui ayant donné naissance et, par la suite, ayant permis sa propagation dans le monde.

                        Il est heureux que la technologie moderne, avec ses méthodes d'analyse et d'investigation scientifique sophistiquées, parvient de plus en plus à révéler la "vérité" au sujet de nombreux cas et événements historiques où le surnaturel et le "miraculeux" constituaient la pierre angulaire du prosélytisme chrétien et étaient utilisés à satiété dans l'évangélisation des peuples. Dans cette catégorie se trouvent les nombreux miracles du Christ, les faits miraculeux entourant sa vie terrestre, les "miracles chrétiens" survenus régulièrement au cours de l'Histoire dans pratique­ment tous les pays du monde (ayant servi à consolider la poigne des prosélytes et des missionnaires), les "phénomènes surnaturels" ayant permis à l'Église catholique d'assurer son asservissement psychologique auprès des fidèles, et tant d'autres cas de miracles et d'apparitions célestes et "miraculeuses" utilisés par l'Église pendant sa croisade évangélisatrice, au cours des âges.

                        Tous ces "phénomènes surnaturels" sont acceptés sans discernement ni raisonnement par une multitude de groupes d'obédience catholique stricte et traditionnelle, et sont rapportés comme se produisant "en nombre croissant" depuis quelques années, toujours selon ces mêmes groupes, dont les dirigeants, membres et fidèles ont besoin de merveil­leux ou de surnaturel pour confirmer et raffermir leur foi en Dieu et à tout l'ensei­gnement prêché par l'Église catholique.

                        À ce sujet, je suggère fortement aux catholiques la lecture du livre "J'accuse ma très Sainte Mère l'Église catholique", écrit et publié à compte d'auteur,  qui  dénonce l'imposture du catholicisme, comme l'ont sûrement découvert les milliers de Québécois et de Québécoises qui l'ont lu et changé d'idée à son sujet, ou qui ont renforcé leur idée en ce qui le concerne. Dans cet ouvrage très documenté, l'auteur y montre, d'une manière directe et explicite, les buts cachés des activités et manifesta­tions de certains prélats, ainsi que leurs manières détournées de faire croire n'importe quoi aux personnes crédules qui, malheureusement, adhèrent sans restriction aux croyances ainsi propa­gées. Cette adhésion, le plus souvent, se fait également sans analyse des faits présentés, sans réflexion objective au sujet des "vérités" révélées, alors que, souvent, l'argumentation "religieuse" avancée peut être démolie facilement, par la connaissance des événements entourant les aspects "miraculeux" ou surnaturels des "faits" religieux. Vous compren­driez aussi pourquoi la religion catholique n'a plus autant de prise chez les populations qu'elle en avait auparavant, lorsqu'elle se servait de ses arguments-massue pour subjuguer les populations et "assurer" leur bonheur dans l'"autre vie", en prenant comme sujets la mort, la morali­té, la sexualité (surtout!), le péché originel, le péché véniel, le péché mortel, les péchés capitaux, la vie éternelle, le "bon" Dieu créateur de l'Univers, le ciel, le purgatoire, l'enfer (ad nauseam...), les démons, les anges, et autres concepts imaginés par les Pères de l'Église, au cours des siècles, pour assurer l'hégémonie de l'Église catholique... et ce dans tous les pays et parmi tous les peuples où l'Église a entrepris sa croisade évangélisatrice et s'est implantée avec force, y compris le Québec pen­dant des siècles...

NOTE DE L'AUTEUR EN  L’AN 2000 :

À ce sujet, j'ouvre ici une longue parenthèse. Les années 1950 à 1964 ont coïncidé avec les périodes de mon enfance et de mon adolescence. J'habitais à Montréal. J'ai vécu la plupart des faits et événements décrits dans ce livre :

À la "petite école" : enseignement du catéchisme pour faire apprendre par cœur aux jeunes les 999 questions et réponses qu'il faut savoir pour être un véritable catholique et pour aller au ciel; lecture de nombreuses petites histoires édifiantes où les miracles sont affaire commune dans la vie des héros et des héroïnes, en particulier l'apparition régulière de la Vierge qui survient toujours pour rappeler à l'ordre les jeunes et leur montrer la hideur du péché; interdiction de lire certains romans et bandes dessinées à cause du péché qu'on y retrouve; insistance continuelle sur le péché d'impureté qui nous guette à tout instant, et rappel régulier que notre corps n'a pas été créé "pour jouer avec"; mention régulière de la présence de notre ange gardien qui voit tout et entend tout, qui pleure quand nous ne faisons pas bien, et qui le rapporte sur le grand livre du bon Dieu où sont enregistrées toutes nos bonnes et mauvaises actions (ces dernières étant souvent plus nombreuses que les précédentes); insistance continuelle sur la mort qui nous guette à tout instant et de l'enfer qui nous attend si nous mourons sans acte de contrition; campagnes régulières et collectes de fonds pour aider les missions étrangères à faire connaître le doux Jésus chez les païens ignorants, en particulier les Africains et les Chinois;

