CITATIONS LIBERTAIRES

Anonymes

La liberté commence par une interdiction : celle de nuire à la liberté d’autrui.

Nos désirs sont désordres.

Ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités sont ceux qui croient à la réalité de leurs désirs.

Un bon maître, nous en aurons un lorsque chacun sera le sien.

Mai 68

Michel Bakounine

Cette immodération, cette désobéissance, cette révolte de l’esprit humain contre toute limite imposée soit au nom du Bon Dieu, soit au nom de la science, constituent son honneur, le secret de sa puissance et de sa liberté. C’est en cherchant l’impossible que l’homme a toujours réalisé et reconnu le possible, et ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait le possible n’ont jamais avancé d’un seul pas.

L’Empire knouto-germanique 

"La liberté, c'est le droit absolue de tout homme ou de toute femme majeur de ne point chercher d'autre sanction à leurs actes que leur propre conscience et leur propre raison, de ne les déterminer que par leur volonté propre et de n'en être par conséquent responsables que vis-à-vis d'eux-mêmes d'abord, ensuite  vis-à-vis de la société dont ils font partie, mais en tant seulement qu'ils consentent librement à en faire partie".
 
"Programme pour une fraternité internationale révolutionnaire" (1865).
 

La Révolution n’est ni vindicative ni sanguinaire[1]

"La révolution d’ailleurs n’est ni vindicative ni sanguinaire. Elle ne demande ni la mort ni même la transportation en masse, et pas même individuelle, de toute cette tourbe bonapartiste qui, armée de moyens puissants, et beaucoup mieux organisée que la République elle-même, conspire ouvertement contre cette République, contre la France. Elle ne demande que l’emprisonnement de tous les bonapartistes, par simple mesure de sûreté générale, jusqu’à la fin de la guerre, et jusqu’à ce que ces coquins et ces coquines aient dégorgé les neuf dixièmes au moins des richesses qu’ils ont volées à la France. Après quoi, elle leur permettrait de s’en aller en toute liberté où ils veulent, en laissant même quelques mille livres de rente à chacun afin qu’ils puissent nourrir leur vieillesse et leur honte. Vous le voyez, ce serait une mesure nullement cruelle, mais très efficace, au plus haut degré juste, et absolument nécessaire au point de vue du salut de la France. La révolution, depuis qu’elle a revêtu le caractère socialiste, a cessé d’être sanguinaire et cruelle. Le peuple n’est point du tout cruel, ce sont les classes privilégiées qui le sont. Par moments il se lève, furieux de toutes les tromperies, de toutes les vexations, de toutes les oppressions et tortures dont il est la victime, et alors il s’élance comme un taureau enragé, ne voyant plus rien devant lui et brisant tout sur son passage. Mais ce sont des moments très rares et très courts. Ordinairement il est bon et humain. Il souffre trop lui-même pour ne point compatir aux souffrances. Souvent, hélas ! trop souvent, il a servi d’instrument à la fureur systématique des classes privilégiées. Toutes ces idées nationales, religieuses et politiques pour lesquelles il a versé son propre sang et le sang de ses frères, les peuples étrangers,. n’ont jamais servi que les intérêts de ces classes, et ont toujours tourné en nouvelle oppression et exploitation contre lui. Dans toutes les scènes furieuses de l’histoire de tous les pays, où les masses populaires, enragées jusqu’à la frénésie, s’entre-détruisirent, vous retrouvez toujours, derrière ces masses, des agitateurs et des directeurs appartenant aux classes privilégiées : des officiers, des nobles, des prêtres ou des bourgeois. Ce n’est donc pas dans le peuple, c’est dans les instincts, dans les passions et dans les institutions politiques et religieuses des classes privilégiées, c’est dans l’Église et dans l’État, c’est dans leurs lois et dans l’application impitoyable et inique des lois, qu’il faut chercher la cruauté et la fureur froide, concentrée et systématiquement organisée !-".



[1] Source : http://www.fondation-besnard.org/article.php3?id_article=40 Extrait de : l’Empire knouto-germanique (fragments), Œuvres, t.8, p. 345 [Manuscrit de 25 pages qui précédait le manuscrit de l’appendice].

