Le rastafarisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre[1]

Rastafarisme vient du nom Ethiopien RAS TAFARI (ras = tête, tafari = créateur), donné à Hailé Sélassié Ier[2], empereur d'Ethiopie de 1930 à 1974, personnage sacré du fait de sa parenté aux rois bibliques Salomon et David.

 

Assimilé par certains à une religion, par d'autres à une philosophie, voire même à une idéologie, c'est en Jamaïque que le Rastafarisme est révélé par l'un des plus important leader noir du début du XXeme siècle : Marcus Garvey. En 1930, Rastafari apparait aux jamaicains après le couronnement de Hailé Séllasié, confirmant la 'prophétie' de Marcus Garvey annonçant la venue d'Afrique d'un grand roi descendant du roi Salomon et de la reine de Sabbat. Les Rastas croient en Dieu (Jah) et en la Bible des Chrétiens et des Juifs, mais ils prétendent que celle-ci a été modifiée et est incomprise. Souvent végétarien par respect pour les animaux, les rastas dénoncent le système capitaliste qu'ils appellent Babylone car il empêcherait la liaison directe avec la Terre et il maintiendrait les Hommes dans un esclavage mental où l'argent compte plus que tout.

 

Les éléments culturels qui distinguent les rastafaris (ou rastas) sont la musique reggae/ragga[3], le port de dreadlocks[4] (selon le vœu de Nazireat inscrit dans la Bible , qui dit que les Hommes pendant une période qu'ils définissent pour être en contact privilégié avec Dieu ne doivent pas se couper les cheveux, et qui sert de moyen de méditation) et l'usage du cannabis (qui aurait poussé sur la tombe du roi Salomon), ces deux dernières pratiques qu'ils partagent avec - ou qu'ils ont empruntés aux – sâdhus [Voir article ci-après] de l'Inde.

 

Il n'y a pas de pratiques particulières ou de règles précises dans la religion rastafari car ses croyants estiment que la foi et la pureté sont avant tout intérieures, considérant ainsi les cérémonies (messe, communion...), les bâtiments de culte (églises, mosquées...) ou encore les règles et traditions suivies par certains croyants (costumes spécifiques aux ordres religieux, présence obligatoire à la messe, jeûne...) comme des choses secondaires et sans véritable importance. De même, ils prônent une liaison directe avec Dieu, sans hiérarchie religieuse.

 

Par ailleurs, il existe le gangisme, mouvement jamaicain dérivé du rastafarisme, qui prône la consommation du cannabis à outrance. La schisme avec le rastafarisme est survenu en 1981, aprés la mort de Bob Marley moment où la plupart des adeptes du rastafarisme stoppèrent leur consommation de chanvre par peur d'attraper un cancer. Révoltés, quelques rastamen téméraires décidèrent de fonder leur propre philosophie, le gangisme, plus tolérant. Les ganjahmen ne reconnaissent pas Jah mais Ganjah, le dieu de la forêt. Après de violents heurts avec les forces de l'ordre jamaicaines, les ganjahmen vivent aujourd'hui exilés dans les hauts plateaux de Jamaïque où ils possèdent clandestinement de gigantesques plantations de chanvre indien.

 

 Sâdhu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre

 

Image:sadhu.jpg
Sâdhu à Ujjain

Les hindouistes considèrent que le but ultime de toute vie est la moksha[5], la libération de l'illusion, la maya, l'arrêt du cycle des renaissances et la dissolution dans le divin, la fusion avec la conscience cosmique. Cet objectif est rarement atteint au cours de la vie présente.

Le sâdhu (du sanskrit sādhu, "homme de bien, saint homme") choisit de vivre une vie de sainteté pour accélérer ce processus, pour le réaliser à l'issue de cette vie. Les sâdhu sont présents en Inde depuis plusieurs milliers d'années, peut-être depuis la préhistoire, où leur rôle s'apparentait de celui d'un chaman. Au Ve siècle av. J.-C., le Bouddha les rejoint un moment dans sa recherche de l'illumination, ce sont les gymnosophes, les philosophes nus que les Grecs d'Alexandre le Grand croisent en pénétrant dans le monde indien. Il semble que leur nombre se soit largement développé au XIIIe siècle.