À la maison, visites de paroisses régulières pour connaître la situation familiale mais, surtout, pour s'assurer que la famille obéit bien aux préceptes du curé de la paroisse ; visites ponctuelles de religieuses missionnaires sensiblement dans le même but que celles faites à l'école ; chapelet en famille quotidien, le soir, à genoux, en écoutant CKAC ; prière du soir pour demander pardon au bon Jésus de nos fautes de la journée; attention à ne pas "jouer avec tu sais quoi en prenant ton bain, pour ne pas faire de péché mortel" (la religion nous défendait même seulement de nommer les organes génitaux, car cela aurait scandalisé les oreilles des autres...);

À l'adolescence : au secondaire, enseignement religieux adapté à cette période, avec insistance sur la confession mensuelle pour se garder bons et purs dans cette période trouble; retraites fermées souvent dites par des prédicateurs qui nous vouaient dès le début à l'enfer, avec insistance sur le péché d'impureté qui nous guette à tout moment (surtout à cause des filles qui nous feront tomber dans le péché à la moindre occasion ). Fermeté à l'endroit des films, des romans et des loisirs (en particulier les danses organisées dans les foyers, ou dans les sous-sols d'églises), qui étaient tous considérés comme des occasions de pécher; en littérature, enseignement des "belles oeuvres édifiantes" des auteurs du passé, mais interdiction presque totale de lire leurs critiques, pamphlets ou romans, touchant un tant soit peu à la religion, l'amour (libre, ou même conjugal !) ou le simple romantisme... (Les "Fleurs du mal", de Baudelaire, était pratiquement à l'Index...).

Dans la société : nombreuses fêtes religieuses avec démonstrations fastueu­ses, défilés avec grand décorum, évêques et archevêques en tête, paradant avec pompe et grandeur devant le public ébloui. Interdiction de critiquer les préceptes religieux, ou de le faire à l'endroit des paroles et actions des autorités religieuses, de discuter de points de théologie, d'aborder la morale (sexuelle, entre autres) avec une argumentation autre que catholique; et quantité d'activités semblables qui ont fait que la population a finalement décroché de l'observance et de la pratique religieuse, suite aux changements sociaux survenant durant la décennie 1960, et suite aussi à la révélation publique de "scandales" divers (politiques, sexuels, financiers) s'étant produits au sein de l'Église, à divers niveaux hiérarchiques...

FIN DE LA NOTE DE L'AUTEUR.

SUITE DE LA LETTRE OUVERTE AUX REPRÉSENTANTS DE DIEU SUR TERRE

                        Je vous recommande également la lecture du livre "La face cachée de Medjugorje",  qui décrit la vraie nature des apparitions mariales et des miracles qui, supposément, se produisent dans ce village de Yougos­lavie, depuis nombre d'années. Les auteurs y analysent avec objectivité, honnêteté et lucidité, l'ensemble des événements et des conditions qui ont donné naissance aux "manifestations surnaturelles" survenant "régulière­ment" en cet endroit; ils démontrent aussi avec impartialité que toute l'affaire est autrement moins spectaculaire que la manière dont les "autorités religieuses" de la place l'ont présentée et répandue dans le monde, avec force publicité au sujet des apparitions continues et des miracles ininterrompus qui, soi-disant, se produisent depuis le début de ladite affaire. Le tout organisé avec l'appui et la complicité d'agences de voyages de toutes sortes et d'organismes "religieux" voués à l'accré­ditation des "phénomènes surnaturels", dans le but d'aider à promou­voir la dévotion mariale, dans notre monde "méchant", "corrompu", "commu­niste", "athée", ou aux mains du Diable, de Satan.

