Chansons de Ch. D'Avray

L'U.A.

 

Paroles et Musique de Charles d'AVRAY




Les bois, les prés, les monts, la plaine,
Tout ici bas, tout s'offre à toi
Il ne suffit que prendre peine
Et de penser aux autres comme à soi.
Oui! le bonheur peut exister sur terre,
Tu le détiens, il est entre tes mains,
Il t'est possible aujourd'hui de bien faire
Et d'éloigner le malheur des Humains

   Refrain
Redresse toi prolétaire,
Ne vis pas en solitaire
Réalise avec nous l'union
Pour atteindre la perfection!
Compagnon la vie est belle
Puisqu'il faut lutter pour elle,
Dis merde aux lois comme aux tyrans:
Et marcher de l'avant!..

Tu dois libérer ta compagne,
Et pour l'aider à moins souffrir
Bâtir un pays de cocagne
Dans lequel, nul ne pourra l'asservir.
Si son devoir est un cas de conscience,
Qu'elle en discerne et la mal et le bien,
Sans devoir à quiconque obéissance,
Ses droits étant les mêmes que les tiens
   au Refrain...

Si tu fondes une famille,
Suis pas à pas l'évolution,
Et fais le bonheur de ta fille
En présidant à son éducation.
Au sentiment mêle la poésie;
Si l'art d'aimer est noble, grand et beau,
Il doit ouvrir l'ère de l'harmonie
En affinant l'amour et le cerveau.
   au Refrain...

Pour que ton fils devienne un sage,
Parle lui du commun bonheur ;

Tout en l'armant d'un grand courage,
Fais en un homme d'action, et de coeur.
Enseigne lui la haine de la guerre,
Celle des dieux, comme celle de l'or;
Vois dans ton fils, un homme, un nouveau frère,
En son honneur prépare Messidor!
   au Refrain...

Face au danger devoir exige
En ce monde de fripouillards,
Si tu veux garder ton prestige
A notre lutte il te faut prendre part.
Gueule bien fort, halte, halte au fascisme!
Un dictateur, c'est la coercition,
Au nom sacré de notre Idéalisme:
Arme ton bras, fais la Révolution!
   au Refrain...

 

Viens Chez Moi !

 

Je dédie cette oeuvre aux anarchistes
restés dignes de ce nom

CH. D'AVRAY




GRAND ouvert est mon domicile,
Nul de vous ne doit l'ignorer,
Qu'on se le dise par la ville :
Quiconque peut y pénétrer.
Artisan de la pensée,
Si tu sens dans la poussée
Ta liberté menacée :
Viens chez moi !
Déserteur de la patrie,
Adversaire des tueries,
Si demain tu t'expatries :
Viens chez moi !
Avorteur, toi dont la science
Homicide par prudence,
A tes heures de malchance :
Viens chez moi !
Justicier des nobles causes
Qui t'insurges, t'armes, oses,
Puisqu'à la mort tu t'exposes :
Viens chez moi !
Etranger que l'on pourchasse,
Peu m'importe à moi ta race,
Dès que tu crains la menace :
Viens chez moi !
A toute loi je suis hostile,
Anarchiste invétéré,
Je pratique le droit d'asile
Et pour moi, ce droit est sacré.

 

Le Triomphe de l'Anarchie

 

Discuter trop longtemps, c'est amoindrir l'action
CH. D'AVRAY




Tu veux bâtir des cités idéales,
Détruis d'abord les monstruosités:
Gouvernements, casernes, cathédrales,
Qui sont pour nous autant d'absurdités.
Dés aujourd'hui vivons le communisme,
Ne nous groupons que par affinités,
Notre bonheur naîtra de l'altruisme,
Que nos désirs soient des réalités.

   Refrain
Debout! Debout! compagnons de misère,
L'heure est venue, il faut nous révolter,
Que le sang coule et rougisse la terre,
Mais que ce soit pour notre liberté.
C'est reculer que d'être stationnaire,
On le devient de trop philosopher.
Debout! Debout! Vieux revolutionnaire
Et l'Anarchie enfin va triompher,
Debout! Debout! Vieux revolutionnaire
Et l'Anarchie enfin va triompher.

Empare-toi maintenant de l'usine,
Du Capital ne sois plus serviteur,
Reprends l'outil et reprends la machine,
Tout est à tous, rien n'est à l'exploiteur.
Sans préjugés, suis les lois de nature
Et ne produis que par nécessité,
Travail facile ou besogne très dure
n'a de valeur qu'en son utilité.
   au Refrain...

