Réponse à une question : une spiritualité anarchiste est-elle possible ?

Je crois que le peuple n'a été que très rarement abreuvé. Peut-être, lors du déluge, il a eu de l'eau jusqu'à plus soif. Mais quand il s'agit (pour les Anars) de proclamer, de démontrer
rationnellement que souvent, les breuvages spirituels qu'on  fait ingurgiter reposent sur des mythes (de nature irrationnelle, par définition) il n'y a jamais saturation.

Donc il faut continuer d'utiliser l'autocollant "ni dieu, ni maître" et surtout ne pas le dénaturer en "ni chef religieux, ni maître".Ce désir de dénaturation, d'adoucissement, laisse supposer que son promoteur y croit, lui, à dieu, à allah, à bouddha, à quetzocoalt, au serpent à plumes
et à apis.

Qu'est-ce qu'un chef religieux, sinon, une personne, (mâle en général sauf la papesse Jeanne), qui se réfère continuellement à un dieu ou des dieux qui ont été inventés de toute pièce; pour y trouver sa légitimité de pouvoir et spirituel et temporel. Dieu est l'invention des hommes, les plus cervelés au départ, les plus avisés et les plus dominateurs ensuite.

Mais cette "invention" des dieux était inéluctable. La puissance de la nature, son éternel pouvoir de renouvellement et l'irrationalité de ses soubresauts et cataclysmes  ont inspiré , il y a des milliers d'années, des peurs, des terreurs, toujours ancrées dans le fond des humains.

La mort, elle-même, bien qu'elle fût parfois désirée par certaines peuplades provoque un étonnement, un sentiment d'injustice. Les Indiens, dans les combats inégaux avec les Yankees, désiraient partir dans les vertes prairies où ils trouveraient des buffalos et des squaws, tout rêve était mieux que la réalité. Chez bon nombre de croyants, la nécessité de l'espoir de RE-trouver un paradis explique que des auteurs d'écriture saintes ont cru bon devoir inventer un "paradis perdu" par sa faute originelle. En même temps, ils ont inventé le diable et les ...diablesses. La fiction dépasse la réalité.

L'homme, de par ses facultés mentales, tente d'expliquer tous les faits de la nature, il cherche des lois, une loi universelle et intemporelle, régissant le système naturel. Il trouve des lois, mais imparfaites.  Les lois de la mécanique célestes sont remplacées par des lois de mécanique quantique.

Mais il reste l'inexplicable d'aujourd'hui. Il est aisé de le remplacer par dieu tout puissant. Un dieu à l'image de l'homme, représenté comme un homme barbu, colérique, dont on peut et doit
s'attendre à tout. On s'adresse à lui, comme à un homme, le suppliant de guérir un malade, le
rejetant ou le remerciant selon que les événements tournent bien ou mal.

Certains, chefs religieux,  qu'on appelle prêtres, druides, chamans, gourous deviennent alors les courroies de transmission entre les humains du bas et les dieux du haut. Ces chefs religieux profitent, effectivement, au maximum, de la crédulité. Enlevons de nos esprits cette notion de dieux et les chefs religieux disparaîtront.

 Le slogan doit rester "ni dieu ni maître".

L'auteur de l'article demande aussi si anarchisme et spiritualité sont compatibles ?

En compulsant mon "petit Robert", j'ai noté que la spiritualité est ce qui procède de l'esprit.
Je ne vois pas pourquoi l'on pourrait parler de spiritualité obscurantiste et de caste qui serait détentrice de la spiritualité. Non seulement la spiritualité et l'anarchie peuvent cohabiter, mais ces deux concepts vont de pair. Un anarchiste pense, recherche, analyse. Toutes les possibilités de son esprit tendent à trouver des explications et des solutions pour améliorer la condition humaine.

La première pensée doit quand même rester : comment éradiquer du monde et dieu et ses chefs et ses lois. C'est une nécessité impliquant un immense labeur d'éducation. L'éducation par l'utilisation absolue de sa propre liberté, totale et dénuée de tout mythe, de sa solidarité.


Maï


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