                        La dernière tentative de "récupération" des fidèles par l'Église catholi­que a été de se "recycler" et d'organiser une refonte totale du "petit caté­chisme" qu'elle enseignait autrefois aux gens, dont les "vérités" et l'enseignement étaient empreints d'une naïveté, d'une crédulité et d'une bêtise totales. La refonte contemporaine a donné lieu, maintenant, au "catéchisme géant" où les vénérables "experts" en théologie y ont inclus des phénomènes de société typiques à notre époque, en vue de ramener au bercail les brebis égarées. L'ouvrage, monumental, comprend 392 pages présentant, en 4 000 paragraphes et 427 formules courtes, les principaux énoncés du nouveau catéchisme rénové, où tous les problèmes sont scrutés et analysés dans l'optique chrétienne. Et, signe des temps et de l'"adaptation" de l'Église aux théories et idées scientifiques contemporai­nes, Elle a même réussi à intégrer dans ses concepts celui de la possibi­lité de vie intelligente extra-terrestre, soumise, elle aussi, à la "loi de Dieu", en donnant de l'enfer une nouvelle définition. Il s'agit maintenant d'un "état définitif de damnation, une auto-exclusion de la communion avec Dieu, qui est en même temps une rupture intérieure du damné, avec les autres créatures et avec le cosmos, qui est suivie, indiquent les experts de l'Église, de souffrances et de désespoirs infinis (le "feu de l'enfer")". L'Église qui, pendant des siècles, rejetait totale­ment la notion du cosmos peuplé de créatures intelligentes en d'autres mondes, reprend maintenant à son compte et à son avantage cette notion et en profite pour extrapoler sur le concept éculé et insignifiant de l'enfer, en y mêlant maintenant le cosmos. Tout est bon pour perpétuer une doctrine qui croule devant les arguments rationnels, sérieux et scientifiques qui dénoncent la fausseté de son enseignement, et tout est bon également pour ses docteurs de la foi, qui s'accrochent indéfectible­ment à ladite doctrine dépassée par les événements et les explications qu'en donne la science au sujet de ses dogmes, mystères et miracles, sur lesquels se base l'enseignement de l'Église.

NOTE DE L'AUTEUR EN L’AN 2000:

Cette lettre ouverte a été écrite en 1991, alors que l'édition finale du catéchisme catholique n'avait pas encore eu lieu, ce qui se fit en 1993.

Dans le même ordre d'idée, mais dans une intention diamétralement opposée, est sorti en librairie en 1993 un ouvrage monumental et percutant, intitulé "Les fonctionnaires de Dieu", publié chez Albin Michel. Dans cet ouvrage impressionnant, l'auteur passe au crible de la psychanalyse l'ensemble des raisons, motifs, buts et desseins qui ont amené (et amènent encore) les membres de l'Église catholique à "entrer en religion" (et ce, à tous les niveaux de la hiérarchie et dans toutes les catégories de représentants religieux : clergé régulier, clergé séculier, communautés religieuses, missionnaires, sœurs et frères enseignants).

En Europe, le livre a eu l'effet d'une bombe et l'auteur a reçu des sanc­tions canoniques de la part de l'Église... et pour cause !

Après avoir lu ce livre, on comprend les motivations psychologiques profon­des, conscientes et inconscientes, qui, de tous temps, ont poussé les hommes (et les femmes) à faire de la religion le but ultime de leur vie, au détriment de toute autre considération de leur personne, à tous les points de vue : confiance totale dans la Règle, les Normes ou les Règlements de l'ordre religieux, donc abandon complet de la liberté de penser et d'agir; diminution des responsabilités dans la vie civile; négation de la vie familiale ordinaire; rejet, cessation ou dégoût de l'exercice de la sexualité; et bien d'autres aspects de la vie affective, familiale et sociale d'un être humain. Malgré tout, les autorités religieuses (au Québec comme ailleurs) continuent d'ignorer les "vérités" réelles décrites dans ce livre, et enseignent encore la "Vérité" catholique promulguée par l'Église.

Un exemple flagrant en a été la présentation de la télé-série "Les garçons de Saint-Vincent", en septembre 1993. La télé-série et les événements (fictifs, mais basés sur un ensemble de cas authentiques) ont donné lieu à maintes interventions de la part des représentants du clergé catholique et d'autres intervenants sociaux, journalistiques et médiatiques. L'occasion aurait été bien choisie pour aborder l'ensemble des sujets relatifs à la question sexuelle dans l'Église, ainsi que d'autres aspects similaires ou connexes à la question. On aurait pu également montrer que la question de la sexualité a toujours été un des "chevaux de bataille" de l'Église, et que son Histoire est parsemée, continuellement, de cas, d'événements et de scandales à saveur sexuelle, et ce même au niveau de la papauté, pendant une bonne partie du Moyen-Âge et des siècles qui ont suivi. Mais le débat a tourné seulement autour des événements décrits dans la télé-série, alors que cette histoire, pour employer une expres­sion bien représentative, n'est que la pointe de l'iceberg, en matière de sexualité, dans toute l'histoire de l'Église. Ainsi, la répression s'effectuait radicalement envers la population, mais aux divers niveaux de la hiérarchie de l'Église, c'était tout autre chose... Lire à ce sujet les ouvrages de référence, à la section "Bibliographie"...  Par ailleurs, même si l'enseignement traditionnel de l'Église catholique n'est plus tellement accepté par la population, d'autres nouvelles Églises ou groupe­ments sectaires perpétuent ou reprennent à leur manière la "Vérité" chrétien­ne, comme il est montré dans ce chapitre.

