Loyauté quand tu nous tiens !

 

 

La loyauté est souvent l’argument exprimé par les dominants et les oppresseurs de tous bords pour contrôler les individus .Bien que la loyauté peut paraître au premier abord comme une notion noble et supérieur, comme un synonyme d’honneur ; elle n’est qu’un sentiment ou un calcul destinée à s’assurer du "bon" fonctionnement des individus dans une organisation (ex : les entreprises).

 

La loyauté est souvent le prétexte invoqué par la hiérarchie lorsque les attitudes individuelles ne correspondent plus à sa logique de domination. Des phrases comme "un employeur doit pouvoir compter sur la loyauté de son personnel" procèdent d’une rhétorique destinée à faire admettre à l’individu que ses intérêts sont indiqués par un objectif extérieur dans lequel il doit se projeter.

 

Le cadre et les critères de cette loyauté sont donc donnés, non par les désirs et les besoins de l’individu, mais par la logique capitaliste de l’entreprise ou de l’organisation. La liberté, les opinions, le temps libre de chaque individu sont donc reconnus comme "déloyaux" par le système.

 

Un arrêt maladie peut, par exemple, être considéré comme un manque de loyauté, car le temps libre n’est pas un temps pour l’entreprise. En effet, cette dernière considère que le temps que possède chaque individu est son temps et qu'un arrêt maladie est du temps qui lui est "volé".

 

En revanche, seront valorisés les notions de souffrance et de soumission : restés à faire des heures sup, prendre sur son temps libre du travail pour l’entreprise, rester disponible pour la boite, savoir que l’entreprise peut vous appeler quand elle veut à  n’importe quel moment quand elle en a besoin (c’est ce qu’elle appelle cyniquement la "solidarité"), ou tout simplement fermer sa "gueule" et rester un bon mouton…

 

Cette souffrance est acceptée grâce à la "novlangue" managériale. Un individu qui perd sa vie à la gagner en faisant des heures sup sans récupération par exemple, sera montré comme un "modèle" pour les autres. Il sera donc vu comme quelqu’un de loyal envers le système dominateur.

 

Alors que celui qui défend sa liberté ou qui, tout simplement, "craque" à cause du système aliénant que le capitalisme génère sera vu comme un "paria", un "faible", un "moins que rien" et sera méprisé, ignoré et détruit…

 

Certains appellent cela le harcèlement professionnel, comme si le harcèlement était quelque chose d’"anormal" dans le capitalisme, que certains voudraient voir plus "social". Le capitalisme, pour exister, doit harceler, détruire, contrôler, fragmenter les individus pour les rendre perméables et dociles à sa logique mortifère. Cela est intrinsèque à la machine du capital. Nous ne sommes qu’un pion, voir un numéro pour le système. Les dominants sont au commandes de la machine, les dominés sont noyés dans la mécanique aliénante et désolidarisante de ce système.

 

Mais cela n’est pas une fatalité, car nous pouvons refuser cette loyauté. En redécouvrant la solidarité entre exploités, en inventant des nouvelles formes de luttes, en créant des espaces de réflexion et de discussion, nous pouvons retrouver notre liberté et notre fraternité…

 

 

Vive l’anarchie !

Mr Pion

(juin 2008)


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