On considère généralement qu'ils forment 0,5% de la population indienne, soit quatre à cinq millions de personnes.

Image:sadhu3.jpg

Gravure du XVIIIe siècle

Les sâdhu sont des renonçants, ils coupent tout lien avec leur famille, ne possèdent rien ou peu de choses, s'habillant d'un longhi, d'une tunique, de couleur safran pour les shivaïtes, jaune ou blanche pour les vishnouites, symbolisant la sainteté, et parfois de quelques colliers, ils n'ont pas de toit et passent leur vie à se déplacer sur les routes de l'Inde et du Népal, se nourrissant des dons des dévots.

Dans leur recherche d'absolu, les sâdhu pratiquent des tapas, récitations de mantras, rituels magiques, contrôle du souffle, yoga unifiant le corps et l'âme, abstinence sexuelle, vœu de silence, méditation ou mortifications, ces mortifications que Bouddha refusera comme fallacieuses pour définir sa voie moyenne. La pratique des tapas est censée augmenter leur énergie spirituelle leur permettant d'atteindre un statut de presque-dieux. L'énergie sexuelle étant une source majeure de cette énergie spirituelle, l'abstinence permet donc de l'augmenter.

Un grand nombre d'entre eux consomment rituellement du haschish, comme Shiva est censé le faire, pour déchirer le voile de la maya, ce qui est toléré par l'état indien qui cependant prohibe cet usage dans sa loi. D'autres cependant refusent cette consommation qu'ils jugent opposée à leur idéal.

Les sâdhu shivaïtes frottent leur corps avec des cendres, symboles de mort et de renaissance. A l'image de Shiva, ils portent leurs cheveux extrêmement longs, en dreadlocks qui seront adoptés par les rastas.

L'allégeance des sâdhu à Shiva ou à Vishnou se reconnaît par les marques traditionnelles qu'ils peignent sur leur front et parfois par la couleur de leurs vêtements. Il leur arrive de s'affronter lors des Kumbh Mela pour des problèmes de préséance, chacun prétendant à entrer les premiers dans l'eau sainte.

À côté du désir de recherche spirituelle, les raisons originelles qui poussent à choisir la vie de sâdhu peuvent être très diverses : fuir sa caste, car les saints hommes ne les reconnaissent pas, échapper à une situation familiale pénible, à une situation économique calamiteuse, mais aussi pour une femme à l'infamie du veuvage, ce qui fait qu'il existe, bien qu'en nombre bien moindre (10% de la population sâdhu), des sâdhu femmes ou sâdhvi (sādhvī). C'est la raison pour laquelle, on rencontre peu de sâdhvi d'un jeune âge, contrairement aux chela masculins, les élèves des sâdhu, qui peuvent être de tout jeunes garçons.

Les sectes importantes de sâdhu

Les Naga Baba[6] : Les Naga (qui signifie "nu") Baba forme une secte shivaïte de guerriers ascètes. Leur existence est probablement très ancienne et, contrairement aux autres sâdhu, ils sont vindicatifs, organisés en sept akhara, c'est-à-dire en régiments et entrent facilement en conflit avec les autres sectes. Ils luttèrent même militairement contre les musulmans puis contre les Anglais. Ils arborent souvent des armes, maintenant plutôt symboliques, comme des épées, des bâtons, des lances et surtout le trident, un signe de Shiva.

Comme leur nom l'indique, ils se dispensent souvent de tout vêtement. Ils sont spécialistes de la mortification de leur pénis, y attachant souvent des masses très lourdes dans le but de le désexualiser, pratique attestée par l'abbé Dubois, un des premiers indianistes.

Les Gorakhnathi : Les Gorakhnathis ou 'Nath babas' suivent les enseignements tantriques du fondateur de leur secte Gorakhnath (peut-être autour de l'an mil), qu'ils considèrent comme une incarnation de Shiva et qui est l'auteur traditionnel du premier traité, maintenant perdu, de Hatha Yoga. Leur secte est supposée aussi vieille que le monde et Brahma, Vishnu et Shiva furent les premiers disciples de Gorakhnath aussitôt après la création. Les Gorakhnathis portent le kundala, un anneau à l'oreille que l'on perce au cours d'une cérémonie fortement ritualisée. Ils prient aussi Hanuman et Dattatreya. Leur centre principal est Gorakhpur dans l'Uttar Pradesh.

