Poèmes et chansons - Poèmes

Les grenouilles de bénitier et les crapauds de sacristie

La vérité

Le Pater Noster de Prévert

Un missile dans la gorge

Du haut de leurs tours

Les trois saisons du funambule aveugle

J'ai besoin du monde

Je vous souhaite....

Le mitard

            Quand on a picolé, vaut mieux rester a roupillé !

            La vie est un long rap tranquille

            Idées noires

Poèmes et humeurs de Gab

Aujourd'hui

Poésie et autres textes des Souverains poètes

(Ma vérité)

Poètes en action dans un temps incertain - Poésie, art et résistance

Poèmes de Kenneth Rexroth

Nausée

La bavure de la république  ou la complainte des flics

Perpétuité

Lumière dans la nuit

Les oiseaux de passage

Si tu savais, framboise

Poètes vos papiers (Léo Ferré)

A mon âge

État de siège

Je  pense à mes grands-parents…

Petit kaléidoscope poétique

Sur la scène

La plus belle des créatures

Poème en/de question

Petites délectations poétiques

Trois poèmes de Jean Richepin

Cinq poèmes de don Quichotte

Intemporel

Deux poèmes de Bernard Dimey

La chaîne des êtres

Vers approximatifs

L'Ave Maria

Il meurt lentement

Abjuration d'un hérétique - Poème daté du XVIe s.

Poèmes de Vincent Vandon

Ode à l'attentat pâtissier

La messe en Jean mineur

Les électeurs Suivi de Christ en bois de Gaston Couté

Répondez-moi

Ce que m'a dit un anarchiste

La poésie est une arme chargée de futur

Vers luisant

Pour une terre promise

Évidemment

Le Léviathan

Sacré Graal

Pecus vulgum

Douaumont

Vous dites

 

 

Les grenouilles de bénitier et les crapauds de sacristie

Friandes d’eau bénite, auprès des bénitiers,
On entend coasser d’insipides grenouilles
Qui débauchaient jadis, en guignant leurs dépouilles
De jeunes batraciens sous les ombreux sentiers.

Aujourd’hui qu’elles ont une face ridée
Et que tous leurs amours se sont bien refroidis.
Elles n’ont qu’une envie et qu’une seule idée,
C’est d’aller coasser aux lacs du paradis.

Quelques êtres grincheux, jésuites malins,
Sans avoir aucun droit et sans le moindre titre,
Se faufilant partout par leurs airs patelins,
Prétendaient diriger l’évêque et son chapitre.

Or, le bon peuple hait l’œuvre de Loyola,
Mais il veut qu’on respecte et le culte et l’hostie
Et, sachant venimeux tous ces batraciens-là,
Il les a surnommés crapauds de sacristie.



F.M. Robert Dutertre (Second Empire)

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La vérité

Marquis de Sade (1740 - 1814)

(Poème annoté par Sade)

 

Quelle est cette chimère impuissante et stérile,
Cette divinité que prêche à l'imbécile
Un ramas odieux de prêtres imposteurs ?
Veulent-ils me placer parmi leurs sectateurs ?
Ah ! jamais, je le jure, et je tiendrai parole,
Jamais cette bizarre et dégoûtante idole,
Cet enfant de délire et de dérision
Ne fera sur mon cœur la moindre impression.
Content et glorieux de mon épicurisme,
Je prétends expirer au sein de l'athéisme
Et que l'infâme Dieu dont on veut m'alarmer
Ne soit conçu par moi que pour le blasphémer.
Oui, vaine illusion, mon âme te déteste,
Et pour t'en mieux convaincre ici je le proteste,
Je voudrais qu'un moment tu pusses exister
Pour jouir du plaisir de te mieux insulter.
Quel est-il en effet ce fantôme exécrable,
Ce jean-foutre de Dieu, cet être épouvantable
Que rien n'offre aux regards ni ne montre à l'esprit,
Que l'insensé redoute et dont le sage rit,
Que rien ne peint aux sens, que nul ne peut comprendre,
Dont le culte sauvage en tous temps fit répandre
Plus de sang que la guerre ou Thémis en courroux
Ne purent en mille ans en verser parmi nous[1] ?
J'ai beau l'analyser, ce gredin déifique,
J'ai beau l'étudier, mon œil philosophique
Ne voit dans ce motif de vos religions
Qu'un assemblage impur de contradictions
Qui cède à l'examen sitôt qu'on l'envisage,
Qu'on insulte à plaisir, qu'on brave, qu'on outrage,
Produit par la frayeur, enfanté par l'espoir[2],
Que jamais notre esprit ne saurait concevoir,
Devenant tour à tour, aux mains de qui l'érige,
Un objet de terreur, de joie ou de vertige
Que l'adroit imposteur qui l'annonce aux humains
Fait régner comme il veut sur nos tristes destins,
Qu'il peint tantôt méchant et tantôt débonnaire,
Tantôt nous massacrant, ou nous servant de père,
En lui prêtant toujours, d'après ses passions,
Ses mœurs, son caractère et ses opinions :
Ou la main qui pardonne ou celle qui nous perce.
Le voilà, ce sot Dieu dont le prêtre nous berce.

