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LETTRE ATHEISME.ORG
13 DECEMBRE 2005
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Manifestation du centenaire de la loi de 1905 : le service d'ordre de la Libre Pensée rejette des manifestants
L'appel à l'unité des laïques qu'avait lancé la Libre Pensée pour la
manifestation du 10 décembre avait suscité la méfiance habituelle dans de
nombreuses organisations. Depuis sa captation par le Parti des Travailleurs (PT),
la Fédération Nationale de la Libre Pensée (FNLP) montre un égocentrisme
inquiétant, une phobie de l'altérité et un refus systématique d'adhérer à
des dynamiques impulsées par d'autres organisations non marquées du sceau
lambertiste. La FNLP ne participe qu'aux évènements dont elle est à
l'initiative, toujours placés hypocritement sous la thématique de l'unité des
laïques. Unité oui, mais sous sa bannière. En 1996, quand une manifestation
unitaire est organisée à Paris contre la venue de Jean Paul II en France, la
Libre Pensée s'isole & aggrave; Reims, dans un colloque. Début 2003, un
appel est lancé à Jacques Chirac contre une révision de la loi de 1905 mais
la Libre Pensée ne s'y associe pas. Deux ans plus tard elle reprend le mot
d'ordre, seule; comprenne qui pourra ! En 2003-2004, elle continue à se démarquer
des autres défenseurs de la laïcité en s'opposant à une loi contre les
signes religieux à l'école. Et en 2005, la Libre Pensée est tout autant
absente de la campagne unitaire pour le "non" de gauche au TCE. Quant
à son secrétaire général, Christian Eyschen, il veille à ne participer
quasiment qu'à des conférences organisées par et pour la Libre Pensée et ses
fédérations départementales. La peur de l'autre, le refus de la confrontation
qui parfois enrichit, atteignent ici des sommets. La promotion de la pensée
libre, celle qui se nourrit de la diversité, se perd dans les limbes de la
parole sacralisée du trotskisme. La pensée libre, oui, mais à condition
qu'elle soit bien encadrée...
Pourtant, la méfiance devant le sectarisme du Parti des Travailleurs n'avait
pas détourné de nombreuses organisations de la participation à la
manifestation du 10 décembre, date anniversaire de la loi de 1905. Elles
avaient ainsi eu l'intelligence politique de jouer la carte de l'unité en
mettant sous le boisseau leurs divergences. La FNLP fut très gênée du succès
de son appel, plus habituée, dans sa solitude, à s'identifier à la Cause pour
mieux ignorer les innombrables autres défenseurs de la laïcité. Une ultime
saloperie avait alors été insérée dans l'appel aux laïques pour la
manifestation : le classement des organisations signataires en distinguant les
associations laïques des autres, les indésirables étant placées dans une catégorie
de second rang. Toutefois, après de vives protestations, l' UFAL avait pu être
réintégrée parmi les associations laïques mais d'autres sont demeurées dans
la seconde catégorie.
Il convenait donc d'opérer une fracture en rejetant physiquement ces nouveaux
arrivants qui avaient pourtant montré leur aptitude à l'union. C'est une
solution musclée qui a été adoptée : un cordon d'isolement, plutôt que de sécurité,
séparait les manifestants adoubés par la Libre Pensée de ceux indésirables,
l'Union des Familles Laïques, la Fédération Anarchiste, l'Association Des
Libres Penseurs de France, Laïcité Écologie Association, le CREAL et d'autres
organisations. Ségrégation binaire, élus contre réprouvés, image représentative
de l'auto-enfermement de la Libre Pensée verrouillée par le PT. La Libre Pensée
avait d'ailleurs laissé entrevoir ce rejet dans son communiqué de presse du 14
novembre où elle menaçait très clairement l'UFAL d'une exclusion.
A l'opposé des manœuvres souterraines et des non-dits du PT, la Fédération
Anarchiste clamait haut son athéisme, la seule attitude cohérente et émancipatrice
face aux religions. Radio Libertaire avait, le matin de la manifestation, rappelé
la nécessité d'un militantisme véritablement antireligieux. S'il est une voix
nécessaire dans le combat contre les religions, c'est bien celle, sans maître,
de la Fédération Anarchiste.
Les gros bras du PT qui constituaient le cordon de sécurité sont à la pensée
progressiste ce que les aboiements d'un bouledogue sont au chant du rossignol.