 

 

Anselme Bellegarrique

Vous avez cru jusqu’à ce jour qu’il y avait des tyrans ? Et bien ! vous vous êtes trompés, il n’y a que des esclaves : là où nul n’obéit, personne ne commande.

Tous ces hommes qui disent que le peuple doit se gouverner, gouvernent réellement le peuple.

Au fait, au fait !!

André Breton

Le drapeau rouge, tout pur de marques et d’insignes, je retrouverai toujours pour lui l’oeil que j’ai pu avoir à dix-sept ans, quand, au cours d’une manifestation populaire, aux approches de l’autre guerre, je l’ai vu se déployer par milliers dans le ciel bas du Pré Saint-Gervais. Et pourtant - je sens que par raison je n’y puis rien - je continuerai à frémir plus encore à l’évocation du moment où cette mer flamboyante, par places peu nombreuses et bien circonscrites, s’est troué à l’envol des drapeaux noirs. Je n’avais pas alors grande conscience politique et il faut bien dire que je demeure perplexe quand je m’avise de juger ce qui m’en est venu. Mais, plus que jamais, les courants de sympathie et d’anthipathie me paraissent de force à se soumettre les idées et je sais que mon coeur a battu, continuera à battre du mouvement même de cette journée. Dans les plus profondes galeries de mon coeur, je retrouverai toujours le va-et-vient de ces innombrables langues de feu dont quelques-unes s’attardent à lécher une superbe fleur carbonisée. Les nouvelles générations ont peine à se représenter un spectacle comme celui d’alors. Toutes sortes de déchirements au sein du prolétariat ne s’étaient pas encore produits. Le flambeau de la Commune de Paris était encore loin d’être éteint, il y avait là bien des mains qui l’avaient tenu, il unifiait tout de sa grande lumière qui eût été moins belle, moins vraie, sans quelques volutes d’épaisses fumées. Tant de foi individuellement désintéressée, tant de résolution et d’ardeur se lisait sur ces visages, tant de noblesses aussi sur ceux des des vieillards. Autour des drapeaux noirs, certes, les ravages physiques étaient plus sensibles, mais la passion avait certainement foré certains yeux, y avait laissé des points d’incandescence inoubliables.

Je n’oublierai jamais la détente, l’exaltation et la fierté que me causa, une des toutes premières fois qu’enfant on me mena dans un cimetière - parmi tant de monuments funéraires déprimants ou ridicules - la découverte d’une simple table de granit gravée en capitales rouges de la superbe devise : NI DIEU NI MAÎTRE.

Arcane 17

La révolte seule est créatrice de lumière.

 

Il n'est pas [...] de plus étonné mensonge que celui qui consiste à soutenir, même et surtout en présence de l'irréparable, que la rébellion ne sert à rien. La rébellion porte sa justification en elle-même, tout à fait indépendamment des chances qu'elle a de modifier ou non l'état de fait qui la détermine. Elle est l'étincelle dans le vent mais l'étincelle qui cherche la poudrière.

Arcane 17

 

Lord Byron

Esclaves héréditaires ! Ne savez-vous point que ceux qui veulent se libérer doivent eux-mêmes porter les coups ?

 

Albert Camus

Je me révolte donc nous sommes.

Léo Campion

Libre-pensée, voyez-vous, c’est un pléonasme. On peut emprisonner les hommes, enfermer les corps, murer les bouches, clore les yeux et fermer les oreilles ; la pensée reste libre.

 

Maxime Choury 

Le commissaire arrête quatre pères jésuites et plusieurs "frères" de la Compagnie. On les conduit en fiacre à la Préfecture. C'est Rigault qui procède à l'interrogatoire.

- Quelle est votre profession ?

- Serviteur de Dieu.

- Où habite votre maître ?

- Partout.

Rigault, impassible, dicte à son secrétaire. Ecrivez : Ducoudray, se disant serviteur d'un nommé Dieu, en état de vagabondage.