Mais de quel droit celui que le mensonge astreint
Prétend-il me soumettre à l'erreur qui l'atteint ?
Ai-je besoin du Dieu que ma sagesse abjure
Pour me rendre raison des lois de la nature ?
En elle tout se meut, et son sein créateur
Agit à tout instant sans l'aide d'un moteur[3].
A ce double embarras gagné-je quelque chose ?
Ce Dieu, de l'univers démontre-t-il la cause ?
S'il crée, il est créé, et me voilà toujours
Incertain, comme avant, d'adopter son recours.
Fuis, fuis loin de mon cœur, infernale imposture ;
Cède, en disparaissant, aux lois de la nature
Elle seule a tout fait, tu n'es que le néant
Dont sa main nous sortit un jour en nous créant.
Évanouis-toi donc, exécrable chimère !
Fuis loin de ces climats, abandonne la terre
Où tu ne verras plus que des cœurs endurcis
Au jargon mensonger de tes piteux amis !
Quant à moi, j'en conviens, l'horreur que je te porte
Est à la fois si juste, et si grande, et si forte,
Qu'avec plaisir, Dieu vil, avec tranquillité,
Que dis-je ? avec transport, même avec volupté,
Je serais ton bourreau, si ta frêle existence
Pouvait offrir un point à ma sombre vengeance,
Et mon bras avec charme irait jusqu'à ton cœur
De mon aversion te prouver la rigueur.
Mais ce serait en vain que l'on voudrait t'atteindre,
Et ton essence échappe à qui veut la contraindre.
Ne pouvant t'écraser, du moins, chez les mortels,
Je voudrais renverser tes dangereux autels
Et démontrer à ceux qu'un Dieu captive encore
Que ce lâche avorton que leur faiblesse adore
N'est pas fait pour poser un terme aux passions.