Les Udasin : Les ascètes Udasin ou fils de Nanak sont ni adeptes de Shiva, ni même d'origine hindouiste car ils appartiennent à la religion Sikh. La secte a été fondé par Shrichandra le fils du Gourou Nanak, le fondateur du Sikhisme et ses membres le vénèrent ainsi que le panchayatana, un groupe de 5 divinités : Shiva, Vishnou, Surya, Durga et Ganesh depuis qu'ils se sont tournés vers l'hindouisme lorsque le deuxième gourou sikh les a excommuniés. En cas de conflit entre sectes, ils se rangent aux côtés des shivaïtes.

Les Ramanandi : Les Ramanandi forment une secte créé à la suite de l'enseignement du philosophe Ramananda (XVe siècle). On les appelle aussi Vairâgî, ceux que le monde indiffère, et Avadhûta, ceux qui ont renoncé à tout. Ils pratiquent la bhakti de Rama et Sita.

Les Aghori : Les Aghori sont la plus extrême des sectes de sâdhu, fondée par Kina Ram, un ascète du XVIIIe siècle. Ils recherchent l'illumination en suivant, parmi les comportements de Shiva, ceux qui sont considérés comme les plus hors normes. Assez peu nombreux de nos jours, une vingtaine vivants à Vârânasî près de la tombe de leur gourou, ils ont dû l'être beaucoup plus par le passé, probablement 2 à 300 à la fin du XIXe siècle.

Contrairement aux autres ascètes, et même à la grande majorité des hindous, ils ne sont pas végétariens et consomment de l'alcool. À l'image de Shiva, ils vivent sur les aires de crémation, vivent nus ou drapés dans un linceul. On leur attribue des habitudes d'impureté absolue, comme la consommation de viande en décomposition, de leurs excréments et de leur urine, la méditation installés sur des cadavres, la copulation avec de prostituées au cours de leur menstrues. Dans ce dernier cas, il s'agirait d'un rite tantrique par lequel ils s'incarneraient avec leur partenaire en Shiva et Kali. En fait, les Aghori pensent que les extrêmes sont identiques et que la distinction traditionnelle hindou entre pur et impur n'est qu'une illusion de laquelle ils veulent se libérer.

Ils aiment à s'entourer de symboles de mort, en particulier de crâne humain qu'ils utilisent comme récipient à boire et comme instrument rituel.

Baul

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

 

Couple de bauls au Bihar

Couple de bauls au Bihar

 

Les Bauls, les fous en bengali, sont des groupes de musiciens itinérants qui parcourent le Bengale, autrefois en bateau (baulea), maintenant souvent en train, en chantant des chants religieux, et mendiant pour assurer leur subsistance. En hindi, on les appelle bardaï, mot probablement de la même origine que notre barde.

Ce sont des hindous hétérodoxes qui ignorent le système des castes, les rituels de toutes sortes. Leur croyance est un syncrétisme indo-musulman incorporant des aspects venant du soufisme et du bouddhisme et des pratiques issues du yoga et du tantrisme. Proches de la philosophie de Kabîr, ils refusent la séparation entre les communautés hindoues et musulmanes, la différence entre hommes et femmes. Les Bauls vénèrent la Divinité qui se trouve seulement dans le temple intérieur de chacun, pour eux le temple ou la mosquée sont des obstacles sur la route de dieu.

La musique des Bauls se différencie nettement du reste de la musique classique indienne. Ils en utilisent peu les instruments, fabriquent souvent ceux qui accompagnent leurs chants riches d'une intense émotion.

Avant que Rabindranath Tagore ne s'intéresse à eux, les Bauls ne jouissaient pas d'un grand prestige dans la société bengalie. Tagore qui avait fait la connaissance de Lalon Fakir - un des plus fameux baul qui ait jamais existé - a subi l'influence du mouvement dans sa poésie, sa musique et sa pensée, certaines de ses chansons sont considérées comme des œuvres bauls et dans la plupart de ses pièces, on trouve un personnage baul.