La Commune au Quartier Latin

 

Aleister Crowley 

Je suis, en quadruple mot secret, le blasphème contre tous les dieux des hommes [...]. Avec ma tête de Faucon, je crève coups de bec les yeux de Jésus sur sa croix. Je donne des coups d'ailes à la face de Mohammed et je l'aveugle. Avec mes griffes, je déchire les chairs de l'Indien, et du Bouddhiste, Mongol el Din. Ballasti ! Ompehda ! Je crache sur votre foi crapuleuse. Que Marie l'inviolée soit déchirée par le supplice de la roue ; pour sa cause à elle, veillez à ce que toutes les femmes chastes soient absolument abhorrées parmi vous !

Le Livre de la Loi

Buenaventura Durruti

Nous avons dans le coeur un monde nouveau.

Douglass Frederick

"Personne ne peut passer une chaîne à la cheville de son compagnon humain sans finir par se nouer l'autre bout autour du cou".
(Douglas Frederick, 1817 - 1895, Discours de Washington 22 octobre 1883)

Théophile Gautier

Qu’importe que ce soit un sabre, un goupillon ou un parapluie qui vous gouverne ! C’est toujours un bâton, et je m’étonne que des hommes de progrès en soient à disputer sur le choix du gourdin qui leur doit chatouiller l’épaule, tandis qu’il serait beaucoup plus progressif et moins dispendieux de le casser et d’en jeter les morceaux à tous les diables.

Préface à Mademoiselle de Maupin 

J.M. Guyau

Les idées de l’esprit humain s’avancent en dormant, elle sont parfois si engourdies qu’elles semblent immobiles ; on ne sent leur force et leur vie qu’au chemin qu’elles ont fait ; enfin le jour se lève et elles paraissent : on les reconnaît, elles sont victorieuses.

David Hume

Rien ne paraît plus surprenant à ceux qui contemplent les choses humaines d’un oeil philosophique, que de voir la facilité avec laquelle le grand nombre est gouverné par le petit, et l’humble soumission avec laquelle les hommes sacrifient leurs sentiments et leurs penchants à ceux de leurs chefs. Quelle est la cause de cette merveille ? Ce n’est pas la force ; les sujets sont toujours les plus forts. Ce ne peut donc être que l’opinion. C’est sur l’opinion que tout gouvernement est fondé, le plus despotique et le plus militaire aussi bien que le plus populaire et le plus libre.

Essais politiques

H.E. Kaminski

Une révolution est bien le phénomène le plus complexe, le plus chaotique. Elle ne connaît pas de solutions uniques, elle est variée, multicolore, souvent contradictoire. Elle met tout en question, ne reconnaît aucune institution, n’accepte aucune autorité. Tout est à refaire et la vie commence comme au premier jour de l’humanité. En vain on cherche des chefs : les hommes ne sont que les vagues dans une mer agitée par des forces mystérieuses.

Ceux de Barcelone

La Boétie

De tant d’indignités, que les bêtes mêmes ne les souffriraient point, vous pouvez vous en délivrer si vous essayez, non pas de vous en délivrer, mais seulement de le vouloir faire. Soyez résolus de ne servir plus et vous voilà libres, je ne veux pas que vous le poussiez, ou ébranliez : mais seulement ne le soutenez plus , et vous le verrez comme un grand colosse, à qui on a dérobé la base, de son poids, de soi-même, fondre en bas et se rompre.

Ce ne sont pas les bandes de gens à cheval, ce ne sont pas les compagnies de gens de pied, ce ne sont pas les armes qui défendent le tyran. On ne le croira pas du premier coup, mais certes il est vrai : ce sont toujours quatre ou cinq qui maintiennent le tyran, quatre ou cinq qui tiennent tout le pays en servage. Toujours il a été que cinq ou six ont eu l’oreille du tyran (...) ces six ont six cents qui profitent t sous eux, et font de leur six cents ce que les six font au tyran. Ces six cents en tiennent sous eux six mille, qu’ils ont élevés en état. (...) Grande est la suite qui vient après cela , et qui voudra s’amuser à dévider ce filet, il verra que, non pas les six mille, mais les millions, par cette corde se tiennent au tyran (...) En somme que l’on en vient là, par les faveurs ou sous-faveurs, les gains ou regains qu’on a avec les tyrans, qu’il se trouve enfin quasi atant de gens auxquels la tyrannie semble être profitable , comme de ceux à qui la liberté serait agréable.