FIN DE LA NOTE DE L'AUTEUR

            

SUITE DE LA LETTRE OUVERTE AUX REPRÉSENTANTS DE DIEU SUR TERRE

            Et pour compléter vos informations, je vous suggérerai enfin la lecture des articles qui paraissent régulièrement dans les journaux, et dans lesquels on rapporte les méfaits et les actes meurtriers souvent causés par le fanatisme religieux. Certes, la violence armée causée par d'autres problèmes d'ordre politique, social, terroriste ou de brigandage est infiniment plus présente dans la société, mais il n'en demeure pas moins que l'intégrisme religieux cause également des effets néfastes, particulièrement dans le domaine de la liberté d'expression en matière culturelle,  artistique, ludique et érotique.

                        En effet, la religion a toujours le beau rôle dans la société actuelle Elle y est encore très puissante et influence aussi grandement les esprits, même si une large part de la population se dit  complètement détachée de toute appar­tenance ou croyance religieuses. La liberté de pratique religieuse existe pour tous, en Amérique. Elle fait partie des droits humains, elle est acceptée sans discussion, et elle ne doit surtout pas être menacée de quelque façon que ce soit, car des Églises et des associations religieuses bien établies protestent avec force au moindre "danger", en matière de liberté d'expression religieuse. Mais les "guerres saintes" sont acceptées : elles permettent aux croyants de l'une ou l'autre Foi de brimer la liberté des incroyants, de prouver que la leur est la véritable, la seule et l'authentique Religion qui détient la Vérité, et de réaliser un ensemble d'activités et d'actions purement politiques, militaires et sociales, sous le couvert de la justification religieuse...

                        De plus, la religion est toujours un sujet "intouchable" : malheur à ceux et celles qui osent l'aborder dans un contexte non doctrinal; les gardiens de la Vraie Tradition sont là, aidés par les autorités civiles,   policières  ou  gouvernementales  à  l'écoute  des    moindres récriminations ou jérémiades de groupes religieux, d'Églises ou de confessions religieuses. Les "vérifications" policières ne tardent pas, et les personnes coupables d'avoir "offensé Dieu et les âmes bien-pensantes" sont vertement réprimandées et mises au pas : Dieu, ou Allah, ou Yahvé sont saufs, leur honneur a été lavé, l'insulte est réparée... En d'autres occasions, il s'agit simplement de l'intolérance ou du puritanisme de citoyens fermés aux diverses manifestations culturelles ou artistiques ayant pour thème la sexualité dans toutes ses expressions 

                        Il est à espérer qu'un mouvement général, venant autant de la population que de la communauté artistique et culturelle, fasse front commun à cette nouvelle "croisade de re-christianisation et de moralisation" que connaît l'Occident en ce moment, ainsi qu'aux "guerres de religion" qui sévissent actuellement dans le monde. La croisade et les "guerres saintes" causent des situations sociales, politiques, culturelles, et surtout humaines, dommageables à l'existence même de l'être humain sur cette planète, et les propagateurs et auteurs de l'une et des autres sont les grands responsables du climat violent et perturbé que connaît présentement la population de la plupart des sociétés où la religion joue un rôle primordial dans l'organisation desdites sociétés. Sur ce point, les intégristes de toutes obédiences religieuses  se rejoignent sur bien des points, qui sont autant néfastes à la liberté d'agir, de penser et de s'expri­mer, en divers domaines : littéraire, religieux, politique, sexuel, etc.

                        Il est grand temps de riposter au prosélytisme et à l'embrigadement religieux tels qu'ils existent actuellement dans les sociétés contemporaines. Sinon, le climat de tension et de perturbation causé par ce prosélytisme, et surtout par l'intégrisme religieux qui prend de l'expansion depuis quelques années, s'aggravera dramatiquement dans le futur.

                        Les causes "religieuses" seront à placer au même niveau que les autres causes sociales de violence généralisée et de perturbation sociale qui existent présentement, tels la prolifération des drogues, le chômage, l'écart entre les conditions de vie selon les couches sociales, la course effrénée vers les possessions matérielles encouragée par le rabâchage publicitaire, le choc des cultures ethniques différentes, etc.