On rêve amour au delà des frontières,
On rêve amour aussi de ton coté,
On rêve amour dans les nations entières,
L'erreur fait place à la réalité.
Oui la patrie est une baliverne,
Un sentiment doublé de lâcheté,
Ne reste pas de la viande à caserne,
Petit soldat, mieux te vaut déserter.
   au Refrain...

Tous tes élus fous-les à la potence,
Lorsque l'on souffre on doit savoir châtier,
Leurs électeurs fouaille-les d'importance,
Envers aucun il ne faut de pitié.
Eloigne-toi de toute politique,
Dans une loi ne vois qu'un châtiment,
Car ton bonheur n'est pas problématique,
Pour vivre heureux, Homme, vis librement.
   au Refrain...

Quand ta pensée invoque ta confiance,
Avec la science il faut te concilier,
C'est le savoir qui forge la conscience,
L'être ignorant est un irrégulier.
Si l'énergie indique un caractère,
La discussion en dit la qualité,
Entends, réponds, mais ne sois pas sectaire,
Ton avenir est dans la vérité.
   au Refrain...

Place pour tous au banquet de la vie,
Notre appétit, seul, peut se limiter,
Que pour chacun la table soit servie,
Le ventre plein, l'homme peut discuter.
Que la nitro, comme la dynamite
Soient là, pendant qu'on discute raison,
S'il est besoin, renversons la marmite!
Mais, de nos maux hâtons la guérison.
   au Refrain...

 

Amour et Volonté

 

Trouver force en l'amour, c'est être un incomplet.
CH. D'AVRAY




Toi seule me semblait le meilleur de la vie,
Tu sais qu'en libertaire, ô femme, je t'aimais.
Un autre à mon amour lentement t'a ravie,
Tu ne veux qu'être à lui me dis-tu désormais.
Puisque ce qui fut tout redevient peu de chose,
Et puisque l'abandon abat le révolté,
Il faut donc qu'à l'amour avant tout on oppose
Non pas de la douleur mais de la volonté.

Ton corps depuis longtemps, sous mes folles étreintes,
Ainsi qu'aux premiers jours, ne s'abandonnait plus.
Sache bien que je suis un ennemi des plaintes.
Pour moi, regrets d'amour sont regrets superflus.
Je sais que les désirs ont des degrés suprêmes.
Qu'après eux vient toujours l'insensibilité,
Aimer, ne plus aimer, je crains ces deux extrêmes,
Femme, voilà pourquoi j'ai cette volonté.

A ma guise je veux faire mon existence
Me moquant des on dit et du qu'en dira t'on;
Les préjugés ma mie augmentent la souffrance,
Ou bien l'homme est un homme, ou bien un avorton.
Sur un terrain solide on observe, on constate,
On fouille pour trouver ce qu'est la vérité,
Et l'on voit que l'amour nous est alors néfaste
Si plus forte que lui n'est notre volonté.

Toi qui me repoussas et vis comme un outrage
Quand je te proposai, de vivre à trois, un jour,
Tu ne compris donc pas qu'admettre ce partage
C'était bien te donner une preuve d'amour.
Lorsque parlent les sens, contentons la nature,
Laissons là ce vieux monde et sa moralité,
Vivons comme vivra la société future
Où brilleront ces mots: Amour et Volonté.

A quoi bon discuter, donne-toi si tu l'aimes,
D'entraver un désir nul n'a le droit d'ailleurs,
Apprends que de la vie un des plus beaux problèmes,
C'est de toujours chercher à devenir meilleurs.
Adieu ma bien-aimée! Adieu, va, tout s'efface!
Nos coeurs ne chantent plus qu'un doux air de bonté,
L'exemple du présent doit servir de préface
Au livre de l'amour et de la volonté.

 

Militarisme

 

Détruis le chien de garde et tu vaincras le maître
CH. D'AVRAY




Il nous faut en finir de ce militarisme,
Esclavage imposé, source de crétinisme.
La caserne est le lieu le plus contaminé
Que pour le bien de tous il faut exterminer.
C'est l'immense foyer de la tuberculose,
C'est l'air avarié de quelque maison close,
Depuis le cavalier jusques au fantassin,
C'est la transformation de l'homme en assassin.