Discours de la servitude volontaire 

Paul Lafargue

Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussé jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sage que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit.

Le droit à la paresse

Roland Lethem  

La peste aime les rats comme les prêtres qui exterminent les chats.

La peste aime les puces comme les prêtres qui les multiplient dans les processions.

La peste aime la crasse comme les prêtres qui interdisent au peuple de se laver.

Brûlez les prêtres au lieu des sorcières, et la peste s'en ira

Scène 102 des trois Chevaux d'Or de Gohr

 

Errico Malatesta

Les seules choses impossibles sont celles que l’on ne désire pas vraiment.

Ricardo Mella

La liberté comme base,

L’égalité comme moyen,

La fraternité comme but.

El Ideal Anarquista

Nietzsche

Il m’est odieux de suivre autant que de guider.

L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement ; et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : "Moi, l’État, je suis le Peuple."

Pierre Joseph Proudon

Etre gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni titre ni la science ni la vertu... Être gouverné, c’est µêtre à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est sous prétexte d’utilité publique et au nom de l’intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !

Idée générale de la révolution au XIXe siècle

Élisée Reclus

Vous me dites que mon poème n’est pas réalisable ; c’est un rêve (...) Ou bien nous pouvons réaliser ce rêve pour la société toute entière, dans ce cas, travaillons avec énergie; ou bien, nous ne pouvons le réaliser que pour un petit nombre, dans ce cas, travaillons encore.

Il faut résister au mal sans haïr les méchants, même en les aimant, mais, ne fût-ce que par amour pour eux, il faut défendre contre leurs entreprises la cause de tous les humbles.

Qu’est l’anarchie ? "La vie sans maître" pour la société aussi bien que pour l’individu, l’accord social provenant, non de l’autorité et de l’obéissance; de la loi et de ses sanctions pénales, mais de l’association libre des individus et des groupes, conformément aux besoins et aux intérêts de tous et de chacun. Celui qui commande se déprave, celui qui obéit se rapetisse.

Ni patron ni chef, ni apôtre au langage considéré comme parole d’Évangile; fuyez les idoles et ne cherchez que la seule vérité dans les discours de l’ami le plus cher, du plus savant professeur (...) repousser toute autorité, mais s’astreindre au respect profond d’une conviction sincère, vivre sa propre vie, mais reconnaître à chacun l’entière liberté de vivre la sienne.

Mais quand même il n’y aurait pas d’espoir, quand même nous serions deux ou seulement un seul, le devoir de celui qui voit les choses comme je les vois n’en est pas moins de vivre aussi conformément que possible à son idéal.

Percy Bysshe Shelley

The man

Of virtuous soul commands not, nor obeys :

Power, like a desolation pestilence,

Pollutes whate’er it touches, and obedience

Bane of all genius, virtue, freedom, truth,

Make slaves of men, and, of the human frame,

A mechanized automaton.

 

Nikolaï Tchernychevski

Votre vie sera radieuse et belle, fertile en joies et en plaisirs, dans la mesure où vous l'aurez enrichie d'emprunts faits à l'avenir. 

Que faire ?

 

Bertrand Russel

"CE QUE NOUS DEVONS FAIRE

Nous voulons nous tenir debout, sur nos jambes, sans béquilles, et regarder l'univers bien en face, voir ce qu'il a de bon et ce qu'il a de mauvais, contempler ses beautés et ses laideurs. Regardez le monde tel qu'il est et n'en ayez pas peur. Conquérez-le par l'intelligence. Ne vous laissez pas, comme des esclaves, dompter par la terreur qu'il peut susciter. L'idée de Dieu, avec tous les concepts qui en découlent, nous vient des antiques despotismes orientaux. C'est une idée absolument indigne d'hommes libres. La vue de gens qui, dans une église, s'avilissent en déclarant qu'ils sont de misérables pécheurs et en tenant d'autres propos analogues, ce spectacle est tout à fait méprisable. Leur attitude n'est pas digne d'êtres qui se respectent.