Ô mouvements sacrés, fières impressions,
Soyez à tout jamais l'objet de nos hommages,
Les seuls qu'on puisse offrir au culte des vrais sages,
Les seuls en tous les temps qui délectent leur cœur,
Les seuls que la nature offre à notre bonheur !
Cédons à leur empire, et que leur violence,
Subjuguant nos esprits sans nulle résistance,
Nous fasse impunément des lois de nos plaisirs
Ce que leur voix prescrit suffit à nos désirs[4].
Quel que soit le désordre où leur organe entraîne,
Nous devons leur céder sans remords et sans peine,
Et, sans scruter nos lois ni consulter nos mœurs,
Nous livrer ardemment à toutes les erreurs
Que toujours par leurs mains nous dicta la nature.
Ne respectons jamais que son divin murmure ;
Ce que nos vaines lois frappent en tous pays
Est ce qui pour ses plans eut toujours plus de prix.
Ce qui paraît à l'homme une affreuse injustice
N'est sur nous que l'effet de sa main corruptrice,
Et quand, d'après nos mœurs, nous craignons de faillir,
Nous ne réussissons qu'à la mieux accueillir[5].
Ces douces actions que vous nommez des crimes,
Ces excès que les sots croient illégitimes,
Ne sont que les écarts qui plaisent à ses yeux,
Les vices, les penchants qui la délectent mieux ;
Ce qu'elle grave en nous n'est jamais que sublime ;
En conseillant l'horreur, elle offre la victime
Frappons-la sans frémir, et ne craignons jamais
D'avoir, en lui cédant, commis quelques forfaits.
Examinons la foudre en ses mains sanguinaires
Elle éclate au hasard, et les fils, et les pères,
Les temples, les bordels, les dévots, les bandits,
Tout plaît à la nature : il lui faut des délits.
Nous la servons de même en commettant le crime
Plus notre main l'étend et plus elle l'estime[6].
Usons des droits puissants qu'elle exerce sur nous
En nous livrant sans cesse aux plus monstrueux goûts[7].
Aucun n'est défendu par ses lois homicides,
Et l'inceste, et le viol, le vol, les parricides,
Les plaisirs de Sodome et les jeux de Sapho,
Tout ce qui nuit à l'homme ou le plonge au tombeau,
N'est, soyons-en certains, qu'un moyen de lui plaire.
En renversant les dieux, dérobons leur tonnerre
Et détruisons avec ce foudre étincelant
Tout ce qui nous déplaît dans un monde effrayant.
N'épargnons rien surtout : que ses scélératesses
Servent d'exemple en tout à nos noires prouesses.
Il n'est rien de sacré : tout dans cet univers
Doit plier sous le joug de nos fougueux travers[8].
Plus nous multiplierons, varierons l'infamie,
Mieux nous la sentirons dans notre âme affermie,
Doublant, encourageant nos cyniques essais,
Pas à pas chaque jour nous conduire aux forfaits.
Après les plus beaux ans si sa voix nous rappelle,
En nous moquant des dieux retournons auprès d'elle
Pour nous récompenser son creuset nous attend ;
Ce que prit son pouvoir, son besoin nous le rend.
Là tout se reproduit, là tout se régénère ;
Des grands et des petits la putain est la mère,
Et nous sommes toujours aussi chers à ses yeux,
Monstres et scélérats que bons et vertueux.

 

Projet de frontispice

 

En nous livrant sans cesse aux plus monstrueux goûts.


Ce vers sera au bas de l'estampe, laquelle représente un beau jeune homme nu enculant une fille également nue. D'une main il la saisit par les cheveux et la retourne vers lui, de l'autre il lui enfonce un poignard dans le sein. Sous ses pieds sont les trois personnes de la Trinité et sous les hochets de la religion. Au-dessus, la Nature, dans une gloire, le couronne de fleurs.

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[1] On évalue à plus de cinquante millions d'individus les pertes occasionnées par les guerres ou massacres de religion. En est-il une seule d'entre elles qui vaille seulement le sang d'un oiseau ? et la philosophie ne doit-elle pas s'armer de toutes pièces pour exterminer un Dieu en faveur duquel on immole tant d'êtres qui valent mieux que lui, n'y ayant assurément rien de plus détestable qu'un Dieu, aucune idée plus bête, plus dangereuse et plus extravagante ?

[2] L'idée d'un Dieu ne naquit jamais chez les hommes que quand ils craignirent ou qu'ils espérèrent ; c'est à cela seul qu'il faut attribuer la presque unanimité des hommes sur cette chimère. L'homme, universellement malheureux, eut dans tous les lieux et dans tous les temps des motifs de crainte et d'espoir, et partout il invoqua la cause qui le tourmentait, comme partout il espéra la fin de ses maux. En invoquant l'être qu'il en supposait la cause, trop ignorant ou trop crédule pour sentir que le malheur inévitablement annexé à son existence n'avait d'autre cause que la nature même de cette existence, il créa des chimères auxquelles il renonça dès que l'étude et l'expérience lui en eurent fait sentir l'inutilité.

La crainte fit les dieux et l'espoir les soutint.

[3] La plus légère étude de la nature nous convainc de l'éternité du mouvement chez elle, et cet examen attentif de ses lois nous fait voir que rien ne périt dans elle et qu'elle se régénère sans cesse par le seul effet de ce que nous croyons qui l'offense ou qui paraît détruire ses ouvrages. Or si les destructions lui sont nécessaires, la mort devient un mot vide de sens : il n'y a plus que des transmutations et point d'extinction. Or la perpétuité du mouvement dans elle anéantit toute idée d'un moteur.