                        Les Religions, quelles qu'elles soient, ont toujours été la cause des différends entre les humains. Il est grand temps d'y mettre fin et de dénoncer les aspects négatifs, néfastes et pernicieux de la plupart de ces Religions, Cultes, Croyances et Traditions, de quelque obédience que ce soit... 

FIN DE LA LETTRE OUVERTE

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L’AN 2000 :  NOUVEL ÂGE,  NOUVELLES RELIGIONS,  NOUVEAU TÉLÉVANGÉLISME...

 

            Au cours de la décennie passée, plusieurs manifestations médiatiques eurent lieu dans le but d'informer la population au sujet des nouveaux courants religieux, philosophiques et idéologiques, qui sont nés au cours des décennies passées. Plusieurs de ces courants, tous plus ou moins distincts les uns que les autres, se sont fusionnés durant la dernière décennie, et, en  l'An 2000, se retrouvent dans un nouveau grand mouvement de pensée que les gourous et leurs "fidèles" ont eux-mêmes qualifiés de "Nouvel Age".

            Ce mouvement est un véritable bouillon de culture où tous les grands thèmes que l'Humanité a traités au cours de son Histoire se retrouvent amalgamés, sinon confondus, et ressurgissent dans le monde contemporain sous des appellations nouvelles et des pratiques différentes, adaptées au type de société actuelle, de plus en plus informatisée et "technologique".

            Cette éclosion de courants d'idée a attiré l'attention des médias, et la télévision, surtout, en a fait ses choux gras, de diverses manières : émissions hebdomadaires présentant les nouveaux courants, leurs chefs de file, leurs adeptes et leurs croyants; émissions promotionnelles des divers salons et colloques ésotériques se tenant régulièrement au Québec; émissions de variétés présentant les "exploits" ou les "pouvoirs" de personnes possédant des dons particuliers; etc.

            D'autres types de manifestations publiques ont surgi, et ont permis un nouvel essor à ces courants et aux concepts véhiculés par ceux-ci, telles les librairies ésotériques en plus grand nombre, les épiceries et les restaurants strictement végétariens, les restaurants d'atmosphère ésotérique, les boutiques de vente des produits relatifs à l'un ou l'autre courant, bref tout un lot d'activités empreintes de la philosophie du Nouvel Age qui, graduellement, influence la façon de vivre des gens et leur conception au sujet du monde, de la nature, de l'être humain, de l'environnement, etc.

            En soi, cette nouvelle philosophie est positive et porteuse d'espoir pour le "devenir humain", mais certains de ces courants, et leurs chefs ou promoteurs en particulier, ne sont pas sans causer souvent des problèmes psychologiques et physiques évidents sur des membres ou des adeptes qui ont été embrigadés dans ces associations, aux méthodes de recrutement et d'endoctrinement très radicales.

            Ces associations se retrouvent surtout dans des catégories que l'on peut qualifier de sectaires, à cause de l'idéologie propagée et de l'attitude de leurs dirigeants à l'égard de la liberté d'action et de choix de leurs membres et sympathisants, ainsi que parmi des associations de thérapie de groupe, de valorisation de la personnalité humaine, et autres écoles semblables vouées au perfectionnement de la personne humaine, dans toutes ses dimensions : morale, intellectuelle, psychique, etc. Les méthodes de "persuasion" utilisées occasion­nent souvent également des séquelles inguérissables sur plusieurs des victimes de cet autre type de "lavage de cerveau" programmé.

            Ce type d’associations sectaires où le " chef spirituel" ou le "gourou" a une emprise ou une poigne serrée sur l’esprit de ses adeptes ont souvent défrayé l’actualité, à cause des événements graves  qui ont eu lieu durant l’existence de ces associations. Certaines d’entre elles ont connu une fin dramatique, incluant le suicide collectif de leurs adeptes, qui ont décidé, volontairement ou non, de se donner la mort pour revivre ou ressusciter dans une autre vie, ou dans un autre univers, pour quitter le nôtre qui, immanquablement et paradoxalement, était condamné à périr ou à être détruit par une catastrophe universelle ou un cataclysme à l’échelle planétaire. Les mêmes constatations et considérations peuvent être faites sur les effets pernicieux de ces associations et de leurs leaders, au même titre que les groupements religieux intégristes où le prosélytisme, voire le fanatisme doctoral, est poussé à ses limites extrêmes...

           

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            Devant l’ampleur, l’importance et l’influence que prend le "télévangélisme", surtout aux États-Unis,  il est impératif de soulever les aspects abusifs, négatifs et racoleurs des  émissions de télévision qui, toutes, se classent dans l'une ou l'autre des catégories d'émis­sions religieuses, présentées dans ce texte.