Hermétique, la ligne opposée par une quarantaine d'hommes séparait les
"bons" militants des "mauvais". Agressif, sourd à toute
discussion, le service d'ordre montrait le comportement habituel des CRS qui
n'attendent que l'ordre du chef pour charger et expulser une agressivité
longtemps contenue. Et parmi les parias ainsi insultés, une membre de l'UFAL
s'est heurtée au machisme du SO tenu en laisse par un chef à oreillette. Les
échanges entre cette militante et les bouledogues libidineux attestent de la
hauteur de leurs convictions :
- Si je passe, tu me casses la gueule ?, demande la jeune femme.
- Non, pas toi, pas avec de si beaux yeux. Avec toi, on fait autre chose.
- C'est une menace de viol ?
- Non, c'est l'amour, aboie le bestiau.
La Libre Pensée s'appuie donc sur une escouade de machistes pour rejeter les
autres militants et se bercer de l'illusion qu'elle serait le meilleur, car le
seul, rempart contre le cléricalisme.
Mais le machisme exprimé dans les rangs des chiens de garde de la FNLP n'est
pas une observation nouvelle. Le 1er octobre, en préparation de la
manifestation, la réunion organisée à la Mutualité à Paris comportait 10
intervenants, tous masculins. Dans son communiqué de presse du 18 septembre,
Christian Eyschen, le vrai ordonnateur de la manifestation, s'abandonne à un
jeu de mots puéril en transformant le prénom d'une collaboratrice de la lettre
électronique Respublica : Lucette Jeanpierre devient sous sa plume énervée
"Sucette" Jeanpierre... Le problème de la récupération de la Libre
Pensée par les lambertistes réside précisément dans son secrétaire général.
Sourd à toute alternance au sein de la Libre Pensée, à tout débat interne,
à toute écoute extérieure, Eyschen verrouille la situation à un point tel
que la libre pensée, en tant qu'attitude intellectuelle, est vidée de sa
substance par l'autoritarisme d'un chef d'une autre époque.
En excluant de nombreuses organisations, en les ignorant dans le compte rendu de
la manifestation qui sera publié dans son mensuel, la Libre Pensée sert la
soupe à Xavier Ternisien, journaliste au Monde friand d'attaques calomnieuses
contre l'UFAL. Le recours aux gros bras du PT révèle aussi des méthodes que
n'auraient pas désavouées les staliniens. Pour les membres de la Libre Pensée
qui pratiquent véritablement la pensée libre et qui ne reconnaissent ni dieu,
ni maître, et ils sont très nombreux à ne plus supporter la situation
actuelle, il y a urgence à opérer un renouveau de l'organisation, à rompre
avec l'autoritarisme du chef et sa rigidité au service d'un PT groupusculaire
autant qu'inutile et paralysé par la phobie de l'autre, de la différence, si
minime soit-elle. Il incombe aux membres de la Libre Pensée de désigner de
nouveaux responsables qui ne seront plus les dépositaires d'un pouvoir absolu.
Autant dire une révolution rue des Fossés-Saint-Jacques à Paris...
En marge de la manif sur la laïcité[1]
IL Y A CES TYPES, LÀ, en cordon sanitaire pour couper la manif en deux.
Samedi
10 décembre, Paris, place de
Devant
Ce n'est pas une information de dire que les militants du Parti des travailleurs n'ont comme ligne d'horizon que de nous conduire vers un socialisme des goulags, mais ce samedi la chose est encore plus claire.
Autre fait remarquable : une femme s'avance vers eux et les engueule. Puis elle leur dit : "Vous ne me cassez pas la figure parce que je suis une femme". Et les types de lui répondre : "Toi, on te ferait autre chose". Une menace de viol même pas voilée... Sans commentaires.
Jean-Pierre Levaray
[En complément, un message que j'ai envoya à certain(e)s compagnon(ne)s)
Salut !
Pour justifier le "cordon sanitaire" de nervis à
la manif du 210 décembre 2005, les péténistes de
C'est là d'un jésuitisme qui pue la mauvaise foi, la malhonnêteté. En effet :
Je pourrai continuer encore mais
il me semble que cela ne sert à rien quand, à l'instar de ceux qui sortaient
leur révolver quand on parlait de culture, les péténistes de
Juste une petite chose encore :
les péténistes, qu'ils soient ou ne soient pas de
Bien frat,
JC