[4] Rendons-nous indistinctement à tout ce que les passions nous inspirent, et nous serons toujours heureux. Méprisons l'opinion des hommes : elle n'est que le, fruit de leurs préjugés. Et quant à notre conscience, ne redoutons jamais sa voix lorsque nous avons pu l'assouplir : l'habitude aisément la réduit au silence et métamorphose bientôt en plaisir les plus fâcheux souvenirs. La conscience n'est pas l'organe de la nature ; ne nous y trompons pas, elle n'est que celui des préjugés : vainquons-les, et la conscience sera bientôt à nos ordres. Interrogeons celle du sauvage, demandons-lui si elle lui reproche quelque chose. Quand il tue son semblable et qu'il le dévore, la nature semble parler en lui ; la conscience est muette ; il conçoit ce que les sots appellent le crime, il l'exécute ; tout se tait, tout est tranquille, et il a servi la nature par l'action qui plaît le mieux à cette nature sanguinaire dont le crime entretient l'énergie et qui ne se nourrit que de crimes.

[5] Et comment pourrions-nous être coupables quand nous ne faisons qu'obéir aux impressions de la nature ? Les hommes, et les lois qui sont l'ouvrage des hommes, peuvent nous considérer comme tels, mais la nature jamais. Ce ne serait qu'en lui résistant que nous pourrions être coupables à ses yeux. Tel est le seul crime possible, le seul dont nous devions nous abstenir.

[6] Aussitôt qu'il est démontré que le crime lui plaît, l'homme qui la servira le mieux sera nécessairement celui qui donnera le plus d'extension ou de gravité à ses crimes, en observant que l'extension lui plaît mieux encore que la gravité, car le meurtre ou le parricide, quelque différence qu'y établissent les hommes, sont absolument la même chose à ses yeux. Mais celui qui aura commis le plus de désordres dans l'univers lui plaira toujours bien davantage que celui qui se sera arrêté au premier pas. Que cette vérité mette bien à l'aise ceux qui lâchent la bride à leurs passions, et qu'ils se convainquent bien qu'ils ne servent jamais mieux la nature qu'en multipliant leurs forfaits.

[7] Ces goûts ne sont vraiment utiles et chers à la nature qu'autant qu'ils propagent, qu'ils étendent ce que les hommes appellent le désordre. Plus ils coupent, sapent, détériorent, détruisent, plus ils lui sont précieux. L'éternel besoin qu'elle a de destruction sert de preuve à cette assertion ; détruisons donc ou empêchons de naître, si nous voulons être utiles à ses plans. Ainsi le masturbateur, le meurtrier, l'infanticide, l'incendiaire, le sodomite, sont des hommes selon ses désirs et ceux que nous devons par conséquent imiter.

[8] S'imposer des freins ou des barrières dans la route du crime serait visiblement outrager les lois de la nature qui nous livre indistinctement tous les êtres dont elle nous entoure sans jamais motiver d'exception, parce qu'elle méconnaît nos chaînes et nos liens, que toutes ces prétendues destructions sont nulles à ses yeux, que le frère qui couche avec sa sœur ne fait pas plus de mal que l'amant qui couche avec sa maîtresse et que le père qui immole son fils n'outrage pas davantage la nature que le particulier qui assassine un inconnu sur le grand chemin. Aucune de ces différences n'existe à ses yeux : ce qu'elle veut, c'est le crime ; n'importe la main qui le commet ou le sein sur lequel il est commis.

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Un missile dans la gorge

 

New York est proche, Kaboul est loin. Très loin

Le monde n’est pas si petit que ça.

 

Nous ne sommes pas anesthésié devant ce qui se passe..!

Ni sourd, muet ou aveugle.

Nous sommes simplement absents.

 

On ne nous accusera pas de non-assistance à personnes en dangers.

Nous ne nous sommes pas là je répète.

Tellement pas là qu’on en profite.   