            Aux États-unis, ces émissions sont produites par les Associations religieu­ses elles-mêmes et présentent également l'ensemble des activités de l'Associa­tion, aux États-unis, au Canada et dans le reste du monde : foi ou idéologie enseignée par son directeur, la plupart du temps un télévangéliste ou un "Bible preacher" aux enseignements très personnels ; cours d'initiation à la Bible, ou cours avancés d'étude à la Bible ; conférences et apparitions publi­ques ; littérature promotionnelle; séances prochaines au cours desquelles le pasteur accomplira ses conversions et ses miracles ; et d'autres activités qui s'ajoutent au fil du temps et de l'actualité. Ces émissions, en langue anglaise ou en version française, sont diffusées surtout le dimanche matin, mais sont également en reprise certains jours de la semaine, voire même tous les jours, en particulier en soirée ou au cours de la nuit.

            Au Canada, et en particulier au Québec, les émissions religieuses sont produites par les réseaux locaux, et présentent des groupements, associations ou personnalités locales, d'obédience catholique en majorité, mais également des représentants ou chefs d'Églises chrétiennes, qui réalisent eux-mêmes leurs émissions. Leur influence n'est pas aussi grande que celle de leurs homologues américains, mais ils attirent une portion de la population qui n'est pas négligeable... avec les conséquences habituelles qui s'en suivent. Les réseaux canadiens et québécois ont donc toute une liste d'émissions "religieuses" qui, toutes, tendent à convaincre le téléspectateur d'adhérer à la foi, la croyance ou l'idéologie de son animateur, présentateur ou promoteur.

            Le "télévangélisme" est maintenant devenu une affaire florissante, au même titre que plusieurs autres industries et commerces lucratifs, même si plusieurs de ces associations religieuses se targuent d'être "à but non lucratif", alors qu'elles amassent des millions de dollars par divers moyens détournés, ou par l'appel à ses membres à la contribution financière. Cette pratique est utilisée surtout aux États-unis, et les émissions religieuses "québécoises" n'ont pas cette même intention à l'égard de ses téléspectateurs.

            Mais les animateurs des émissions, ou les directeurs des organismes qui en font la promotion par l'intermédiaire desdites émissions, utilisent des tactiques psychologiques d'endoctrinement et de conversion qui n'ont rien à envier à celles de leurs homologues américains, et dont le but est identique au leur : convaincre par tous les moyens, et forcer l'adhésion des téléspectateurs. Le ton ou le style employé par le prêcheur est différent selon sa personnalité, ou sa vision des choses, ou encore selon les "catégories" de fidèles qu'il veut attirer par ses émissions.

            Un prêcheur utilise la méthode bon enfant et paternaliste à l'égard des téléspectateurs, mettant en valeur l'aspect "esprit de famille" qui règne dans la communauté religieuse qu'il dirige.

            Un autre prend un ton angélique, voire empreint d'une naïveté déroutante, pour propager son enseignement et assurer le téléspectateur que toute sa vie est maintenant changée, et ses problèmes divers complètement éliminés, s'il se joint immédiatement à son groupe.

            Un troisième se propose comme un nouveau messie, en prenant sur lui tous les péchés des humains et en les lavant de toutes les fautes et erreurs commises depuis leur naissance envers l'Humanité, Dieu et l'Univers.

            Un télévangéliste utilise le style tonitruant avec force gestes pour condam­ner irrémédiablement tous les humains et les vouer à la géhenne éternelle, si le monde ne change pas radicalement ses mœurs et sa morale, en insistant sur l'aspect "privilégié" de ses téléspectateurs qui ont maintenant la chance unique d'être sauvés s'ils suivent à la lettre son enseignement.

            Un autre, très familier avec l'aspect spectaculaire du show-business, agrémente son enseignement par des numéros musicaux, des chorales fastueu­ses, un orchestre "endiablé" (!!).

            Un autre prédicateur, visant la fibre sensible et émotive des téléspecta­teurs, parsème son enseignement de témoignages poignants, vibrants, lar­moyants, de gens qui se sont repentis et ont retrouvé la voie grâce au prédicateur et à sa personnalité charismatique. La plupart de ces nouveaux convertis ("reborn in Christ") l'ont été grâce à un miracle qui les a guéris d'une maladie incurable, ou par l'apparition de Dieu qui les a contacté directe­ment, ou encore par une vision céleste indescriptible qui leur a fait voir le sort réservé aux élus qui "renaissent dans le Christ.