Il nous faut en finir de ces traîneurs de sabres,
De ces larbins d'état aux visages macabres,
Galonnés abrutis qui font moralité
De l'acte méprisant de domesticité.
Obéir c'est laisser douter que l'on est homme
Obéir c'est renier son droit d'Etre Autonome,
Obéir c'est se taire ou répondre en bavant,
Obéir c'est enfin n'être pas un vivant.

Soldats, pour nous sauver de tous les parasites
Il vous faut incendier ces casernes maudites,
Ces sources de laquais, de flics et de mouchards,
Ce dépotoir humain qu'engendrent les soudards.
Partout rassemblement! Artilleurs à vos pièces!
Debout! Marins debout! L'oeil sur vos forteresses:
Braquez!.. Chargez!.. Pointez!.. sans crainte de méchefs,
Les gueules des canons sur celles de vos chefs.

Le culte du drapeau regorge d'impostures,
La loque nationale est dignes des ordures,
Oublions qu'en un temps, des torchons de couleurs
Traînés sur notre globe ont divisé les coeurs.
Du moindre préjugé que chacun se libère,
Discutons froidement, sans haine, sans colère.
Soldats! un geste, un seul, peut nous sauver c'est clair,
Mais il dépend de vous: Soldats!... La crosse en l'air!

Les Feuilles

 

Paroles et Musique de Charles d'AVRAY




LA rouille tombe sur les feuilles
Et les feuilles tombent encor
C'est Brumaire en son plein décor
Et l'on dirait des écus d'or
Que le vieux cantonnier recueille.
Sa brouette, jusques au bord
En est pleine, et lui, sans effort,
Va mettre en tas ces écus d'or.
La rouille tombe sur les feuilles.

La rouille tombe sur les feuilles
Et les feuilles tombent toujours,
Annonçant la fin des beaux jours;
Et, se rappelant ses amours,
Le vieux cantonnier se recueille.
Tout triste, il laisse libre cours
A sa peine, et pour tout discours,
En souvenir de ses amours,
Ses larmes tombent sur les feuilles.

Puis, raide, il tombe sur les feuilles
Et les feuilles tombent au vent,
Légères et d'or, comme avant.
C'est dans ce suaire mouvant
Que la nature « l'encercueille »...
Donc, que tu sois tête à l'évent,
Petit, grand, ignare ou savant,
Autant en emporte le vent :
L'homme tombe comme les feuilles.

 

Bas Biribi

Quand la cause est trop forte, attaquons les effets
CH. D'AVRAY




Biribi, Biribi, c'est là-bas en Afrique
Où de robustes gars sont enrégimentés,
De ces gars qui n'ont pas la foi patriotique
Et qui sous les drapeaux restent des révoltés.
Biribi doit sa vie à la ploutocratie,
Ces putains de bourgeois lui font encor crédit.
Que peut-on espérer d'une démocratie
Qui croit au bonheur dans un régime pourri!

   Refrain
Abolissez les bagnes militaires,
Où tant de gars laissent encor leur peau.
Abollissez ces gouffres sanguinaires,
Au fond desquels baigne votre drapeau.
Pour une fois soyez humanitaires,
Abolissez les bagnes militaires.

Biribi, Biribi, c'est là-bas en Afrique
Où la pédérastie est à l'ordre du jour,
L'homme y supporte tout sans la moindre réplique
De la torture au vice, il passe tour à tour.
C'est le NEC PLUS ULTRA de la Grande Débauche,
C'est le nouveau foyer des moeurs d'inquisition,
C'est le point noir lointain qui sabote l'ébauche
D'un progrès espéré par les Révolutions.
   au Refrain...

Biribi, Biribi, c'est là-bas en Afrique
Où l'on entend encor les fers broyer des os,
Où du matin au soir travaillant sous la trique,
Combien de vos enfants ont creusé leurs tombeaux
De l'ignoble chaouch, cruelle est la rancune
L'art de martyriser souligne sa fonction,
Pendant ce temps, Messieurs, du haut d'une tribune
Vos élus vont parler de civilisation
   au Refrain...

Mais votre Biribi, n'est pas rien qu'en Afrique,
Eh quoi! vous paraissez à ces mots ébahis,
Tous les casernements de votre république,
Sont vous le savez bien des autres Biribi.
Allons reconnaissez que vos erreurs grossières
Vous ont fait accomplir des monstruosités,
Drapeau, Propriété, Capital et Frontières
Ont toujours entravé toutes les libertés.
   au Refrain...


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