Les chansons bauls sont habituellement exécutées par un soliste, rejoint souvent au refrain par les musiciens accompagnateurs et l'audience. Les instruments traditionnels des bauls sont :



[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Rastafari

[2] Hailé Sélassié Ier (23 juillet 1892-27 août 1975) fut empereur d'Éthiopie de 1930 à 1974.

Il était considéré par beaucoup de rastas comme étant le dirigeant légal de la Terre et de surcroît le Messie, en raison de ses ancêtres qui, selon la liturgie chrétienne orthodoxe éthiopienne, remonteraient jusqu'au roi Salomon.

[3] Le reggae est un style musical jamaïcain apparu en 1968, dans la lignée du mento et du ska et issue du ralentissement de son ancêtre le rocksteady. Equivalent du R&B américain en Jamaïque, le reggae est aussi le principal moyen d'expression de la culture rebelle anticoloniale prônée par les rastas.

Trois phases décisives ont marqué l'histoire du reggae :

Grâce au succès de Bob Marley, reggae devient un terme générique pour désigner la musique jamaïcaine, aujourd'hui une des rares musiques universelles écoutées de tous. Les version instrumentales de succès reggae se transforment au fil des années 70 en un genre bien à part, le dub.

Skinhead reggae :

Genre musical né dans les années 1970, suite au mélange des mods anglais et des rudies jamaïcains fans de reggae, donnant naissance à des skinheads auxquels ils ont transmis le goût de cette musique : des groupes se sont mis alors à jouer ce style spécifique pour répondre à leurs attentes.

Count Ossie (Oswald Williams, 1926-1976) fut le fondateur du reggae. Un des premiers rastas, percussionniste du groupe "Mystic Revelation of Rastafari", il représenta un des symboles jamaïcains à travers le monde.

Robert Nesta Marley dit Bob Marley est né à Saint Ann (Jamaïque) le 6 février 1945, et décédé à Miami (Floride, États-Unis d'Amérique) le 11 mai 1981. Chanteur et guitariste de reggae, rock steady, ska, soul, actif dès 1959 jusqu'à sa mort, il composera et interprétera environ 250 chansons, textes politiques et lyriques. Sa voix est celle de toutes les minorités pacifistes et de tout les Noirs opprimés par les dirigeants blancs. Sa carrière internationale ne durera que 8 années intenses, avant qu'il ne succombe à un cancer à 36 ans, en pleine gloire. Mais son mythe ne s'éteint pas et son succès hors normes, amplifié et international, est aussi, et avant tout, posthume. Ses paroles spirituelles et sociales lui donne aujourd'hui encore l'image d'un prophète et d'un exemple d'homme révolutionnaire tout en étant non violent, pour toutes les générations. Ses albums les plus connus sont "Uprising", "Kaya" et "Rastaman vibration". Parmi ses titres les plus célèbres on trouve "No Woman No cry", "Is This Love", " Redemption Song" ou encore "I Shot the Sheriff". Il démocratisera aussi et fit connaître le rastafarisme et l'usage de cannabis.

[4] Les dreadlocks - de l'anglais dread, effrayant et locks, boucles - sont des nattes (de taille et de grosseur variable) de cheveux emmêlés en eux-mêmes, très difficiles à défaire.

Démocratisés par le mouvement rastafari - principalement en Jamaïque, mais aussi dans les autres pays où il s'est répandu - avec des artistes comme Bob Marley, les dreadlocks sont un signe ostentatoire de cette religion. Il est en effet indiqué dans la version de la Bible vue par les Rastas ( la Holy Piby ) que les Hommes ne se couperont pas les cheveux car ceux-ci témoignent de leur force et que leurs nattes seront identiques à celles du Lion, transmettant alors sa force. Une justification biblique du port des dreadlocks peut être trouvée dans le vœu de Naziréat.

Il est probable qu'il s'agisse aussi d'un emprunt aux sâdhus indiens dont elles sont l'ornement capillaire traditionnel depuis plusieurs centaines d'années.

[5] Aldous Huxley reprit ce terme pour désigner le champignon psychédélique consommé dans on roman "Île". C'est aussi le titre d'un recueil de ses textes.

[6] D’où les… baba-cools !


Pour revenir à la rubrique "Divers" :

Pour revenir au Plan du site :

Pour revenir à la page d'accueil :