            Ainsi, il fut vraiment possible, en 1993, de communiquer par "fax" avec Dieu et de lui transmettre ses doléances. Et Dieu fut un correspondant tellement demandé que la compagnie israélienne des télécommunications, qui a établi la ligne, a été obligée d'ouvrir une deuxième ligne pour répondre à la demande. Par contre, la compagnie ne révéla pas le tarif qu'elle a exigé au divin correspondant pour lui assurer ce service impeccable et sans interruption; j'espère au moins qu'Il bénéficia de tarifs préférentiels vu sa personnalité et sa popularité, dans tous les pays du monde. Par ailleurs, les prêcheurs chrétiens des États-unis sont beaucoup plus avant-gardistes que les instigateurs de ce service de fax; en effet, ces prêcheurs communiquent et parlent, eux, directement avec Dieu, sans aucun "gadget" électronique intermédiaire, et ce depuis au moins deux siècles : question sans doute d'économiser sur les "frais de service"... Ah, ces Américains, quand même ! Ils se démarquent toujours des autres, dans tous les domaines...

            Mais revenons à la description des types de télévangélistes.

            Bref, toute la gamme des émotions et des sentiments, en particulier la culpabilité et la notion du péché auquel l'homme est irrémédiablement asservi à cause de la "faute originelle", est utilisé à tour de bras par la majorité des prêcheurs et télévangélistes.

            L'argument-massue des prédicateurs de toutes sortes est toujours le même, et aucun ne veut en démordre, quelle que soit l'objection qu'on y oppose; il consiste dans la certitude de l'arrivée prochaine de la fin du monde, et de l'avènement du Christ qui s'ensuivra.

            Dans l'ensemble, toutes les méthodes utilisées ne visent qu'un seul et même but et, pour utiliser un québécisme bien de chez nous, "chacun tire la couverte de son bord" pour attirer le plus de téléspectateurs et de fidèles possibles. Chacun emploie aussi sa manière personnelle pour arriver à ses fins, et le résultat est toujours le même : la "conversion", ou l'endoctrinement des téléspectateurs qui, une fois pris dans l'engrenage des méthodes des prê­cheurs, ne parviennent plus à juger sainement l'ensemble des activités prosélytiques de l'association, se détachent de plus en plus de la réalité et s'éloignent de leurs proches. Et, malheureusement, cette situation se produit de plus en plus à une cadence alarmante.

            Il n'est donc plus question de "liberté de choix en matière religieuse", dans ces conditions, mais bien d'un endoctrinement coercitif pur et simple qui, justement, ne laisse plus place à la liberté de réflexion et de choix de la part des adeptes forcés de croire à l'enseignement donné par le prédicateur, ou le chef du mouvement, ou le dirigeant de l'association. Et, dans ces conditions également, les télévangélistes, prédicateurs et autres prophètes de malheur devraient, eux aussi, être dénoncés par la population et les organismes censeurs; mais les manifestations et les revendications de ces derniers, dans ce cas, s'entendent à peine dans l'éclat de leurs campagnes de dénonciation des médias et des divertissements.

            À la connaissance de l'auteur, aucune pétition n'a jamais été créée ni distribuée à la grandeur du Canada pour forcer le Gouvernement à légiférer au sujet des émissions télévisuelles des prêcheurs ni, surtout, sur leur contenu, psychologiquement violent envers les spectateurs. Et que l'on ne vienne pas dire que l'influence de ces émissions n'existe pas : elle est réelle et effective, et cause des effets néfastes chez ceux qui adhèrent au groupe­ment représenté par le télévangéliste. Mais, comme on l'a vu, les dénonciateurs de la télévision et les censeurs ne voient que les films et les émissions populaires de télévision,  comme porteurs de messages violents et de valeurs belliqueu­ses. Et comme il n'y a pas là de violence guerrière ou armée, dans les émissions des télévangélistes, l'honneur et la morale sont saufs !

            Ainsi, les télévangélistes et leurs semblables semblent être des "intoucha­bles" qui, eux, ont le droit et la liberté de propager leur idéologie ou leur doctrine sans contestation de la part des autres, alors que les promoteurs et "adeptes" de divertissements toutes catégories sont continuellement la cible des censeurs de toutes sortes qui s'acharnent contre l'ensemble des activités et manifestations artistiques populaires. Dans ce cas, comme il a été soulevé auparavant, la censure est de deux poids deux mesures, et est partiale et malhonnête dans l'orientation de son action et la dénonciation des "accusés", en l'occurrence les médias et les loisirs.

