Citons, citons en maçonnant !

 

"Vous avez cru jusqu'à ce jour qu'il y avait des tyrans ! Eh bien, vous vous êtes trompés, il n'y a que des esclaves : là où nul n'obéit, personne ne commande".

Anselme Bellegarrigue in "L'Anarchie"
 
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"Une nation qui a secoué le joug de la tyrannie doit se raidir contre les coups redoutables de l'aristocratie de fortune. Elle ne doit pas souffrir que des hommes profondément corrompus dévorent les propriétés, les manufactures, le commerce, la liberté qu'ils sucent goutte à goutte, le sang du citoyen et qu'ainsi, par d'indignes trafics, ils préparent le retour de la servitude".
Jacques Roux, enragé, anciennement curé
 
"Eh ! qu'est-ce que la liberté quand une classe d'hommes peut affamer l'autre ? Qu'est-ce que l'égalité quand le riche peut, par son monopole, exercer le droit de vie et de mort sur ses semblables ? Liberté, Egalité, République, tout cela n'est plus qu'un fantôme"
Idem (Discours devant la Commune, le 21 juin 1793)
 
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"Le mari et la femme doivent être égaux [...] la prétendue supériorité de l'homme sur la femme et la despotique autorité qu'il s'arroge sur elle, ont la même origine que la domination de la noblesse [...] admettre l'inégalité, c'est souscrire à une dépravation de l'espèce".
Gracchus Babeuf
 
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"La République, anarchie positive, n'a rien à espérer de la démocratie, solution de rechange de l'aristocratie... [...]... Le suffrage universel, s'il n'est pas organisé, est le plus sûr moyen de faire mentir le peuple".
Pierre-Joseph Proudhon
 
"L'humanité, ce ne sont pas ces masses brutales et toujours prêtes à crier : "Vive le roi ! Vive la ligue ! L'humanité, c'est cette élite qui constitue le ferment des siècles et fait lever la pâte".
Pierre-Joseph Proudhon (lettre à Victor Hugo, 1851)
 
"Mettez un Saint-Vincent de Paul au pouvoir : il y sera Guizot ou Talleyrand".
Pierre-Joseph Proudhon
 
"J'ai bien travaillé, j'ai commis bien des maladresses, bien des fautes ; je me crois un certain talent ; mais ce talent est incomplet... Je n'aurai été comme écrivain populaire et comme penseur qu'un demi-homme. Mais j'ai été, je crois, un honnête homme ; là-dessus, je me mets sans façon au niveau de tous les maîtres".
Pierre-Joseph Proudhon (peu de jours avant sa mort)
 
"Le but de la philosophie est d'apprendre à l'homme à penser par lui-même, à raisonner avec méthode, à se faire des idées justes des choses, à formuler la vérité par des jugements réguliers, le tout afin de diriger sa vie, de mériter par sa conduite l'estime de ses semblables et la sienne et de s'assurer, avec la paix du coeur, le bien-être du corps et la sécurité de l'esprit...
La doctrine du Progrès se résume en deux propositions, dont il est facile de constater historiquement la vérité : toute société progresse par le travail la science et le droit idéalisés ; toute société rétrograde par la prépondérance de l'Idéal [...] Le progrès est la justification de l'humanité par elle-même sous l'excitation de l'idéal...
Qu'est-ce que l'industrie du travail ? L'exercice, à la fois physique et intellectuel, d'un être composé de corps et d'esprit. Non seulement le travail est nécessaire à la conservation de notre corps, il est indispensable au développement de notre esprit. Tout ce que nous possédons, tout ce que nous savons, provient du travail, toute science, tout art, de même que toute richesse lui sont dûs...
La philosophie n'est qu'une manière de généraliser et d'abstraire les résultats de notre expérience, c'est-à-dire de notre travail".
Pierre-Joseph Proudhon (cité par Edouard Boeglin in "Anarchistes, francs-maçons et autres combattants de la liberté" qui ajoute à la dernière phrase citée : "Remplacez "philosophie" par "franc-maçonnerie"...").
 
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"Donc, occupons-nous d'aujourd'hui. Demain ne nous appartient pas, ne nous regarde pas. Notre seul devoir est de lui préparer de bons matériaux pour,son travail d'organisation. Le reste n'est plus de notre compétence".
Blanqui in "La critique sociale"
 
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"Prenez le plus fervent révolutionnaire et donnez lui le trône de toutes les Russies : en l'espace d'un an, ce révolutionnaire sera pire que le tsar".
Bakounine
 
"A force de se sacrifier et de se dévouer, bien des individus se sont fait du commandement une douce habitude et, par une sorte d'hallucination naturelle et presque inévitable chez tous les gens qui gardent trop longtemps en leurs mains le pouvoir, ils ont fini par s'imaginer qu'ils étaient des hommes indispensables".
Bakounine (évoquant les "professionnels de la représentation ouvrière")
 