 

On parle de fève aux lards et d’autres recettes

La vie continue, elle doit continuer

Loin de Kaboul, proche de New York

La vie absente d’elle-même

 

Sont-ils vraiment les mêmes qui ont mit fin au plus grand massacre de l’histoire en sauvant l’Europe en 44 qui aujourd’hui massacrent à leur tour au nom de l’anti-chose...?

 

Quelle question, Quelle chose...?

Quelle absence...?

Nous n’étions pas plus là en 1991 au Golf,

en 93 au Rwanda,

en 2000 en Bosnie

et depuis 50 ans au Proche-Orient. 

Ça fait un bon moment que nous ne sommes plus là.

 

Mais, où sommes-nous...?

 

On lira jamais "Pour en finir avec l’anti-terrorisme",

Plus facile d’écrire "Pour en finir avec l’anti-américanisme". 

Nous sommes du côté du plus fort,

du plus riche, du plus puissant

du plus armé. 

Du plus absent. 

 

Nous ne sommes pas impuissants ou en désarroi,

Nous ne sommes pas mauvais et sans cœur

Nous ne sommes pas loin ou très loin

Nous sommes absents

Nous sommes peut-être morts

De cette mort qui fait des morts

 

Ce qui reste de nous

Un missile dans la gorge

 

----------

 

Pourquoi j’écris tous ça...?

Et pour qui...?

Personne n’est là.

Je ne suis pas là.

Et j'ai oublié mon nom

 

**********

Si par hasard, vous êtes là.

N'hésitez pas à m'en faire signe

C'est peut-être moi qui suis ailleurs.

Merci.

Lotfi

anonymes@arobas.net ; www.souverains.qc.ca

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Du haut de leurs tours

Vous comme moi, nous aimons les Américains..

Moi, je les adore. Ce peuple pour qui rien n'est impossible..

Il faut dire qu'ils savent se faire aimer.  Ils ont le truc pour.

Et ils savent tout l'amour que nous portons à leurs égards, ils sont conscients de la fascination qu'ils exercent dans nos yeux.. 

Du haut de leurs Tours, ils paraissent grands.

 

Voilà pourquoi nous sommes aussi absents chaque fois qu'ils partent en guerre..

Chaque fois qu'ils vont aplatir ce qui est déjà à plat.

Comment exercer une réelle résistance face à ceux qui occupent une partie de nos cerveaux.

 

Leurs succès, leur cinéma, leurs musiques, leur histoire, leurs exploits, leurs dessins animés, leur Jurassic Parc, leurs Marilyne, leurs comédies musicales, leurs hommes et femmes qui tapissent nos murs et nos têtes..  

Nous sommes tous un peu des américains parce que nous en portons le rêve.. 

 

J'adore De Niro, Al Pacino et Julia Roberts..

Ceux-là mêmes qui affichent un appui sans réserve pour la guerre en Afghanistan. 

J'adore aussi Jane Fonda qui a osé dire "Il faut peut-être se poser la question, pourquoi certains nous haïssent à ce point...?".

On lui a dit aussitôt de fermer sa gueule..

 

Les personnes sont des personnages

Les personnages sont des personnes

La plus belle et la plus dangereuse confusion que l'Amérique fabrique en nous.

 

Les Américains coulent

Ils ne seront pas seuls à couler

Leur déclin est aussi le nôtre

Et nos opinions publiques, nos voix

même les plus lucides

les plus fortes

les plus crédibles

Même nos spectacles bénéfices

ne pèsent pas lourds devant

ce qui semble être inéluctable

écrits dans les livres

fatal…

final…

 

J'ai peur ça ne soit que l'ombre du début du commencement..

Comme dirait l'autre, "Gang de malade.." inspiré de l'autre, j'imagine, qui disait "Gang de caves.."

 

Un des rares films québécois dont j'ai aimé le titre plus que le film lui-même.. devinez le quel...?!

