Petites
délectations poétiques[1]
Maurice
de Guérin
Un prêtre est un chien enragé que
tout passant a le devoir d'abattre.
Laurent
Tailhade
Renversez les saints et libérez les
bandits, le monde entier retrouvera l'ordre.
Tchouang-Tseu
A présent, vous me prenez pour un
terroriste – un destructeur de ce qui est. Mais songez que les vrais
destructeurs sont ceux qui détruisent l'esprit de progrès et de vérité et
non les vengeurs qui se contentent de tuer le corps des persécuteurs de la
dignité humaine.
Joseph
Conrad
L'esclavage[2] n'a été aboli que grâce
à l'action radicalement illégale de certains agitateurs de Boston et
d'ailleurs, qui n'étaient ni esclaves, ni propriétaires d'esclaves et qui
n'avaient, au fond, rien à voir avec la question…. La plupart des hommes de
personnalité ont été contraints de devenir des rebelles.
Oscar
Wilde
Les sacs ventrus de l'or seront saignés
Un soir d'ardente et large équité
rouge
Disparaîtront palais, banques,
comptoirs et bouges.
Émile
Verhaeren
Rossignol,
agent de police : "Je t'arrête au
nom de la loi !"
Clément
Duval, anarchiste : "Et moi je te
supprime au nom de la liberté !"
Un jour d'une marre de purin une bulle monta
et creva
A l'odeur le père reconnut
Ce sera un fameux assassin
Morveux crasseux le cloporte grandit
et commença à parler de Revanche
Revanche de quoi Du fumier paternel
ou de la vache qui fit le fumier
A six ans il pétait dans un clairon
A huit ans deux crottes galonnaient ses manches
Un jour d'une marre de purin une bulle monta
A dix ans il commandait aux poux de sa tête
Et les démangeaisons faisaient dire aux parents
Il a du génie
A quinze ans un âne le violait
Et ça faisait un beau couple
Il en naquit une paire de bottes avec des éperons
Dans laquelle il disparut comme une chaussette sale
Ce n'est rien dit le père
son bâton de maréchal est sorti de la tinette
C'est le métier qui veut cela
Le métier était beau et l'ouvrier à sa hauteur
Sur son passage des geysers de vomissements jaillissaient
et l'éclaboussaient
Il eut tout ce qu'on fait de mieux dans le genre
Des dégueulis bilieux de médaille militaire
et la vinasse nauséabonde de la légion d'honneur
qui peu à peu s'agrandit
Ce mou de veau soufflé s'étalait
et faisait dire aux passants pendant la guerre
C'est un brave homme Il porte ses poumons sur sa poitrine
Tout alla bien jusqu'au jour où sa femme recueillit
le chat de la concierge
On avait beau faire
le chat se précipitait sur le mou de veau
dès qu'il apparaissait
et finalement c'était fatal il l'avala
Sans mou de veau Foch n'était plus Foch
et comme un boucher il creva de blessure de cadavre
Dans le cul sale du Vatican
La sueur noire des porcs
accoucha d'un pou blanc
Gras visqueux il grandit
Comme il était italien
il entreprit sa pauvre marche vers Rome
et un jour arriva au cul sale du Vatican
Ce n'était qu'un morpion au milieu de christs pourris
et de vierges violées par ses ancêtres
De vierges putains qui soulagèrent leur ventre
dans la tinette du bénitier
vous naquîtes
viandes d'église suifs de confessionnal
pourritures eucharistiques
et dans le nombril de chacun de vous noir violet ou rouge
se gonfle le pou blanc
le frère de celui qui las de vomir dans son Vatican
veut désormais contaminer les voisins
avec l'encens de son ventre galeux
Et les voisins sont satisfaits
Ils s'assemblent sur son passage
déchets de légumes dans les halles vides
Et voilà l'Italie fasciste
Briand crevé
Enfin ce sperme mal bouilli jaillit du bordel maternel
u rameau d'olivier dans le cul
Terrine d'eaux grasses
coiffant le chou-fleur socialiste
qui se frottait les fesses
sur le drapeau français
en pétant
le pays des capotes anglaises
Vive
et les chiens décorés
du sang des 1 500 000 morts
qui enrichirent des ventres ballonnés
Voilà Monsieur Briand
CHŒUR DES PACIFIQUES COLOMBES MERDEUSES
Enfin il est mort d'avoir léché la merde qui nous recouvre
O merde bénie que n'étais-tu pas plus grasse et plus sale
pour étouffer plutôt ce sinistre Briand
Colombe pour les sots
nous ne sommes que des vautours
et pissons sabres et goupillons
Les canons de M. Briand ont défoncé notre pauvre petit cul
CHŒURS DES ANGES SODOMISÉS
Jamais nous ne lui pardonnerons de les avoir oubliés là
pour désarmer
CHŒUR DES CURETONS
Maintenant qu'il est crevé nous pouvons dire
qu'il était notre frère comme le porc et le rat pesteux
Comme nous il se vautrait dans l'ordure et le fumier
et maintenant il est crevé
Nous lui rendons cette ordure avec notre bénédiction
Seigneur bénissez-nous avec le balai des cabinets
comme nous l'avions béni avec du poisson pourri
BRIAND
Certes j'ai bien mérité cet hommage
POINCARÉ
Et moi plus encore
car si tu trembles devant tes cadavres
Les miens se réjouissent
Vivent les grands cimetières avec les croix de bois
et vive la prochaine guerre
avec ses ventres ouverts et ses corps écharpés
BRIAND
J'ai bien mérité cet hommage
et la puante patrie reconnaissante
peut être fière de ma charogne
qui n'a pas de sang sur les mains
CHŒUR DES OUVRIERS TRAHIS
Dommage qu'il soit mort trop tôt
notre guillotine n'aurait jamais si bien fonctionné
Heureusement qu'il nous reste des banquiers des généraux
des députés des évêques
Je
Je ne
mange pas de ce pain-là
[1] Le titre est de moi, JC. Les citations sont rajoutées par moi, JC.
[2]
Il s'agit de l'esclavage des États du Sud de