                  Il est temps que l'on mette un frein à la censure aveugle qui frappe les arts, en général, et les divertissements populaires, en particulier, ainsi que plusieurs activités sociales, alors que nombre de groupements "religieux" et autres semblables sont beaucoup plus pernicieux dans leur action, et mériteraient d'être dénoncés avec autant de virulence que le sont les arts et les divertissements. Que les censeurs tous genres soient plus conséquents dans leurs revendications et récriminations, et cessent leur politique de l'autruche en ce qui concerne tous ces mouvements, groupements et organismes "religieux"... Deux poids, deux mesures, toujours... comme le soulève la conclusion de cet ouvrage

 

CONCLUSION POUR L’AN 2000

 

            Y aura-t-il un jour des organismes qui prendront enfin conscience du danger représenté par les idées véhiculées par les centaines d'Églises et de groupements religieux, les sectes et les mouvements de croyants intégristes s'activant surtout parmi la population pour la déconnecter de la vie réelle et l’embrigader en leur sein; par les groupes voués uniquement à des démonstra­tions violentes lors de manifestations sociales; par les "gourous" et autres "chefs spirituels" de groupes "ésotériques" ou "occultes", qui abrutissent réellement leurs adeptes par des enseignements "religieux", "philosophiques", "métaphysiques", complètement irrationnels, et qui, bien souvent, les amènent dans une dépendance psychologique ou "intellectuelle" vis-à-vis le gourou ou le groupe.

            Et ces organismes oseront-ils aussi dénoncer l'intolérance de ces Églises, groupes et sectes, avec autant d'énergie, de vigueur et de combativité que le font les censeurs envers les loisirs et les divertissements ? À quand une pétition nationale dans ce but ?

            Se trouvera-t-il aussi des citoyens et des citoyennes qui auront le courage de rouspéter fortement contre toute action mettant en cause le droit à la liberté d'expression totale en matière artistique, culturelle, sociale, féministe, gaye, et même de pratique religieuse "personnelle", comme le font constamment les organismes de censure et de moralisation dans leur campagne menée à la grandeur du pays ?

            En cette Année 2000, les effets de la prolifération des Églises, sectes, courants idéologiques et mouvements de toutes sortes, sectaires, intégristes et fondamentalistes, se font déjà sentir dans les actions, le comportement et la mentalité de plusieurs citoyens, qu'ils soient adeptes convaincus des doctrines, idées et concepts ayant libre cours présentement dans la société, ou simple­ment sympathisants à la cause défendue par ces doctrines et mouvements.

            La liberté d'expression et de choix en tous domaines est l'affaire de tous les citoyens, et non seulement celle de groupes de pression religieux, moraux ou politiques. C'est un droit que, fort heureusement, nous possédons encore dans ce pays, et c'est aussi notre devoir de le faire admettre et respecter par tous, dans le type de société démocratique qui existe ici. Ce qui n'est pas le cas en d'autres contrées où l'intégrisme religieux règne en maître et possède le droit de vie et de mort sur les citoyens dissidents de la Loi religieuse établie. Le Québec n'est heureusement pas encore rendu à ce point dramatique...

              Mais, dès maintenant, il faut que cesse cette prolifération de croyances de toutes sortes, religieuses, "occultes" ou autres, qui embrigadent les humains et leur enlèvent tout esprit critique de réflexion libre sur la nature des enseignements, des rites et des dogmes promulgués par des hommes (hommes, dans le sens "mâle" du terme...) qui, tous, se servent de leur position dominante auprès de la population, et celle des femmes en particulier dans certains pays, pour, souvent, n’assouvir que leur propre besoin ou soif de pouvoir et de puissance dominatrice sur leurs semblables. Et les croyances de toutes sortes sont, dans l’ensemble, les raisons justificatives qu’ont utilisées beaucoup de ces hommes assoiffés de pouvoir et  qui, dans toute l’histoire de l’humanité, se sont servis des moyens, nombreux et variés, et typiques à chaque civilisation ou époque technologique, pour prendre les rênes du pouvoir religieux, souvent politique également dans certaines contrées. Il faut que cette situation cesse, et que la population de tous les pays du monde prennent les moyens pour y parvenir.  Le droit de  pensée, d’action et de libre arbitre relève des humains, dans toutes leurs activités, et ne doit pas être soumis à des règles et des diktats religieux qui, la plupart du temps, relèvent seulement des concepts purement humains que se font les "représentants de Dieu" sur Terre au sujet de la divinité, qu’ils soient papes, popes, prêtres, monseigneurs, imams, rabbins, ayatollahs, muftis, prédicateurs, évangélistes, gourous, et autres "chefs" religieux.

   Et ce "Troisième Millénaire" n’augure rien de positif à cet égard, à moins que la population mondiale décide d’y mettre un frein. Mais la réaction aura-t-elle lieu, enfin, et la prise en mains "libre" de toute influence ou croyance religieuse se fera-t-elle, en vraie liberté de choix...?

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CLAUDE  MAC  DUFF (macduf@cam.org)


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