 

M.Lotfi

cave.

anonymes@arobas.net ; www.souverains.qc.ca

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Le pater noster de Prévert

 

Notre Père qui êtes aux cieux

Restez-y

Et nous nous resterons sur la terre

Qui est quelquefois si jolie

Avec ses mystères de New York

Et puis ses mystères de Paris

Qui valent bien celui de la Trinité

Avec son petit canal de l'0urcq

Sa grande muraille de Chine

Sa rivière de Morlaix

Ses bêtises de Cambrai

Avec son océan Pacifique

Et ses deux bassins aux Tuileries

Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets

Avec toutes les merveilles du monde

Qui sont là

Simplement sur la terre

Offertes à tout le monde

Éparpillées

Émerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles

Et qui n’osent se l'avouer

Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer

Avec les épouvantables malheurs du monde

Qui sont légion

Avec leurs 1égionnaires

Avec leurs tortionnaires

Avec les maîtres de ce monde

Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs

reîtres .

Avec les saisons

Avec les années

Avec les jolies filles et avec les vieux cons

Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.

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Les trois saisons du funambule aveugle

 

Au printemps naissant, sur son fil de soie,

Il osa grimper dans ses yeux humides,

Sans presque rien dire,

Juste en plaisantant,

Juste en l'aimant.

 

A l'été suivant, sur le fil des mois,

Il osa attendre ses pensées timides

L'éclat de son sourire,

Juste en patientant,

Juste en pleurant.

 

A l'automne mourrant, sur son fil d'émois,

Il osa comprendre la chair des chrysalides

Le meilleur et le pire,

Juste en caressant,

Juste en marchant.

 

A l'hiver glissant, sur le fil étroit,

Il osa enfin sauter dans le vide,

Le néant qui l'aspire,

Juste en chuchotant,

Juste en voyant.

                                                            Pat (22.12.01) CC

 

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J'ai besoin du Monde

 

Pas besoin de monde

Cohue, délires collectifs

De guerre, de violence

J'ai besoin du Monde

En paix, en sourires

En caresses, en plaisirs

 

Pas besoin de monde

En soldes, tramway

En zapping et bousculades

J'ai besoin du Monde

En amour, en tendresse

En écoute, en chansons

 

Pas besoin de monde

Hurlant, galopant

Gigotant, explosant

J'ai besoin du Monde

Vibrant, tournoyant

Solstiçant, équinoxant

 

Pas besoin de monde.

J'ai besoin du Monde

De tes yeux en musique

Ta courbe dans la ronde

Et puis ton sourire

Sur ma mappemonde.

 

                            Pat ( 24.01.02) CC

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Je vous souhaite....

    Je vous souhaite de souhaiter.

                                                   Je vous souhaite de désirer.

 Le bonheur, c'est déjà vouloir.

Comme en droit pénal, l'intention vaut l'action.

 Le seul fait de rêver est déjà très important.

 Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns.

 Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier.

 Je vous souhaite des passions.

 Je vous souhaite des silences.

 Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants.

 Je vous souhaite de résister à l'enlisement,

 à l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque.

 Je vous souhaite surtout d'être vous.

 

Jacques Brel, 01/01/68

 

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Le Mitard

 

Oui, Madame !

Il tourne, il tourne en des milliers de pas

qui ne mènent nulle part.

Dans un monde-béton

aux arbres de barreaux

fleuris de désespoir

inhumain..., rétréci...,

sans aucun lendemain.

Sa pitance est glissée sous une grille à terre

et dans un bol d'eau...

pour qu'il se désaltère.

Il est seul..., sans soleil

et n'a même plus son ombre.

Infidèle compagne, elle s'en est allée,

refusant d'être esclave

de ce vivant mort-né.

Il tourne... il tourne et tournera toujours

jusqu'au jour où vaincu en animal blessé

après avoir gémi en une unique plainte,

il tombera à terre et se laissera crever

pour trouver dans la mort se seule liberté.

Je vous vois une larme... !

Pourquoi vous attrister ?

"Pauvre chien", me dites-vous !

En voilà une erreur...

C'est un homme, Madame,

il est emprisonné.

C'est celui que vos pairs

ont si bien condamné

en rendant la justice

au nom des libertés.

 

Fleury-Mérogis

Un jour de septembre 1976 où j'existais si peu

 que je n'étais même pas "personne".

Jacques Mesrine

 

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Quand on a picolé, vaut mieux rester a roupillé !