Nous devons nous tenir debout et regarder l'univers franchement en face. Nous devons tirer de notre monde le meilleur parti possible et si le résultat n'est pas aussi bon que nous le désirerions,

après tout il sera encore meilleur que ce que les chrétiens ont fait de ce monde à toutes les époques, y compris l'actuelle. Un monde aimable, un monde humain nécessite le savoir, la bonté

et le courage ; il ne nécessite nullement le culte et le regret des temps abolis, ni l'enchaînement de la libre intelligence à des paroles proférées il y a des siècles par des ignorants. Il nécessite une vision hardie et une intelligence libre. Il nécessite l'espoir dans le futur et de ne pas se retourner constamment vers un passé périmé et qui, j'en ai la conviction, sera de beaucoup surpassé par l'avenir que notre intelligence peut créer.

(Extrait de "Pourquoi je ne suis pas chrétien. Conférence donnée à Londres le 8 mars 1927, sous les auspices de la National Secular Society (Société Laïque Nationale).

Boris Vian

(...)

Si tout ce qui précède ne suffit à l’excuser

On y trouve pourtant l’explication de ses méfaits

Depuis qu’elle tourne mal et que la liberté s’effrite

LA SOCIÉTÉ A LES CRIMINELS QU’ELLE MÉRITE

L’enfance de Bonnot

 

Richard Wagner 

Séduit par la lecture des Evangiles, j'avais tracé à cette époque le plan d'une tragédie destinée à la scène idéale de l'avenir : Jésus de Nazareth. Bakounine me pria de lui en épargner le récit et, comme par quelques indications orales, je tâchais de l'y intéresser [...], il me conseilla de faire toutes les variations possibles sur cette unique pensée : le ténor devait chanter "Tuez-le !", le soprane "Pendez-le !" tandis que la basse répéterait "Feu ! Feu !"

Ma vie

 

Walt Whitman

"Résistez beaucoup, obéissez peu".

Dès que vous cesserez de mettre en question

la soumission, vous serez complètement asservis.

‘Aux États-Unis’, dans Feuilles d’herbe

 

Zo d’Axa

Celui que rien n’enrôle et qu’une impulsive nature guide seule, ce hors la loi, ce hors d’école, cet isolé chercheur d’au-delà, ne se dessine-t-il pas dans ce lot : l’Endehors.

Epigraphe de l’Endehors

Les lois qu’ils aiment ne les frapperont jamais assez.

Il n’y a pas d’Absolu.

Ni d’un parti, ni d’un groupe.

En dehors.

Nous allons - individuels, sans la Foi qui sauve et qui aveugle. Nos dégoûts de la Société n’engendrent pas en nous d’immuables convictions. Nous nous battons pour la joie des batailles et sans rêves d’un avenir meilleur. Que nous importent les lendemains qui seront dans des siècles ! Que nous importent les petits-neveux ! C’est en dehors de toutes les lois, de toutes les règles, de toutes les théories - même anarchistes - c’est dès l’instant, dès tout de suite, que nous voulons nous laisser aller à nos pitiés, à nos emportements, à nos douceurs, à nos rages, à nos instincts - avec l’orgueil d’être nous-même

 

Libertad

Tu te plains de la police, de l’armée, de la justice, des administrations, des lois, du gouvernement, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des proprios, des salaires, du chômage, des impôts, des rentiers, de la cherté des vivres et des loyers, des longues journées d’usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales. Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l'inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ? Parce que tu es l'électeur, celui qui accepte ce qui est, celui qui, par le bulletin sanctionne toutes ses misères, consacre toutes ses servitudes. Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet. Tu es toi-même ton bourreau. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le locataire bénévole. De quoi te plains-tu ?".

(Le culte de la charogne)


 

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