"Pour devenir un corps vivant et utile, la franc-maçonnerie doit reprendre sérieusement le service de l'humanité. Mais quelle signification ont aujourd'hui ces mots, servir l'humanité ? Serait-ce protéger les innocents et les faibles, soigner les malades, nourrir et habiller les indigents, donner l'instruction aux enfants pauvres ?
Toutes ces oeuvres sont infiniment respectables et, comme application pratique du principe de l'humaine fraternité, elles font partie, plus ou moins, dans la mesure de la capacité de chacun, des devoirs, non seulement d'un vrai franc-maçon, mais encore de tout homme qui n'est point étranger au principe de la charité. Pourtant, si la franc-maçonnerie n'avait d'autre but que de les exercer, il n'y aurait aucune différence entre elle et ces innombrables corporations religieuses qui, elles aussi, n'avaient point d'autre but que l'exercice de la charité !
L'immense différence qui la sépare de toutes ces institutions religieuses se manifeste uniquement par l'esprit dans laquelle la franc-maçonnerie d'un côte et les corporations religieuses de l'autre distribuent leur instruction et leur secours.
Ces dernières ont pour but absolu et final la gloire de Dieu encore plus que l'allégement des souffrances humaines, le triomphe de l'esprit religieux, la soumission de l'homme sous le joug divin et, par conséquent, sous celui de l'Eglise et de toutes les autorités temporelles sanctionnées par l'Eglise.
Avec comme conséquences nécessaires la déchéance et l'abdication de la raison humaine, la négation de toute liberté, l'esclavage. La franc-maçonnerie, au contraire, pour peu qu'elle veuille rester fidèle à sa destination première, doit vouloir l'émancipation complète de l'homme, l'établissement de l'humanité par la liberté sur les ruines de toute autorité".
Bakounine
 
"[le révolutionnaire] doit comprendre que l'avènement de la liberté est incompatible avec l'existence des Etats. Il doit vouloir par conséquent la destruction de tous les Etats et en même temps celle de toutes les institutions religieuses, politiques et sociales, telles qu'Eglises officielles, armées permanentes, pouvoirs centralisés, bureaucraties, gouvernements, parlements unitaires, universités et banques d'Etat aussi bien que monopoles aristocratiques et bourgeois.
Afin que sur les ruines de tout cela puisse s'élever enfin la société humaine libre et qui s'organisera désormais non plus, comme aujourd'hui, de haut en bas et du centre à la circonférence, par voie d'unité et de concentration forcées, mais en partant de l'individu libre, de l'association libre et de la commune autonome, de bas en haut et de la circonférence vers le centre, par voie de fédération libre".
Bakounine
 
"Je veux que l'ordre, le calme dans les affaires soit le résultat non d'une unique volonté mais de la volonté collective bien organisée de beaucoup d'associés répandus dans chaque pays et dans tous les pays.
C'est mettre l'action occulte, mais puissante de tous les intéressés à la place de la direction d'un seul centre - mais pour que cette décentralisation devienne possible, il faut une réelle organisation et il n'y a pas d'organisation sans une certaine réglementation - qui n'est à la fin rien que le produit d'une entente ou d'un contrat mutuel".
Bakounine (à propos de la fraternité internationale qu'il fondit)
 
"Il n'est point vrai que la liberté d'un homme soit limitée par celle de tous les autres. L'homme n'est réellement libre  qu'autant que sa liberté, librement reconnue et représentée comme par un miroir par la conscience libre de tous les autres, trouve la confirmation de son extension à l'infini dans la liberté.
L'homme n'est vraiment libre que parmi d'autres hommes également libres : et comme il n'est libre qu'à titre humain, l'esclavage d'un seul homme sur terre, étant une offense contre le principe même de l'humanité, est une négation de la liberté de tous. La liberté de chacun n'est donc réalisable que dans l'égalité de tous. La réalisation de la liberté dans l'égalité du droit et du fait est la justice.
[...] "La femme, différente de l'homme mais non à lui inférieure, intelligente, travailleuse et libre comme lui, doit être déclarée dans tous les droits politiques et sociaux son égale".
Bakounine (Adresse aux frères internationaux)
 
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"L'histoire dira que ces ministres [de la Commune] improvisés restèrent honnêtes. Mais nous leur demandions autre chose : d'avoir le bon sens et la volonté que comportait la situation et d'agir en conséquence. N'est-ce pas avec une véritable stupeur qu'on les vit continuer tous les errements des gouvernements officiels ; garder tout le fonctionnarisme en changeant simplement les hommes, maintenir toute la bureaucratie... [...] Le vertige du pouvoir et l'esprit de niaise routine les avaient saisis. [...] Ils ne comprirent rien au mouvement révolutionnaire qui les avait portés à l'hôtel de ville. Mais ce que ne firent pas les chefs, la foule sans nom su le faire".
Elisée Reclus
 
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"... c'est le peuple qui fait les révolutions et la bourgeoisie qui les gagne".
Edouard Boeglin in "Anarchistes, francs-maçons et autres combattants de la liberté" à propos d'Auguste Blanqui
 
"Entièrement asservi à Napoléon III après l'avoir été à Napoléon Ier, le Grand Orient de France - institutionnellement - jouait les dames de charité et patronnait des concours de poésie : beau programme pour une obédience qui, tout de même, devait ambitionner quelque part d'améliorer l'homme et la société ! [...] les faits sont têtus et l'Histoire - à certains égards -, impitoyable. Les structures de la franc-maçonnerie française et, plus particulièrement celles du Grand Orient de France, ont été totalement asservies aux deux Napoléon, le grand et le petit, monarchistes sous la restauration, louis-philippardes sous la monarchie de Juillet. [...] Il est hors de question de défendre une thèse. Simplement, constatons que les francs-maçons révolutionnaires, libertaires, anarchistes ont plus fait pour le renom de la maçonnerie et le progrès des idées de liberté - idéal maçonnique par excellence - que des générations de frères appliqués à parfaire leur connaissance du symbolisme et leur maîtrise du rituel. Non pas que celles-ci soient inutiles. Non pas qu'une stricte recherche individuelle, un travail intérieur réel puissent passer, comme cela, au registre des actes manqués. Mais la franc-maçonnerie vit dans le monde. Et si elle ne se préoccupe pas du monde, si elle n'est pas fidèle à sa raison d'être - améliorer l'homme et la société -, on ne voit pas très bien ce qui justifierait son existence.
Edouard Boeglin in "Ibidem"
 

 

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