La nuit avait été courte, la nuit trop arrosée, la présence de Cécile ne m’avait empêché de sombrer dans l’abîme, L’herbe et le whisky ne font pas bon ménage !

A l’aurore, le coq chantant m’avait sortis du lit, Cécile dans sa grande bonté n’avait pas déserté, après quelques remarques qui me laissèrent pensif, elle se décida a quitté mon lit pour rejoindre son mari. Les premiers rayons de l’astre du jour pointèrent le nez à l’horizon.

C’était l’heure de faire ronronner les 400 chevaux de mon camion.

Tel l’escarpement d’un rempart, les trois marches qui mènent à la cabine me parurent insurmontables ! Quel spectacle grotesque que cet individu titubant tentant désespérément de gravir trois marches.

Fort de l’habitude je parvins a me hisser, a lancer le moteur, et sans caller à ébranler le monstre, au grand dame de mes voisin qui préférerais me voir en exil plutôt que d’avoir a supporter que leurs bibelots, tous les matin tremblent sous le vrombissement sourd du MAN.

On a beau grandir mais a jamais nous restons enfant et ces divins plaisirs que de tenir entre ces mains un monstre d’acier qui sans forcer pourrait renverser un combi tout neuf pleins de flic bien sapper ! Ah les flics que je les hais dans leurs uniformes bien repasser sans guerre plus de plis que leurs cervelles ratatinées. A mon passage ils ne peuvent que s’effacer car fois de Gabriel, je me ferais une joie de les écrasés, un drapeau noir dans la cabine je ne dédaigne pas l’hémoglobine des flics des militaires et des curés !

Voici que tout d’un coup je me retrouve par terre, tomber du lit comme une pierre, Pierre c’est justement le prénom du gars de Cécile qui me contemple gisant sur le parquet !

C’est neuf heures, je n’ai pas été bossé !

Le camion n’a pas eu à s’ébranler, je suis mon patron et je me donne congé.

Et dis donc Cécile et si on faisait un bébé.

Gab's

Fraternité Libertaire

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La vie est un long rap tranquille

   

Nu devant l’abîme

Je suis resté pensif

A l’aurore de la vie

Y’a de quoi s’arracher les tifs

 

L’homme et sa bonté

Ça me laisse pensif

Mal armer dans la vie

Ta plus qua courir fils

 

Charger comme un rayon

Achalander d’inter marcher

L’escarpement de la vie

Te met au défit

 

Grotesque et délurer

Si tu ne veux pas crever

Il te reste l’exil

Et tes yeux pour pleurer

 

Quand tu es petit tu veux grandir

Mais quand tes grand pour pas mourir

Mieux vaut s’effacer

Pour pas se faire bouffer

 

Ecarteler et incendier

Pour des idées

Tu na qu’un ennemi a éliminer

Et c’est cette société

 

X-box et playstation

Pour ne plus penser

Arme a double tranchant

Ils ne pourront pas t’enterrer

 

Yo yo

 

Gabriel

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Idées noires

 

Enfouis dans mon cerveau

Dans l’abîme de mes pensées

Dans la noirceur de mes idées

La ou jamais l’aurore ne poindras son nez

Vous parlez bonté, je réponds civilité

Accrocher a cet esquif, je reste pensif

Fouinez dans ma cervelle, retournez les rayons

Escarpement abrupt, d’un cerveau hirsute

Idée grotesque d’exil

Neurones assassinés

Par trop d’absinthes d’herbe et de vulves

De pensées tordues qui mont fait grandir

D’actes peux glorieux qui mont fais souffrir

Jamais s’effacer, toujours combattre

Les idées des plus tordus

Les pensées des plus corrompus

Quand enfin ma haine exacerber

Je pourrais reposer tel un rat dans mon terrier

Garder pour moi idées et pensées

Ne jamais plus me dépensée, bannir le soleil

Et enfin dans un râle obscène

Tirer le voile et quitter la scène

Amis je vous ai aimé

Mais mon cerveau tronquer

Ne ma pas permis d’en profiter

Que les asticots s’en régalent

Et que mes atomes putréfier

Fertilisent la terre atrophier

 

Psychokiller

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La bavure de la république  ou la complainte des flics

 

J'peux faire des trous dans Mohammed

J'suis pas adroit mais j'ai le droit

J'peux tabasser la marocaine

J'ai tous les droits 

J'ai pas de haine

Je suis couvert, j'suis policier.

Je suis couvert,

c'est moi l'Etat,

c'est moi la loi.

J'passe ma journée dans les quartiers

à pourchasser les émigrés,

et à faire chier les sans papiers

J'suis policier pour les faire chier.

De temps en temps j'en ramène un

pour distraire les policiers 

et avoir droit de  l'tabasser

J'traque les pétards,

J'matraque les fêtards,

J'arnaque les chauffards

J'ai tous les droits, c'est moi la loi

Je suis couvert, j'suis policier

Je donne la mort à bout touchant

Je donne la mort à tout bout de champ

sans l'intention de la donner.

J'ai tous les droits, c'est moi la loi.

La République, je me la nique,

l'Algérienne, je me la trique, 

je suis couvert j'suis policier,

c'est moi la loi,  j'ai tous les droits.

Je suis couvert, j'suis policier.

 

André

 

Voir son site perso contre TOUS les pouvoirs : http://perso.wanadoo.fr/monjardet/. Pour le contacter : andre.monjardet@wanadoo.fr

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Jean Richepin

Les oiseaux de passage

Ô vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne
Ou que décembre gèle,
Ils sont fiers et contents

Ce pigeon est aimé,
Trois jours par sa pigeonne
Ça lui suffit il sait
Que l'amour n'a qu'un temps

Ce dindon a toujours
Béni sa destinée
Et quand vient le moment
De mourir il faut voir

Cette jeune oie en pleurs
C'est là que je suis née
Je meurs près de ma mère
Et je fais mon devoir

Elle a fait son devoir
C'est à dire que onques
Elle n'eut de souhait
Impossible elle n'eut

Aucun rêve de lune
Aucun désir de jonque
L'emportant sans rameur
Sur un fleuve inconnu

Et tous sont ainsi faits
Vivre la même vie
Toujours pour ces gens là
Cela n'est point hideux

Ce canard n'a qu'un bec
Et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir
Ou bien d'en avoir deux

N'avoir aucun besoin
De baiser sur les lèvres
Et loin des songes vains
Loin des soucis cuisants

Possèder pour tout coeur
Un vicère sans fièvre
Un coucou régulier
Et garanti dix ans

Ô les gens bien heureux
Tout à coup dans l'espace
Si haut qu'ils semblent aller
Lentement en grand vol

En forme de triangle
Arrivent planent, et passent
Où vont ils? ... qui sont-ils ?
Comme ils sont loin du sol

Regardez les passer, eux
Ce sont les sauvages
Ils vont où leur desir
Le veut par dessus monts

Et bois et mers et vents
Et loin des esclavages
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumons

Regardez les avant
D'atteindre sa chimère
Plus d'un l'aile rompue
Et du sang plein les yeux

Mourra. Ces pauvres gens
Ont aussi femme et mère
Et savent les aimer
Aussi bien que vous mieux

Pour choyer cette femme
Et nourrir cette mère
Ils pouvaient devenir
Volailles comme vous

Mais ils sont avant tout
Des fils de la chimère
Des assoiffés d'azur
Des poètes des fous

bis
Regardez les vieux coqs
Jeune oie édifiante
Rien de vous ne pourra
Monter aussi haut qu'eux

Et le peu qui viendra
D'eux à vous
C'est leur fiante
Les bourgeois sont troublés
De voir passer les gueux 

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Si tu savais, framboise,

Qu'il y a plus de pensées

Dans une goutte de rosée

Sur une toile d'araignée

Que dans le temps passé

D'une vie de jardinier

 

Si tu savais,  asphalte,

Qu'il y a plus de regards

Dans la peur d'un clochard

Sur un simple brouillard

Que dans le temps lassé

D'une vie de framboisier

 

Si tu savais amie

Qu'il y a plus à me dire

Dans le creux d'un sourire

Sur un lit d'avenir

Que dans le temps cassé

D'une vie à pleurer…

 

Amiko

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